Comment cet institut de microélectronique belge va provoquer la révolution des puces automobiles

Les voitures – a fortiori les électriques – sont devenues de véritables ordinateurs sur roue. D’où la nécessité d’utiliser des moyens de calcul toujours plus puissants et performants. Et justement, l’institut de microélectronique et de composants belge – l’Imec – possède la réponse à ce défi grâce à un concept de puces modulaires révolutionnaires et qui pourraient devenir universelles. Oui, la Belgique en a encore sous le coude…

Publié le 18 octobre 2024
Temps de lecture : 4 min

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Comment cet institut de microélectronique belge va provoquer la révolution des puces automobiles

Vous êtes belge et vous ne connaissez pas l’Imec. Lacune. Fondé en 1982, l’Imec ou l’Institut de microélectronique et composants (Imec) est un institut de recherche interuniversitaire flamand en microélectronique et nanotechnologies situé à Louvain. Sa renommée est mondiale et sa taille conséquente : le centre emploie plus de 5.500 personnes issues de 96 nationalités différentes.

Les travaux de l’institut sont souvent avant-gardistes et le centre projette désormais de s’attaquer aux composants électroniques des voitures. L’Imec lance en effet un nouveau programme, baptisé « Automotive Chiplet » destiné à développer des puces modulaires pour le secteur automobile. Ce projet a été dévoilé lors d’une conférence à Ann Arbor (États-Unis) et il regroupe déjà dix partenaires prestigieux, dont BMW, Bosch, Siemens et Valeo.

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Une tendance incontournable

Depuis les années 1970, nos voitures intègrent de plus en plus d’électronique. Et forcément, cette réalité s’accélère avec la généralisation des voitures électriques et des fonctions d’aide à la conduite toujours plus poussées. Aujourd’hui, les automobiles sont en effet devenues de véritables « ordinateurs sur roues », exigeant des puissances de calcul qui dépassent les capacités des puces traditionnelles utilisées jusqu’ici. Et c’est bien pour répondre à ce défi que l’Imec propose une nouvelle approche avec ses « chiplets », des composants modulaires permettant de répartir les différentes fonctions (calcul, stockage, etc.) sur plusieurs petits semi-conducteurs.

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Le concept de « chiplets » offre des avantages importants. Traditionnellement, toutes les fonctions d’un système étaient intégrées sur une seule puce (même une très grosse). Mais cette approche est devenue coûteuse et techniquement limitée. Or, les « chiplets » peuvent être assemblées à la guise des ingénieurs et des développeurs afin de doter chaque véhicule de fonctionnalités spécifiques.

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Une architecture universelle ?

Ce programme « Automotive Chiplet » renferme aussi d’autres opportunités. Comme celle de pouvoir partager les coûts de recherche et de développement entre les constructeurs automobiles tout en convenant d’une architecture technique commune et donc d’un caractère universel bienvenu puisque c’est aussi de la standardisation que découlent les économies. La force du projet, c’est de centraliser les efforts de développement dans un lieu qui ne s’inscrit pas dans une logique de concurrence, mais dans la recherche de la meilleure solution. Et de la plus évolutive. La coopération devient possible au bénéfice de tous les acteurs.

Pour quand ?

Alors, quand aurons-nous ces super puces (un peu très) belges dans nos voitures ? Théoriquement, il faudra encore attendre 10 ans. Pourquoi ? Parce que le changement d’une architecture électronique vers une autre prend évidemment du temps puisqu’il faut amortir les anciens dispositifs et se donner le temps de développer les nouvelles architectures.

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Même si le résultat se jouera à moyen terme, cette annonce est des plus enthousiasmantes. Car elle se veut aussi une réponse des constructeurs européens et américains face à ce que l’on considère désormais comme la domination technologique chinoise. La compétitivité pourrait donc être restaurée… si les constructeurs chinois ne se joignent pas au programme. Actuellement, les autorités réfléchissent aussi à une participation financière publique dans le projet, ce qui pourrait garantir une forme de protection des innovations.

Bref, cette initiative belge pourrait donc contribuer significativement dans le redressement attendu (ou espéré) du secteur automobile européen. D’autant qu’il s’agit aussi de développer des partenariats avec d’autres entreprises, comme la société belge Melexis spécialisée dans les capteurs destinés au secteur automobile. C’est finalement la meilleure manière de relever la tête : collaborer, créer des partenariats, des synergies et des chaînes de valeur (et d’entreprises) complémentaires qui innovent. Il y a quelques mois, la Flandre lançait aussi un projet d’étude pour devenir un hub mondial du développement de la voiture autonome. Si les initiatives de ce type se multiplient, la Belgique pourrait à nouveau figurer sur la carte des grands lieux de développement automobile. Nous, on a envie d’y croire !

Photos: © IMEC

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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