Avec le passage à la voiture électrique, la technique du rétrofit se généralise. Le rétrofit ? C’est transformer sa voiture thermique en voiture électrique en passant chez un spécialiste de cette mutation. Selon l’ADEME (l’Agence française de la transition écologique), ce processus serait particulièrement vertueux, car il permettrait de réduire de -66% les émissions par rapport à un moteur thermique Diesel et même de -47% par rapport à un véhicule électrique neuf (qui doit être créé de toutes pièces).
Très demandé en France ou au Royaume-Uni, le rétrofit est par contre balbutiant en Belgique où il ne dispose pas de cadre légal. Mais c’est en route, car le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Écolo) prépare un arrêté royal pour encadrer le rétrofit. Ce texte définira toute une série de prescriptions techniques à appliquer, et ce en concertation avec les régions.
Deux types de rétrofit
Cela dit, dans l’industrie du rétrofit, il y a deux marchés : celui des ancêtres qui fonctionnent plutôt bien, car le prestataire dispose souvent d’un joli budget et pour lequel les normes sont moins contraignantes et, à côté, celui des véhicules plus modernes, c’est-à-dire des véhicules actuels ou des utilitaires.
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Or, selon L’Écho, ce dernier marché est déjà dans le rouge. En effet, après le dépôt de bilan de la société française Transition-One il y a un mois, on a aussi vu l’entreprise E-Néo débrancher la prise faute de financement. Manifestement, les commandes étaient au rendez-vous, mais les prix ont grimpé par la faute des crises successives. Le CEO de l’entreprise a aussi pointé une politique à géométrie variable des investisseurs qui un jour y croient et l’autre plus…
En Belgique aussi, le rétrofit a du plomb dans l’aile. En effet, le fondateur de la société Decarbone a contacté nos confrères du journal économique pour faire part de l’arrêt des activités que l’on croyait promises à un bel avenir. L’entreprise visait le marché utilitaire, elle a du renoncer faute de coûts trop importants et d’un cadre légal belge promis pour le printemps et pour lequel on ne voit toujours rien venir… Decarbone restera malgré tout active dans le rétrofit d’ancêtres, faute de mieux.
Quel cadre ?
Les fondateurs de Décarbone font ainsi un appel du pied au gouvernement pour que celui-ci accélère le processus et qu’il réfléchisse aussi bien au futur cadre légal. Car s’il est plus simple que le français – ou moins contraignant –, il pourrait déboucher sur l’implantation d’entreprises françaises en Belgique en l’absence de cadre européen.
Selon L’Écho, les autorités belges n’envisagent pas encore d’homologation en série, un processus qui pourrait pourtant faire économiser beaucoup d’argent aux entreprises actives dans le rétrofit (et aux clients par la même occasion). Car actuellement, c’est encore une homologation à la pièce qui prévaut. Lent et cher.
L’autre problème pour les « rétrofiteurs », c’est le coût des kits. En effet, les premières voitures chinoises vendues autour de 30.000 à 35.000 arrivent alors qu’un kit de rétrofit coûte autour des 25.000 euros. L’opération peut sembler dès lors difficilement défendable d’un point de vue économique. À suivre en espérant que le rétrofit ne débouche pas sur une hécatombe avant d’avoir vécu.
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