À côté de Good Move, un plan qui vise à rendre les quartiers plus calmes en interdisant le trafic de transit, la Région bruxelloise souhaite développer les transports en commun et notamment le métro lequel devrait connaître la construction d’un nouveau tronçon, le Métro 3 qui reliera Albert à Nord, via le Palais du Midi et la gare du Nord à Bordet. Le projet a été présenté au gouvernement en place par le ministre bruxellois du Budget, Sven Gatz (Open VLD), et il doit encore être validé. Oui, mais voilà : son financement s’annonce déjà colossal et il nécessite de trouver de nouvelles sources budgétaires. Et pour cela, Sven Gatz a une idée…
Dans une interview à La Libre, le ministre du Budget détaille son plan. Et il met aussi en garde, car la région Bruxelles-Capitale avance aujourd’hui un taux d’endettement de 198% des recettes. Or, au-dessus de 205%, les agences de notation dégraderont la note de la Région. Le problème, c’est que la construction du Métro 3 risque de faire exploser la dette puisqu’il faudrait encore à Bruxelles allonger plus de 4,7 milliards d’euros pour achever le chantier. Dans le détail, cela signifierait des dépenses de 486 millions d’euros en 2025, de 586 millions en 2026, et de plus d’un milliard d’euros en 2029 et 2030. Intenable.
Dans la poche des navetteurs
Le ministre du Budget indique en outre que les projets du Métro 3 et de Smart Move sont liés. En effet, si d’une part Sven Gatz pense qu’il faut réduire la voilure pour certains projets pour concentrer les efforts sur le métro, il a aussi proposé qu’une grosse part du financement nécessaire soit supporté par les navetteurs qui viennent tous les jours travailler à Bruxelles.
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En clair, c’est donc le projet de la taxe kilométrique qui revient sur la table. Selon les calculs du cabinet du ministre, celui-ci devrait contribuer à hauteur de 250 millions d’euros par an à ce financement. Actuellement, le projet été bloqué par les socialistes, mais avec cette perspective de reporter la taxation sur les non-Bruxellois, Sven Gatz a bon espoir de convaincre le gouvernement de son plan. Toujours selon les projections, cette taxe kilométrique serait aussi payée par les Bruxellois qui verraient disparaître leur taxe annuelle de circulation, mais le coût supporté par chaque automobiliste serait globalement neutre et le surplus proviendrait donc des navetteurs.
Reste à savoir si tout cela sera de nature à convaincre les socialistes qui sont toujours réticents pour Smart Move et Ecolo/Groen qui a du mal à avaler la pilule du budget du Métro 3. Car le plan de Sven Gatz nécessite aussi que la Région fasse de grosses économies : 311 millions d’euros en 2025 et jusqu’à 711 millions en 2030. On peut se demander dès lors si la construction d’une seule ligne de métro justifie ce bouleversement budgétaire qui pénalisera le prochain gouvernement en le privant de budgets pour mener certaines politiques. Dernière option : mettre Smart Move en place et opter pour un partenariat public/privé, comme dans d’autres capitales européennes où la ville paie ensuite une société privée pour l’exploitation du nouvel outil. L’histoire n’est donc pas encore finie…
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