Souvent, passionnés et détracteurs du Grand Prix de Spa-Francorchamps s’affrontent sur la question des coûts relatifs à la tenue de cet événement annuel. Depuis de nombreuses années, le Grand Prix est en effet déficitaire sur le papier, un trou compris entre 5 et 7 millions d’euros en général et qui est comblé par une recapitalisation systématique de la société Spa-Grand Prix.
Si, dans le contexte actuel de crise, utiliser de l’argent public pour maintenir un événement comme le Grand Prix de Spa-Francorchamps peut poser question, mais il s’avère qu’il faut en réalité prendre en considération les retombées financières globales du Grand Prix pour comprendre qu’en réalité, la valeur dégagée pour la Région est nettement supérieure à l’investissement initial consenti.
Un intérêt économique démontré
Adulé par les pilotes, le tracé mythique de Spa-Francorchamps est en effet générateur de valeur et d’importantes retombées financières pour la Belgique en général et la Wallonie en particulier. En effet, selon une étude menée par le consultant Deloitte, cet événement majeur génère 41,8 M€ de retombées financières (contre 20 millions estimés en 2017), et ce, déduction faite de l’intervention du Gouvernement qui vise à couvrir l’investissement annuel qui, par ailleurs, est en baisse constante ces dernières années (5,7 millions d’euros en 2022).
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Ainsi, pour un euro investi par la Wallonie, 9,67 € de valeur ajoutée seraient générés en Belgique dont 7,33 € pour la Wallonie uniquement. Le jeu en vaut donc la chandelle, car ce sont donc des centaines de familles (fournisseurs, secteur horeca, restaurant, employés du circuit, etc.) qui peuvent en partie vivre de cet événement d’envergure internationale.
Plus de spectateurs étrangers
Deloitte dresse en outre le profil des spectateurs du Grand Prix de Belgique. Ainsi, sur les 109.185 billets vendus pour le GP 2022, 10.207 entrées ont été achetées par des spectateurs belges et 98.978 par des spectateurs étrangers.
Le public étranger est d’ailleurs majoritaire sur l’événement : il représente 91 % des spectateurs et parmi ceux-ci, 75 % ont passé en moyenne entre 4 et 5 jours dans la région et leurs dépenses atteignent une moyenne quotidienne de 182 €. Le spectateur wallon d’un jour a, pour sa part, dépensé en moyenne 89 €, et le spectateur belge (non wallon) 174 € par jour pour un séjour de 4 jours en moyenne dans la Région.
La progression des retombées économiques pour la Wallonie s’explique par l’attrait croissant que représente le Grand Prix pour le public. Mais d’autres facteurs entrent en ligne de compte : il faut citer la très bonne forme actuelle du sport, la popularité du champion du monde en titre, mais également une diversification des activités proposées sur le circuit à l’occasion de l’événement (sets de DJs, amplification de la proposition HORECA, etc.) ainsi que l’impact des nouvelles infrastructures dont s’est doté le circuit afin d’encore améliorer sa capacité ainsi que la qualité de son accueil.
Rappelons que la tenue de l’édition 2023 a été confirmée récemment par les responsables et la FOM (Formula One Management). Reste à voir si tout cela pourra être pérennisé par la suite, car au-delà de 2023, la tenue du Grand Prix est toujours très hypothétique.
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