L’organisme chargé des enquêtes de l’assureur français MAAF vient de publier une nouvelle étude qui porte sur les comportements au volant des 18-24 ans. Les chiffres qui émanent de ce sondage – et révélé sur base volontaire – sont plutôt préoccupants et ils témoignent probablement d’une vraie tendance européenne, donc d’une situation applicable à notre territoire – les habitudes n’étant pas si dissemblables.
Pour commencer, 13% des interrogés avouent avoir déjà roulé sans permis, soit parce qu’ils ne l’avaient pas, soit parce qu’il leur avait été retiré. Ce qui n’est pas très loin des dernières statistiques belges qui, en 2019, montraient que 100 conducteurs sans permis étaient interceptés quotidiennement. La police belge estime d’ailleurs qu’entre 5 et 10% des personnes ayant été déchues du droit de conduire reprennent le volant. Inquiétant.
L’enquête montre en outre que la vitesse reste un fléau sur les routes puisque 80% des personnes interrogées avouent faire des excès. On apprend aussi que 19% des jeunes conducteurs ont déjà roulé sans assurance et que 63% avouent utiliser leur téléphone au volant. C’est beaucoup, mais il est raisonnable de penser que ce taux doit être aussi d’application dans d’autres tranches d’âge.
Des fêtes mal maîtrisées
Les jeunes interrogés indiquent qu’ils sont aussi prévoyants lorsqu’ils sortent faire la fête. Une déclaration dont on peut douter, car les faits ne reflètent pas vraiment le sondage. Ce qui est aussi le cas en Belgique où les jeunes conduisent de plus en plus sous influence. Selon MAAF, un jeune sur deux a déjà fumé du cannabis, ce qui fait 13% de plus qu’en 2020 (soit en seulement 2 ans). Selon les déclarations des sondés, 5% fumeraient plusieurs fois par semaine et 6%… tous les jours, y compris au volant ! Quatre jeunes sur dix avouent ainsi avoir pris la route après avoir consommé de l’alcool ou de la drogue.
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Cela dit, le risque de la consommation de drogue n’affecte pas seulement le conducteur. En effet, près de 20% des jeunes laissent fumer leurs amis à proximité, soit dans la même pièce soit… dans l’habitacle de la voiture. Or, dans ces conditions, il n’est pas nécessaire de fumer pour être positif, car l’inhalation passive suffit. Comme pour le tabagisme.
C’est ce que les experts appellent l’effet « aquarium » mis en exergue par un groupe d’experts américain du National Institute on Drug Abuse (NIDA).
Pour démontrer cette influence, l’institut a mené une expérience sur deux groupes enfermés dans une pièce. Pour le premier groupe, il n’y avait que 4 joints allumés tandis que pour la deuxième, il y en avait 16. Résultat : au bout d’une heure seulement, les occupants de la première pièce étaient tous positifs tandis que ceux de la seconde (16 joints) ressentaient directement les effets du cannabis sur leur métabolisme. Pire : ces derniers avaient autant de THC dans leur sang que les fumeurs.
Quelles drogues en vogue chez les jeunes ?
L’enquête MAAF montre aussi que 15% des 18-24 ans se sont déjà essayé aux drogues dures avec une préférence pour l’ecstasy (46%), la cocaïne (44%), la MDMA (25%), les champignons hallucinogènes (24%), le LSD (21%) ou encore la Kétamine (7%). La pratique est donc largement répandue, ce qui est une très mauvaise nouvelle pour la sécurité routière. Car la drogue au volant entraine des comportements pour le moins irrationnels.
La cocaïne par exemple promet une conduite agressive, les opiacés réduisent la conscience du danger et les drogues hallucinogènes provoquent, elles, la confusion et les délires. La prévention doit donc se poursuivre, mais probablement aussi être accompagnée de mesures fortes, de contrôles renforcés et de punitions plus dures. Car ces comportements menacent véritablement les autres automobilistes. Voilà une situation inquiétant à l’heure où la police de la route n’a plus les moyens de mener des contrôles les week-ends…
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