Cela va de soi : les services d’urgence doivent toujours pouvoir compter sur une flotte de véhicules prêts à partir. Car on imagine en effet mal que, suite à un appel, un véhicule de police ou de pompier soit dans l’impossibilité de prendre la route alors que des vies dépendent de l’intervention. Jusqu’ici, c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle les véhicules d’urgence ne doivent pas nécessairement répondre aux critères environnementaux, comme les zones de basses émissions par exemple. La vente de véhicules d’intervention thermiques (neufs) restera d’ailleurs autorisée après 2035.
Certains services de police hésitent toutefois à adopter les voitures électriques. Le côté positif, c’est que celles-ci leur permettraient de montrer l’exemple, de réduire leur empreinte carbone et de profiter de coûts d’utilisation moins élevés. Dans le cadre de visites domiciliaires et des actions de quartiers, la voiture à accumulateur ne pose d’ailleurs pas de souci. En revanche, le frein est autrement plus important lorsqu’on considère les interventions d’urgence ou rapides qui nécessitent d’atteindre des vitesses élevées ou de prendre en chasse d’autres véhicules. C’est surtout vrai dans des pays comme les États-Unis ou le Moyen-Orient où les poursuites policières sont légion.
Adapté aux patrouilles ?
Mais alors que le champ d’action des voitures électriques semble se limiter à un usage de proximité pour la police, certains constructeurs veulent casser les idées reçues. C’est le cas de Lucid qui vient de présenter un modèle Air totalement adapté pour les interventions musclées telles qu’on les connaît outre-Atlantique. L’engin est notamment capable d’accélérations fulgurantes, mais aussi d’une très bonne autonomie. Cette dernière atteindrait les 675 km, un chiffre qui pourrait bien décourager les malfrats. En outre, la voiture atteint les 100 km/h en seulement 4,5 s, tandis que le poids élevé du modèle (2,3 t) peut aussi contribuer à opérer une interception dite « PIT » où les forces de l’ordre entrent alors en contact avec le véhicule en fuite pour provoquer un tête-à-queue et l’immobiliser. La marque vient d’inviter les services d’urgence à tester ce modèle très spécial. Et avec un certain succès, semble-t-il. Cela dit, Lucid n’a toutefois pas encore reçu de commandes fermes de la part des USA, au contraire de villes comme Riyad ou Dubaï.
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Un autre constructeur a fait la même démarche : Tesla. Lors du dernier salon SEMA, le préparateur Up.Fit a présenté un Tesla Model S Plaid aux couleurs de la police de Los Angeles. Et la ville a passé commande. Avec plus de 1.000 ch et un temps d’accélération de 1,99 s pour passer de 0 à 100 km/h, la Plaid s’avère encore plus performante que la Lucid Air. Le préparateur en a dit plus sur les travaux de préparation. Le véhicule peut compter sur des freins renforcés ou sur une signalisation lumineuse intégrée dans les vitrages avant et arrière pour éviter de dégrader l’aérodynamique et donc l’autonomie. Ce Model S Plaid est également équipé de feux latéraux et d’un pare-chocs avec pare-buffle intégré et de sirènes, des éléments qui font toutefois partie de la réglementation californienne « Title 13 » très stricte pour les véhicules de police. Il y a fort à parier qu’on verra bientôt ce type de véhicule dans une vidéo YouTube partagée sur le Net. Un peu de patience.
Les policiers de Gand déjà sous tension
L’adoption de la voiture électrique par les forces de l’ordre n’est pas qu’effective à l’étranger. En effet, après avoir acquis une certaine expérience des voitures électriques pour des missions secondaires, la ville de Gand a lancé il y a quelques mois un projet pilote avec deux Volkswagen ID.4 (une version banalisée et une version aux couleurs de la police). Ces véhicules portent l’autocollant « Conceptcar EPV » et sont utilisés pour les appels d’urgence qui aboutissent au 112.
Après la période d’évaluation, les conclusions seront tirées et on verra si ces véhicules remplissent la fonction ou pas. En tout état de cause, la question est surtout de savoir si les modèles électriques permettront d’économiser l’argent du contribuable. Car, la nécessaire disponibilité des véhicules 24h/ 24 implique aujourd’hui une flotte plus importante en raison des immobilisations lors de la recharge. Où est l’avantage ? Peut-être dans le silence de fonctionnement qui n’alertera pas les cambrioleurs occupés à commettre un méfait… À voir.
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