Les routes des villes belges ne sont pas perçues comme sûres par une part importante des résidents. C’est ce que démontre l’étude Urban Road Safety réalisée par Cyclomedia. Cette analyse montre que 34% des Bruxellois et 35% des Anversois estiment que leurs déplacements à vélo ou en voiture les mettent en danger. Ce constat est aussi particulièrement prégnant à Namur où 29% des habitants partagent cette impression.
Cette enquête, menée du 30 mai au 30 juin 2024, a interrogé 11.982 personnes dans 39 villes européennes. Et elle souligne non seulement les préoccupations des Belges, mais aussi celles des Européens en général quant à la sécurité de leurs infrastructures routières urbaines. Le message est clair : les habitants réclament des règles plus strictes pour améliorer la sécurité routière, comme la tolérance zéro pour les infractions au Code de la route. À ce titre, sept Européens sur dix se sentent en insécurité dans la circulation.
Anvers et Bruxelles sont-elles des villes dangereuses ?
Les résultats de l’étude montrent notamment qu’Anvers et Bruxelles figurent parmi les villes européennes où le sentiment d’insécurité sur les routes est le plus important. Bruxelles arrive juste derrière des villes comme Athènes (48%), Rome et Milan, où près d’un habitant sur deux se sent en danger. Ces chiffres sont d’autant plus frappants quand on les compare à des villes réputées pour leur infrastructure, comme Amsterdam ou Prague, qui affichent également des résultats inquiétants. Dans le détail, plus de la moitié des Européens (51%) pensent que la qualité des routes dans leur ville est à l’origine de situations dangereuses. À Rome (82%), Athènes (81%) et Milan (67%), les habitants pointent du doigt le mauvais revêtement comme la cause de l’insécurité routière.
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En Belgique, la ville de Namur occupe la 15e place du classement et 29% de ses habitants se sentant en danger. Même si ce chiffre est moins élevé qu’à Bruxelles ou Anvers, il reste significatif et montre que la sécurité routière demeure un enjeu dans cette ville.
Les villes espagnoles meilleures
Toutefois, les villes d’Europe du Nord et d’Espagne se démarquent par un sentiment de sécurité bien plus important. En tête du classement, il faut épingler Tallinn (Estonie) qui affiche un taux impressionnant de 88% de satisfaction pour la sécurité routière. Les villes espagnoles comme Murcie (87%), Saragosse (86%) et Séville figurent également en haut du palmarès, suivies par des villes nordiques telles que Tampere et Helsinki, avec des taux de sentiment de sécurité dépassant les 85%.
Si l’Espagne est perçue comme un pays sûr pour circuler, d’est probablement aussi parce que cet État est perçu comme un endroit où il fait bon vivre. Ainsi, 83% des habitants de Saragosse, 82% de Séville et 80% de Murcie recommanderaient à d’autres de s’installer dans leur ville pour des raisons de sécurité. Ces chiffres contrastent fortement avec ceux des grandes villes comme Rome – pourtant située aussi du sud, où 88% des habitants déconseilleraient de s’y installer en raison de l’insécurité routière, qui ne découle pas seulement des infrastructures, mais aussi des comportements des usagers et du stress que celui-ci engendre.
La crainte d’un accident omniprésente en Belgique
Une autre question posée lors de l’enquête portait sur la crainte qu’un accident survienne. Ici encore, les villes belges se retrouvent dans le bas du classement. À Bruxelles, 37% des habitants déclarent avoir peur d’être impliqué dans un accident en circulant dans leur ville, ce qui place la capitale belge au sixième rang des villes européennes les plus préoccupées par les accidents de la route. Anvers affiche un taux de 31%, tandis que Namur se distingue à nouveau avec un chiffre plus bas de 20%, un résultat qui reste malgré tout inquiétant. En comparaison, Rome enregistre certes un score plus élevé (56%), mais la taille de la ville et l’environnement sont nettement différents – en pire. Athènes et Paris enregistrent des scores de respectivement 48% et 47%.
Comment corriger le tir ?
L’enquête présente aussi les mesures de correction potentielles, récoltées auprès des personnes interrogées. L’une des pistes qui fait débat concerne la réduction de la vitesse en ville à 30 km/h. Une majorité de Belges soutient manifestement cette mesure, dont 65% des Namurois et 61% de Bruxellois et d’Anversois, ex æquo.
L’étude épingle aussi les comportements à risque, tels que l’utilisation du téléphone portable. Ainsi, 77% des Namurois, 70% des Bruxellois admettent d’ailleurs fauter à ce sujet, contre « seulement » 56% des Anversois qui semblent donc plus prudents. Il y a encore du travail si le gouvernement ambitionne toujours d’atteindre zéro tué sur les routes du royaume d’ici 2050.
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