BMW critique les promesses non tenues des concurrents

Dans une interview, Frank Weber, responsable de la technologie et du développement chez BMW, pointe du doigt de nombreuses marques concurrentes. Il les accuse de mentir sur leurs intentions de transition électriques et sur les performances réelles de leurs modèles. Dans le même temps, il affirme aussi qu’un passage total à la voiture électrique n’est certainement pas la solution à adopter actuellement. Quel tempérament !

Publié le 11 mai 2022
Temps de lecture : 4 min

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BMW critique les promesses non tenues des concurrents

L’industrie automobile s’est aujourd’hui pleinement engagée dans le processus d’électrification des modèles. De nouvelles voitures électriques sont présentées tous azimuts et leurs performances semblent augmenter assez rapidement, notamment pour l’autonomie plus importante et des temps de recharge constamment accélérés. Des progrès que les constructeurs aiment naturellement mettre en avant. À en croire de nombreux constructeurs, l’électrification serait d’ailleurs déjà une grande réussite, à tel point qu’elle se serait déjà mué en une course effrénée entre toutes les marques.

Cela dit, de temps en temps, on entend grogner dans un coin. Certaines voix appellent en effet à garder les pieds sur terre dans ce processus d’électrification. C’est notamment le cas de Frank Weber, le responsable de la technologie et du développement chez BMW et membre du Conseil d’administration. Dans une interview accordée à AD.nl, il ne mâche pas ses mots et indique que la réalité est bien moins flatteuse que certains le prétendent.

L’attitude hypocrite de Mercedes et d’Audi

Frank-Weber-BMW

Frank Weber accuse notamment certains de ses concurrentsMercedes, Audi et Tesla pour ne pas les citer – de ne pas tenir leurs promesses et de jouer avec les pieds des consommateurs. Selon M. Weber, les vitesses de charge et les autonomies des voitures électriques annoncées par la concurrence ne seraient pas respectées dans la pratique. En outre, Frank Weber trouve hypocrite que certaines marques avancent aujourd’hui une date à laquelle elles cesseront de vendre des moteurs à combustion. Une position d’autant plus pernicieuse selon ce responsable qu’un certain nombre d’exceptions sont évoquées.

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Avec ces propos, Weber pointe clairement Mercedes et Audi du doigt. « Ces promesses non tenues ne conviennent pas à BMW. Il faut être honnête à ce sujet » a-t-il expliqué dans le média AD.nl , car « au bout du compte, on n’aide personne en proposant des voitures électriques alors que l’infrastructure de recharge n’est pas encore déployée. Où que l’on regarde à travers de monde, de nombreux pays ne sont pas encore prêts à passer à la voiture électrique. Et on ne peut évidemment pas l’ignorer. Les mensonges heurtent la sensibilité des gens ce qui contribue à installer de mauvaises conditions pour la transition qui a alors toutes les chances d’échouer. Tout le monde se rend bien compte qu’un passage complet à la conduite électrique n’est pas la solution pour le moment ».

Une recharge plus lente qu’annoncé

Weber a également émis de sérieux doutes quant aux vitesses de charge effectives des superchargeurs Tesla. « Tesla indique avoir des chargeurs rapides d’une puissance de 250 kW, ce qui est effectivement plus que la puissance de 200 kW déployée par les bornes de recharge Ionity avec lesquelles BMW travaille.

Cela dit, il y a une grande différence entre les chiffres sur le papier et les chiffres dans la pratique» a encore indiqué Frank Weber. « Dans les stations de recharge de Ionity, six chargeurs rapides peuvent être utilisés en même temps avec un niveau de charge maintenu à 200 kW pour chacune des unités. Si vous observez les superchargeurs de Tesla, vous constaterez qu’avec dix chargeurs rapides les uns à côté des autres, chaque chargeur ne fournit plus que 20 kW au lieu des 250 kW promis. C’est évidemment un point essentiel, car la recharge rapide est au moins aussi importante pour les voitures électriques que l’autonomie des batteries » a encore expliqué Mark Weber.

En ce qui concerne l’autonomie des voitures électriques, Frank Weber n’a pas non plus été tendre avec ses concurrents. Selon les normes WLTP, la Mercedes EQS offrirait une autonomie de 730 km contre « seulement » 625 km à la BMW iX. Mais selon le dirigeant de BMW, la réalité offre des résultats totalement différents : « Lors des tests de l’ADAC, il s’est avéré que l’autonomie promise par l’EQS n’était pas atteignable dans la pratique et que notre iX consomme beaucoup moins d’énergie que l’EQS.

Cela montre que nous tenons nos promesses, ce qui n’est pas le cas de nos concurrents » a-t-il conclu. On se demande quelle sera l’ambiance la prochaine fois que les responsables de la technologie et du développement de toutes ces marques se croiseront. Car, oui, cela arrive plutôt régulièrement…

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Par Alain De Jong journaliste, rédacteur publicitaire, spécialiste de la communication

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