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Bientôt la fin de la voiture de société individuelle ?

Selon Mark Pecqueur, professeur à l’Université des sciences appliquées Thomas More, le principe de la voiture de société individuelle intégrée au package salarial a vécu. Pour lui, cette formule est largement obsolète. Et elle vit ses dernières heures. Voici pourquoi.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 4 oct. 2021 | Temps de lecture : 10 min

L’époque de la voiture de société individuelle – ou nominative – pour chaque employé est arrivée à son terme. C’est là l’intime conviction de Mark Pecqueur, maître de conférences et artisan de la recherche automobile à l’Université des sciences appliquées Thomas More et auteur de l’ouvrage Run On Water, un ouvrage qui traite de l’hydrogène comme vecteur énergétique et qui fait référence dans le milieu. C’est ce que rapporte le Tijd.

Le concept du pool

Pool Voiture entreprise
La solution prônée par Mark Pecqueur : le concept du pool de véhicules. En gros, il s’agit pour l’employeur de constituer un parc de véhicules variés et dans lequel les employés peuvent pêcher le véhicule qui leur convient en fonction de leurs activités. Un week-end en famille comme les vacances donneront droit à une voiture familiale et une réunion en ville à une citadine nettement plus pratique à garer.

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Cette approche nécessite évidemment de bien diversifier le parc automobile, mais elle permet aussi à l’entreprise de se contenter aussi d’un parc réduit. Car avec l’élargissement du télétravail, les employés utilisent aussi davantage le train, le vélo ou les transports publics de sorte que moins de voitures sont nécessaires.

Un levier vers la voiture propre

C’est une évidence : le passage à la voiture électrique reste toujours compliqué pour les employés. Ceux-ci rechignent en effet à sauter le pas et retardent constamment l’échéance. Dès lors, un système de pool s’avère nettement mieux adapté, car l’employeur ne dépend plus de son employé pour verdir son parc.

Il peut opérer cette transition lui-même. Cette situation est particulièrement vraie pour les grandes entreprises (plutôt que dans les start-ups et les PME) où l’inertie est plus marquée et donc l’évolution plus lente ou difficile à mettre en œuvre. Et pour accompagner ce changement, Mark Pecqueur prône une adhésion de la direction à ce principe. Autrement dit, que la direction recourt elle aussi au pool de véhicules et ne s’enferme pas dans une sphère déconnectée de la réalité.

Le temps de la révolution

Travailler en voiture
Pour Mark Pecqueur, le principe du pool fera encore plus sens lorsque la voiture sera devenue autonome. Car avec les niveaux 4 et 5 d’autonomie, il ne faudra plus conduire. Pour le professeur, il s’agira d’une vraie révolution qui nous fera envisager la société de manière totalement différente. Car la voiture perdra alors le statut social qu’elle véhicule actuellement.

Or, le principe du pool changera totalement cette vue de l’esprit et on sortira du principe de possession ou du principe de devoir être vu dans une voiture bien spécifique ou d’une certaine marque. Lorsque la voiture autonome émergera, Mark Pecqueur indique que les habitudes seront chamboulées, notamment parce qu’il sera aussi possible de travailler en se déplaçant en voiture, comme c’est le cas aujourd’hui lorsqu’on prend le train ou l’avion.

Un service de limousines

Voiture autonome
Lorsque l’heure de la voiture autonome aura sonné, les déplacements seront ramenés non plus à une vitrine sociale, mais à une forme d’abonnement à un service de limousines pour aller d’un point A à un point B.

Mark Pecqueur estime de surcroît que la formule pourrait même être gratuite pour l’utilisateur. En effet, de nombreuses marques et partenaires du secteur automobile travaillent en effet sur de la publicité ou diverses expériences qui pourraient être vécues pendant le trajet, en échange donc de la gratuité du déplacement.

Très concrètement, Mark Pecqueur explique au journal De Tijd que ce genre de formule existe déjà. En effet, une chaîne de restauration américaine expérimente de nouvelles expériences clients et notamment celle d’offrir aux gens un trajet en échange d’une consommation. De la sorte, la marque ou l’entreprise peut continuer à bénéficier d’une bonne notoriété, mais elle peut aussi réduire ses coûts fixes en réduisant le nombre de places – et donc la surface – des restaurants.

Co-voiturage

Si la publicité ciblée devrait permettre d’obtenir une mobilité gratuite, les utilisateurs auraient aussi la possibilité de choisir les profils de personnes avec lesquelles ils souhaitent voyager. Mieux : les véhicules autonomes pourraient même devenir des lieux de réseautage ou de co-working roulants.

Mark Pecqueur estime que cette évolution correspond tout à fait à l’individualisation de notre société. Et les confinements vécus ces derniers mois n’ont fait que confirmer cette tendance. Désormais, les gens vivent de manière plus individuelle, davantage dans leur cocon. Pour Mark Pecqueur, cette évolution va donc s’amplifier dans les années qui viennent. Y compris dans le cadre de nos déplacements.

Mark Pecqueur est convaincu que la voiture de société de demain sera donc une voiture de pool et donc, par extension, une voiture partagée qui le sera forcément totalement lorsque la voiture autonome aura fait sa grande entrée. Un phénomène que l’on pourrait voir aussi dans le transport routier puisque le premier camion autonome est annoncé pour 2025. Pour lui, nous sommes donc à la veille d’une véritable révolution.

Qu’en penser ?

Voiture de société
Que penser des réflexions de Mark Pecqueur ? L’homme a probablement raison pour la révolution sociétale qui se dessine. Il est clair qu’une voiture passe plus de 80% de sa vie sur sa place de parking. Autrement dit : elle n’est utilisée que pendant 20% de son existence. Ce qui est ridiculement peu. La nécessité de prendre soin de nos ressources indique donc que la voiture de pool ou partagée a nettement plus de sens.

Pour la voiture autonome par contre, il ne faut probablement pas encore s’emballer. Car les technologies ne sont absolument pas matures. Pas plus que les législations. Lorsqu’il était encore chez Seat, Luca de Meo avait un jour exprimé sa réserve par rapport à la voiture autonome en déclarant : « j’y croirai quand je verrai que la voiture est capable de traverser Naples sans accident un vendredi à 18h ».

Certes, depuis qu’il a livré sa pensée, les technologies ont évolué. Mais vraiment pas suffisamment pour envisager l’arrivée de la voiture autonome à court terme et sûrement pas d’ici la fin de la décennie.

Selon plusieurs experts, il ne faut pas l’attendre avant 2045 ou 2050. Il reste donc du temps, mais qui ne devrait pas empêcher de basculer vers la voiture de pool ou partagée pour les voitures de société. Car la préservation des ressources et l’optimisation de l’utilisation des objets restent des aspects trop importants que pour être négligés. Non ?

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