Le constat est implacable : les nuits de week-end, plus de 40% des accidents sont liés à l'alcool ou à la drogue en Belgique. C’est ce que révèle une étude de Pano. Et ses conclusions vont encore plus loin : malgré une augmentation des risques ces dernières années, la fréquence des contrôles d’alcoolémie en Belgique reste dramatiquement faibles, ce qui contribue à détériorer la situation, en particulier dans certaines zones plus sensibles.
Selon l’étude, la situation aurait évolué positivement depuis 2018, avec une réduction de -8% des accidents liés à l'alcool. Soit 2.818 victimes en 2023 au lieu de 3.064 en 2018. Cela dit, ça fait toujours plus de 7 victimes quotidiennes. A priori, c’est une progression. Mais elle est en fait illusoire, car ça ne signifie pas que la proportion d'accidents liés à la consommation d'alcool ait diminué. La preuve : depuis 10 ans décennie, cette proportion stagne à 11%.
Pas mieux qu’avant
VIAS admet en outre que les efforts pour améliorer la sécurité globale (amélioration des infrastructures ou technologies automobiles) n’ont eu qu’un impact limité sur le comportement des automobilistes en matière d'alcool. Pire : les moins de 25 ans ne sont absolument pas sensibilisés et ils continuent de conduire sous influence aussi fréquemment qu’avant.
Ce faisant, on recensait encore 626 accidents liés à l’alcool les nuits de week-end (données UGent), soit plus de 12 accidents par week-end. Bien entendu, la « concentration » d’accidents est plus importante d’une région à l’autre, mais ce n’est pas très étonnant, les pratiques ou « cultures » étant forcément différentes. Certaines d’entre elles dépassent même le taux de 50% d’accidents.
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Changer quoi ?
L’étude dresse un constat : les contrôles sont largement insuffisants. Et, pire, la Belgique manque cruellement de données sur les contrôles, leur fréquence et leur répartition sur le territoire. Hormis les campagnes BOB, rien ne serait répertorié. En clair, face à un fléau largement reconnu, il n’y aurait ni stratégie ni coordination.
La police coupable ?
Cette situation serait-elle la résultante d’un manque d’implication de la part des forces de l’ordre ? Pas du tout ! La raison serait plutôt à chercher du côté des coupes budgétaires et à la réduction d’effectifs dédiés à la sécurité routière au sein de la police fédérale... qui ne contrôle que les autoroutes ! Par ailleurs, les zones de police ne travaillent pas suffisamment en concertation, ce qui induit des politiques très inégales en la matière.
Il semble évident que pour réduire le risque, les contrôles devraient être ciblés aux moments les plus dangereux. VIAS estime ainsi que 34% des contrôles relatifs à l’alcool ou aux drogues devraient avoir lieu les nuits de week-end. Or, moins que 10% des contrôles ont lieu lors de ces moments critiques.
Mieux utiliser les données ?
Pour beaucoup de spécialistes, comme le professeur Wim Hardyns (UGent) interrogé par la VRT, il serait grand temps de mieux utiliser les données pour déployer les ressources de manière stratégique de manière justement à mettre en place de meilleures pratiques. Bref, un long chemin à parcourir et, surtout, déduire des stratégies en fonction des chiffes relevés. Une évidence, mais pas pour tout le monde...
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