La consommation d’alcool au volant reste problématique en Belgique. En effet, chaque jour, ce sont 80 PV qui sont dressés sur notre territoire tandis qu’en 2021, ce sont 3.514 accidents impliquant une personne en état d’ébriété qui ont été recensés (chiffres VIAS). La situation est préoccupante, car le taux d’alcool moyen relevé auprès des conducteurs contrôlés tourne autour des 1,7 g/l, soit plus de trois fois plus que la limite autorisée (0,5 g/l).
Dans ce contexte, la sensibilisation du public semble au moins aussi importante que la répression. Et c’est dans ce cadre que des bornes éthylotests interactives sont aujourd’hui installées pendant 6 mois dans les lieux de fête en Wallonie, comme les bars, les restaurants ou les boîtes de nuit. C’est la jeune start-up Fline qui produit ces bornes et elles sont déjà convaincu la ministre de la Sécurité routière régionale, Valérie De Bue (MR).
Un gros photomaton
Ces bornes ressemblent à un gros photomaton qui avec une bonne expiration permet naturellement de connaître son taux d’alcoolémie. Rien de révolutionnaire donc dans le principe, sauf pour ceci : outre le taux d’alcool, la borne ajoute une série d’informations ludiques et qui sont de nature à mieux sensibiliser les utilisateurs. Il ne s’agit pas de faire la morale, mais plutôt de donner une leçon de pédagogie. Dès lors, plutôt que d’évoquer le nombre de tués sur les routes, la borne met en avant le montant de l’amende qui serait infligée, le temps à attendre avant de pouvoir prendre le volant ou, plus intelligent encore, les alternatives potentielles pour rentrer chez soi comme le numéro de la société de taxis du coin.
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La Wallonie a donc décidé de tester pendant plusieurs mois ces éthylotests et elle lui consacre un budget de 120.000 euros. Une dizaine de prototypes seront installés dans des lieux stratégiques et, si le test est concluant, Fline pourra alors espérer passer un contrat avec des structures privées intéressées, voire même avec la région. Interrogée par Sud Presse, la ministre Valérie De Bue semble enthousiaste et elle a indiqué que « si cela s’avère positif, on envisage de généraliser le dispositif dès 2023 en le mettant à disposition des zones de police wallonnes. »
L’événementiel en priorité
La start-up Fline a déjà bien rodé sa stratégie et elle envisage de s’attaquer d’abord au secteur de l’événementiel. L’entreprise basée à Nivelles espère vendre une centaine de bornes d’ici à la fin de l’année au prix de 5.600 euros l’unité, ce qui ne semble pas démesuré, car l’objectif est d’abord de les vendre à des loueurs de matériel qui gèrent de gros événements. On notera que certaines législations en Europe sont particulièrement favorables à l’accueil de ces bornes, comme la France qui impose déjà aux vendeurs de boissons alcoolisées qui restent ouverts entre 2h et 7h du matin de mettre à disposition un système de contrôle de leur taux d’alcoolémie.
La borne de Fline semble être un bon outil pour lutter contre l’alcool au volant. Et d’autant plus qu’elle évite aussi de tomber dans le piège de la compétition entre buveurs. En effet, une fois le maximum légal dépassé, elle n’indique plus le taux exact d’alcoolémie afin d’éviter tout concours. Naturellement, un buveur n’étant pas un autre, la borne posera aussi quelques questions avant de récolter le souffle du fêtard (genre, âge, intention de remonter en voiture plus ou moins rapidement, etc.) Voilà donc une initiative à saluer et qui pourrait d’ailleurs être adoptée de manière plus globale, à la fois dans notre pays, mais aussi dans le reste de l’Europe.
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