Dans le cadre de sa révision du Plan Air Climat Énergie (PACE), le gouvernement wallon a récemment inclus la population dans le cadre d’un large processus consultatif. Un panel citoyen qui avait avancé plusieurs pistes pour réduire la consommation des voitures et donc les rejets de CO2 nécessaires à ralentir le réchauffement climatique. Le panel avait ainsi proposé une réduction de la vitesse sur les autoroutes à 110 km/h au lieu de 120 km/h, une mesure qui semblait faire sens d’autant plus que la limitation de la vitesse permettrait aussi de réduire la consommation des voitures et donc le coût d’usage relatif au pétrole.
D’autres pays
Plusieurs pays européens ont déjà adopté cette mesure de réduction de la vitesse. C’est le cas de la Norvège, mais aussi des Pays-Bas, mais uniquement lors de créneaux horaires spécifiques, soit tout le temps, sauf entre 19h et 6h du matin.
En Allemagne par contre, le débat a été rapidement refermé, citoyens et Parlement étant contre la mesure alors qu’en France, c’est le gouvernement Macon qui a stoppé net le débat alors que 60% des personnes composant la consultation citoyenne s’étaient prononcés en faveur d’une réduction de la vitesse de 130 à 110 km/h. La mesure avait donc aussi été proposée en Wallonie (de 120 à 110 km/h), mais il ne s’agissait pas d’une priorité, car le panel citoyen avait estimé que même si son impact était significatif, son degré d’acceptabilité par la population était plutôt moyen.
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Pourtant, l’impact environnemental d’une réduction de la vitesse reste important, tout comme pour le portefeuille des automobilistes. En effet, selon les calculs du Conseil européen pour la Sécurité des transports, baisser de 10 km/h la vitesse sur autoroutes permettrait de faire baisser la facture d’environ 60 euros par an et par voiture. Pas énorme, mais, par les temps qui courent, c’est tout ça de pris.
Pas de soutien politique en Belgique
Oui, mais voilà, la baisse de la vitesse sur nos autoroutes ne serait vraiment pas une option envisageable pour nos politiciens autant que pour les experts du secteur indique le journal Le Soir dans une analyse. Il apparaît en effet que la mesure serait inutile, on pense que les Belges ne respecteraient pas cette nouvelle règle routière.
Selon Le Soir, tous les partis politiques ont une opinion sur le sujet. Le PS par exemple se dit ouvert au dialogue et à une évaluation, mais ça ne fait pas partie des priorités. Les socialistes défendent plutôt la gratuité des transports publics ainsi qu’un meilleur contrôle des limitations actuelles. Donc plus de répression. C’est probablement plus rémunérateur…
Chez Défi, la mesure est aussi à l’étude, mais on revient aussi à la considération des socialistes de proposer des alternatives pour réduire le phénomène de congestion. Pour le MR, c’est tout simplement « non », car les Bleus estiment que cette mesure serait une contrainte. Le MR préfèrerait donc des limitations de vitesse différenciées le jour et la nuit pour réduire les embouteillages.
Même chez Ecolo – chez qui on aurait pu penser que la mesure serait défendue –, on indique qu’il faut un débat plus global qui permette d’aboutir à l’objectif de réduction des émissions de CO2 de 55% à l’horizon 2030. Comme pour le PS, la priorité des Verts est d’augmenter les investissements relatifs aux alternatives.
Finalement, seuls Les Engagés (ex-CdH) semble en faveur d’une réduction de la vitesse à 100 km/h (et pas 110 km/h ici donc comme proposé), mais alors dans des zones qui sont plus densément peuplées. Ce qui signifie donc qu’en dehors de ces zones, on ne touche à rien et le 120 km/h continue de prévaloir. Le PTB estime pour sa part indique Le Soir qu’abaisser la vitesse ne serait pas la mesure la plus efficace.
Pas à l’ordre du jour
Chez les ministres compétents, la mesure n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour, tant du côté du ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) qu’à Bruxelles chez Elke Van den Brandt (Groen). Pour Lydia Peeters (VLD) en Flandre, les citoyens ne veulent pas de cette mesure tandis qu’en Wallonie, Valérie De Bue (MR) estime qu’il est plus porteur d’adopter une conduite souple et anticipative.
Reste à voir comment évolueront les débats, mais à la lecture de tout ceci, on comprend que la réduction de la limite de vitesse n’est pas une priorité. En outre, il faudrait que si la mesure passe, elle soit adoptée globalement, à l’échelle belge pour que cela ait du sens. À suivre…
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