Les routes belges sont connues pour leur état caduc. Une réputation déplorable qui, selon l'indice annuel de sécurité routière urbaine de Cyclomedia, une entreprise néerlandaise spécialisée dans la transformation des données d'images panoramiques en informations, entraîne également un sentiment croissant d'insécurité, en particulier dans les villes.
Cyclomedia s'appuie sur un rapport du Forum économique mondial (WEF), qui inclut tous les trois ans un classement de la qualité des routes dans le monde dans son Travel & Tourist Development Index. Il en ressort que la Belgique a rebondi à la 61e place.
Un recul spectaculaire et un nouveau plancher. Lors de l'édition précédente, la Belgique figurait encore au 21e rang. Le constat est que des pays comme l'Inde (60), l'Ouzbékistan (54), le Rwanda (39) ou la Turquie (27) font mieux. Sans surprise, les Pays-Bas (2) et la Suisse (3) figurent parmi les pays les plus performants et Singapour est en tête de liste.
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Le sentiment d'insécurité est le plus élevé à Bruxelles
La méthode de recherche du WEF est à nuancer. Elle n'est ni expérimentale ni scientifique, puisqu'elle est basée sur une enquête auprès de sujets tests (« Comment vivez-vous l'état de la chaussée dans votre pays »). Elle indique donc un sentiment parmi les citoyens plutôt qu'un cadre permettant des comparaisons rigoureuses. Il est très peu probable que nos routes soient réellement pires qu'en Afrique.
Mais le constat est sans appel. Le Belge moyen est de plus en plus préoccupé par le sentiment d'insécurité que génère l'insuffisance de nos infrastructures routières. Le baromètre de Cyclomedia, qui se concentre sur les villes, montre que les habitants considèrent la mauvaise qualité des routes comme une menace directe pour la sécurité routière. Si le pessimisme est général, il existe aussi des différences entre les villes. À Namur, 64% des habitants s'inquiètent de l'impact de l'infrastructure sur la sécurité routière, suivi par Bruxelles (63%) et Anvers (51%). L'enquête a également mesuré la crainte d'être impliqué dans un accident de la route : à Bruxelles, cette crainte est de 37%, à Anvers de 31% et à Namur de 20%. Il n'est donc pas illogique que les villes les plus peuplées souffrent également d'un plus grand sentiment de risque.
L'infrastructure casse sous la pression
S'agit-il uniquement d'infrastructures routières ? Certainement pas. Les ponts, les viaducs et les tunnels font également partie de l'étude. En Flandre, trois ponts sur dix ne répondent plus aux normes de qualité, et beaucoup datent encore des années 1970. Cette infrastructure obsolète augmente non seulement les risques pour les usagers, mais entrave également la croissance du trafic dans les villes.
Selon une analyse de Mobilité et Travaux publics (Flandre), des travaux de rénovation de grande envergure seront réalisés l'année prochaine, avec 16 nouveaux ponts et 7 tunnels. Mais cela ne suffit pas à masquer l'agitation actuelle : 35% des Bruxellois craignent l'effondrement de ponts ou de viaducs, tandis qu'à Anvers et à Namur, ce pourcentage est respectivement de 23% et de 22%.
« Les villes belges sont confrontées à d'énormes défis en matière de sécurité routière », déclare Bas Brinkman, Global Director of Marketing chez Cyclomedia. L'infrastructure de plus en plus encombrée nécessite des actions ciblées et une planification précise. Nos données aident les villes à identifier les risques et à préparer leur infrastructure pour l'avenir ». Enfin, il est également vrai que le sentiment d'insécurité est plus élevé chez les usagers de la route vulnérables que chez les automobilistes. À Bruxelles, 45% des personnes interrogées estiment que les cyclistes et les piétons ne bénéficient pas d'une attention suffisante. À Anvers et à Namur, ce pourcentage est respectivement de 40% et de 47%.
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