Xavier Molenaar, à la tête d’Oldtimerfarm, précise d’emblée : « le métier se complique. Ce qui allait de soi avant n’est plus du tout la norme aujourd’hui. Les vendeurs qui achetaient une voiture le matin, passaient un coup d’éponge dessus l’après-midi et la revendaient le lendemain pour un joli bénéfice, c’est fini. Et c’est probablement fini pour toujours. Aujourd’hui, l’acheteur est devenu non seulement très informé, mais aussi très scrupuleux, analysant les moindres détails. »

A quoi doit-on cette évolution rapide des habitudes ?
Pour Xavier, il y a plusieurs pistes qui peuvent expliquer ce changement d’attitude : « il y a d’abord l’Europe, qui nous pousse vers une culture de la prudence, en incitant les différentes parties à s’informer sur tout. Cela signifie que nous, en tant que professionnels belges, faisons un maximum pour être aussi transparents que possible. On explique donc clairement les points forts et les faiblesses de chaque voiture, ce qui va parfois rebuter les acheteurs… Le paradoxe ? C’est qu’au final, le client est rebuté par les défauts que nous avons soulevés et se tourne alors vers nos voisins qui n’ont pas toujours la même honnêteté que nous… Et qui leur vendent des voitures habilement maquillées, sous un discours très enjolivé. »
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Un petit détail qui fait tout
Cela peut sembler une évidence : une voiture de 50 ans ne peut fonctionner avec la même régularité, voire la même précision qu’un véhicule actuel. Selon Xavier, cette notion n’est cependant pas toujours acquise par le grand public : « on a des acheteurs qui crient au drame pour un petit détail, comme une aiguille de jauge à essence qui bouge un peu sur une Triumph TR3 accusant pourtant 6 décennies. C’est devenu très difficile à ce niveau-là. »

Un changement de génération et de… nationalité !
Nous vous en parlions il y a peu, mais il y a également un autre facteur qui entre en jeu : celui du changement de génération ! Aujourd’hui, Xavier observe principalement des clients « d’une quarantaine d’années, qui se tournent tout naturellement vers les voitures qui les ont fait rêver. On pense aux Porsche 911 et autres Ferrari ». Mais là où ça coince, c’est lorsqu’il faut passer à la caisse : « une voiture qui n’est pas encore considérée comme un oldtimer, soit qui a moins de 30 ans, peut encore être soumise à de lourdes taxes ! C’est la raison pour laquelle beaucoup de ces voitures partent vers des pays à la fiscalité plus douce. » Et il enchaîne avec une petite note personnelle : « selon moi, c’est tout de même un peu absurde : ces voitures seront toujours utilisées, mais toutes les taxes sur l’essence, l’entretien et les consommables seront versées à un autre gouvernement que le nôtre. Et ça n’aide pas non plus les professionnels du secteur… »
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