La voiture électrique a beaucoup de qualités : des émissions de CO2 inférieures sur le cycle global, une puissance disponible instantanément et, bien entendu, un vrai silence de fonctionnement puisque le moteur électrique ne fait quasi pas de bruit. Mais cette qualité est aussi un défaut.
En effet, il y a quelques jours, un jeune cycliste de 18 ans a trouvé la mort en Flandre-Occidentale après avoir percuté une Tesla… qu’il n’avait vu arriver en raison de la lumière déclinante ni entendu arriver en raison de l’absence de bruit. La Tesla et son conducteur avaient la priorité. Un drame, mais qui pose la question de l’empreinte sonore de la voiture électrique, car celle-ci n’est pas entendue par les autres usagers, en particulier les usagers faibles.
Une règle qui va bouger ?
Dire que les voitures électriques sont totalement silencieuses est toutefois faux. Car depuis le 1er juillet 2019, tous les nouveaux modèles introduits sur le marché européen doivent obligatoirement émettre un son en dessous de 20 km/h pour justement signaler leur présence. La Commission européenne qui est à l’origine de cette mesure impose même un niveau sonore de 56 dB. À la suite de ce malheureux accident, VIAS a été interrogé par Sud Info et estime que la mesure européenne était insuffisante. L’Institut plaide en effet pour que ce son soit généré à une vitesse bien supérieure à 20 km/h.
Pour l’organisme de sécurité routière, le son émis ne serait en outre pas adéquat, car il ne permet pas non plus d’évaluer le gabarit de la voiture en approche. En d’autres termes, la sonorité actuellement imposée ne reflète pas les caractéristiques du véhicule électrique concerné, comme c’est le cas pour les voitures thermiques qui, souvent, restituent un son en rapport avec leur taille et leur puissance. Encore que, car le montage de petits moteurs dans des carrosseries très imposantes ces dernières années fausse aussi l’information. VIAS appelle donc les autorités (européennes) à examiner le dossier et à prendre les mesures nécessaires.
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Plus d’accidents avec les piétons
Le problème a déjà été soulevé à plusieurs reprises. Non seulement en raison d’accidents, mais aussi par le biais d’une étude réalisée au Royaume-Uni par la London School of Hygiene & Tropical Medicine et qui montre que les piétons sont plus susceptibles d’avoir un accident avec une voiture électrique qu’avec une thermique.
Se fondant sur des statistiques, les piétons sont deux fois plus percutés par une voiture électrique que par une thermique, surtout à faible vitesse, car les piétons n’entendent pas les voitures électriques arriver. Pour les chercheurs, la voiture électrique est victime quelque part de sa qualité en termes de silence de fonctionnement. Dans l’idéal, il faudrait trouver un juste milieu, à la fois dans la génération d’un son qui signale de manière fidèle l’arrivée de la voiture électrique, mais aussi dans le comportement des usagers plus faibles qui ont trop souvent appris à naviguer à l’oreille, une nécessité qui est encore plus prégnante à l’heure où les piétons ont leur regard vissé sur leur téléphone portable lorsqu’ils marchent.
Les autorités américaines ont elles aussi constaté un risque de collision plus élevé de 20% entre une voiture électrique et un piéton. Dans ce cadre, une modification des exigences sonores est en cours d’évaluation. Il faudra voir dans quelle mesure l’Europe réagit et emboîte le pas à cette initiative. Mais il y a fort à parier que cela arrive rapidement, surtout avec l’objectif d’avoir zéro tué sur les routes d’ici 2050.
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