Les Belges continuent d’avoir des comportements dangereux sur les routes. En Europe, la Belgique est d’ailleurs classée parmi les derniers. Et ce n’est pas étonnant, car les chiffres ne mentent pas : en 2022, la justice belge a prononcé 105.485 déchéances du permis de conduire. Certes contraignante, cette mesure n’empêche toutefois pas la récidive de nombreux automobilistes comme le montrent aussi les statistiques de VIAS : les récidivistes sont impliqués dans 34,9% des accidents et ils ont 10% de plus de risques d’avoir un accident.
Pour lutter contre ces récidivistes, le gouvernement cherche toujours des solutions. L’une d’entre elles consistait en l’instauration du permis à points, mais cet outil a été balayé d’un revers de la main par certains partis de sorte que voir son instauration d’ici 2 ou 3 ans reste impossible. Cela dit, le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Écolo), a eu une autre idée : celui-ci prévoit l’instauration de formations de réintégration qui pourraient être imposées par les tribunaux aux récidivistes.
Comment ça fonctionne ?
L’idée sous-jacente est que ces formations puissent être orientées sur la correction des comportements à risque. Et elles pourraient dès lors soit remplacer, soit compléter le (re)passage des examens théorique et pratique qui sont parfois aussi prononcés par le juge.
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Pour Georges Gilkinet qui s’est exprimé dans Sud Presse, l’instauration de ces formations sont « une avancée intéressante qui s’inscrit dans la continuité du plan “All for zéro”. » Le ministre explicite son approche : le retrait du permis de conduire découle moins d’une méconnaissance du Code de la route que d’un problème comportemental et d’une absence de conscientisation du risque pour les autres usagers. Selon lui, obliger ces récidivistes à suivre une formation et à rencontrer de grands accidentés de la route aura probablement un meilleur impact.
Qui va payer ?
Pour que la prise de conscience soit maximale, le cabinet de la Mobilité recommande que ces formations soient organisées en petits groupes de 10 ou 12 personnes. Celles-ci dureraient 4 heures et seraient dispensées au sein d’organismes agréés par le SPF Mobilité. Trois programmes différents auraient aussi été imaginés afin de coller mieux aux types d’infraction commise et pour lesquelles les types de comportements sont différents.
Mais quelles chances donc a ce projet d’aboutir ? Apparemment, elles seraient plutôt élevées, car ces programmes de formation ont été pensés en collaboration avec le cabinet de la Justice ainsi qu’avec le Collège des procureurs généraux. Il y aurait donc un certain consensus sur la mesure.
A priori, le prix de ces formations serait déjà fixé : 350 euros. Mais qui va payer ? La collectivité ? Pour Georges Gilkinet, c’est clair : ce coût sera pris en charge par l’auteur de l’infraction. Il ne s’agira donc plus d’une amende, mais bien d’un paiement pour pouvoir se former. En outre, le magistrat pourra agir en prenant en compte les revenus du contrevenant et il pourra le cas échéant déduire le prix de la formation du total de l’amende. Selon Sud Presse, les expériences similaires menées dans d’autres pays portent leurs fruits : 45,5% des contrevenants ayant suivi cette sensibilisation n’ont plus récidivé par la suite… Le lancement des formations serait déjà prévu pour 2024 après que les premières agréations auront eu lieu.
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