Selon les données récoltées par VIAS, on déplore un délit de fuite toutes les deux heures après un accident de la route avec blessé ou tué. Or, le nombre d’accidents graves (avec blessé ou tué justement) a augmenté considérablement : sur 4.708 accidents (un record), ils pèsent pour 12,6% du total contre 10,8 % en 2013.
De ce fait, le nombre de délits de fuite a lui aussi augmenté, de 17% sur cette période. Et la gravité de la situation ne semble pas décourager ces contrevenants de fuir leurs responsabilités, car en 2022, on a dénombré 32 délits de fuite avec tués contre 24 en 2013 et 5.201 blessés contre 5.019 en 2013.
De plus en plus de personnes attrapées
Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), n’est évidemment pas ravi de la situation, mais il s’est confié à Sud Presse et se dit rassuré, car de plus en plus de fuyards sont rattrapés après leur fuite. Il veut donc que ces personnes comprennent qu’il ne faut pas provoquer de suraccident en s’enfuyant, car, souvent, la fuite induit d’autres prises de risques qui menacent la vie d’autres usagers, principalement des piétons et des cyclistes. Il faut prendre ses responsabilités et collaborer avec la police et les services de secours.
Actuellement, les forces de l’ordre et la justice sont entrées dans une logique de répression, notamment pour ce qui concerne l’alcool ou la drogue au volant. Et ça ne va pas s’arrêter là. Car le ministre a aussi un projet de texte conjoint avec le SPF Justice et qui vise à d’office immobiliser le véhicule du ou des fuyards, car, aussi étonnante soit-elle, cette mesure n’était pas possible jusqu’ici dans le cadre d’un délit de fuite. Or, pour le ministre, il est particulièrement difficile pour les familles d’une victime de voir que l’auteur des faits circuler encore en voiture.
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Quelle durée de confiscation ?
L’idée est de pouvoir confisquer temporairement du véhicule lorsque l’auteur d’un délit de fuite est identifié. Et celle-ci devrait être effective le temps du retrait de permis, c’est-à-dire deux semaines prolongeables (jusqu’à deux fois trois mois). Dans ce cadre, le véhicule est saisi par la fourrière qui le stockera aussi, et ce aux frais du propriétaire qui devra aussi faire les démarches auprès du procureur pour le récupérer. Et on a bien dit le propriétaire, ce qui signifie qu’il faut donc bien faire attention à qui on prête sa voiture…
En 2024
Cette proposition de texte sera présentée dans les prochaines semaines et une première lecture devrait avoir lieu au gouvernement avant les vacances d’été. Si ce processus n’est pas interrompu, la masure pourrait donc devenir effective dès 2024.
L’idée est donc de durcir encore les mesures envers les auteurs de délits, même si le ministre Gilkinet admet que tous les fuyards ne sont pas nécessairement des bandits de la route. Certains cèdent en effet à la panique… Pour cette raison, le ministre de la Mobilité voudrait aussi sensibiliser les futurs conducteurs, même si la compétence du permis de conduire est régionale.
Les fugitifs majoritairement retrouvés
Mais quel le taux de fuyards retrouvés ? Selon VIAS, en 2021 (les chiffres 2022 ne sont pas encore connus), seulement 14,7% des délits de fuite n’ont pas été identifiés. Ce qui signifie donc que 7 fuyards sur 10 sont bel et bien démasqués. Et poursuivis. Depuis 2010, les délits de fuite sont donc nettement mieux suivis (28,6% des délits n’étaient alors pas identifiés).
Selon VIAS, cette baisse des cas non résolus provient du déploiement d’équipements de sécurité, comme les caméras de surveillances publiques ou privées. Car il est impossible aujourd’hui de rouler en ville sans être filmé. La preuve avec l’accident spectaculaire de Flémalle du joueur de Pro League Sofian Kiyine (OHL) dont les images étaient sur la Toile seulement une heure après le crash.
En outre, les sanctions ne sont pas minces. En effet, l’auteur d’un délit de fuite est passible de 15 jours à 6 mois de prison ainsi que d’une amende comprise entre 1.600 et 16.000 euros. Et le juge peut encore ordonner une déchéance du permis allant de 8 jours à… 5 ans ! Et encore, ce scénario ne vaut que s’il n’y a pas de blessé ou de tué. Car dans ce dernier cas, l’amende peut alors monter à une fourchette allant de 3.200 à 40.000 euros. Une peine d’interdiction de conduire peut aussi être prononcée à perpétuité. Et en cas de récidive, l’amende est doublée…
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