Comment les constructeurs automobiles britanniques tirent profit de leur héritage

Bentley livre le premier des 12 exemplaires de la Speed Six, un modèle des années 1920. La refonte de modèles classiques rapporte de l’argent à l’industrie automobile britannique.

Publié le 8 novembre 2024
Temps de lecture : 4 min

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Comment les constructeurs automobiles britanniques tirent profit de leur héritage

La division Mulliner de Bentley, qui fabrique des voitures sur mesure pour des clients fortunés, vient de terminer le premier des 12 exemplaires de la Speed Six. La voiture de cette série Continuation, basée de la première à la dernière vis sur un design des années 1920, est destinée à un client américain. Le prix d’une telle voiture de collection flambant neuve : 1,5 million de livres, soit environ 1,8 million d’euros.

La construction de chacun des 12 exemplaires est entièrement réalisée à la main et dure environ huit mois. Chacune des 600 pièces est entièrement fabriquée à partir des anciens plans. Y compris le moteur six cylindres en ligne de 6,5 litres, qui développe environ 200 chevaux. Toutefois, en utilisant des alliages métalliques plus modernes, il est possible d’augmenter sa puissance.

Avec ce modèle, Bentley a remporté les 24 heures du Mans en 1929 et 1930. Il s’agit donc d’une des légendes de la conduite de la noble marque britannique, ce qui ajoute à son attrait. Le prix de 1,8 million d’euros ne représente d’ailleurs qu’une fraction de la valeur d’un original.

Un pied dans les orteils

Cela dit, Bentley a déjà marché sur les plates-bandes de certains collectionneurs. Il y a 4 ans, ils ont répondu par une lettre ouverte contre la construction d’une première série de voitures Continuation, basées sur la Blower. Cette voiture est elle aussi l’une des icônes absolues de l’histoire de Bentley, bien qu’elle n’ait pas remporté Le Mans. Leur argument était que les nouveaux exemplaires réduiraient la valeur des voitures d’origine.

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Depuis, Bentley a tout de même livré 12 exemplaires de cette Blower, également au prix de 1,5 million de livres sterling (1,8 million d’euros).

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Jaguar et Land Rover aussi

La marque de luxe britannique du groupe Volkswagen n’est pas la seule à gagner de l’argent en refaisant ses propres légendes de la conduite. Ces dernières années, Jaguar a également mis en place une série de continuation, dans le cadre de laquelle elle a déjà vendu de nouveaux exemplaires de la Type C, de la Type D, de la XKSS et de la Type E légère. Chacune de ces voitures n’a été produite qu’à quelques dizaines d’exemplaires au maximum et a été vendue entre 1,5 et 2 millions de livres sterling. Ironiquement, la marque de luxe basée à Coventry a pratiquement cessé de construire de nouvelles voitures à la même époque. Actuellement, seule la F-Pace est encore en production, en attendant de nouveaux modèles électriques.

Même la marque sœur Land Rover a déjà sauté dans le train de l’histoire, en les présentant sous le nom de « Reborn ». Il ne s’agit pas d’exemplaires entièrement nouveaux, mais plutôt de restaurations d’usine. Ainsi, la marque de 4×4 a déjà sorti un Range Rover original et plusieurs versions de son archétype, dont une série de Series Is, ainsi qu’une version V8 de la dernière génération de Defender. Ce dernier est sorti en 2018 et a également droit actuellement à une suite. Les prix sont plus doux que ceux de Jaguar : à partir de 200 000 euros bien gras, vous pouvez en avoir un.

Aston Martin propose également une série Continuation. Une pour les fans de James Bond, car il y a quelques années, elle a fabriqué 25 unités de la DB5, sous le nom de « Goldfinger ». Elle comprend des gadgets tirés du film, tels qu’un pot d’échappement capable de projeter un rideau de brouillard, un téléphone intégré et de fausses mitrailleuses. Pas moins de 3,3 millions de livres sterling ont été dépensées pour cette nouvelle voiture de Bond. Auparavant, il y avait eu la DB4 GT et la DB4 GT Zagato.

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Toujours à savourer

Avec la plupart de ces objets extrêmement coûteux, il n’y a pas grand-chose à faire, si ce n’est de les garer dans son salon et de les regarder. Elles ne sont généralement pas homologuées pour les routes publiques, car leur caractère authentique n’est pas compatible avec les exigences minimales de sécurité telles que les ceintures de sécurité ou un éclairage adéquat.

Elles ne conviennent pas non plus au sport automobile historique, car là encore, les gens ne veulent que des voitures d’époque originales, et non des répliques. Cela limite leur utilisation au domaine privé ou aux journées sur circuit. Le coût n’effraiera probablement pas trop les acheteurs aisés.

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