Il y a une dizaine d’années, les hivers belges ont été plutôt sévères, ce qui a poussé de nombreux automobilistes à opter pour des pneus hiver. Entretemps, les hivers rudes n’ont plus eu cours – ou si peu –, mais la crainte de se retrouver coincé sur une pellicule de neige a néanmoins poussé une frange des consommateurs à continuer à acheter des pneus hiver. Mais les habitudes et une certaine fainéantise se sont installées tandis que la crise et l’inflation sont aussi passées par là, de sorte qu’aujourd’hui, une part importante des automobilistes conservent leurs pneus hiver, mais sans plus en changer en été. Ils roulent donc avec des pneus hiver durant toute la saison estivale.
Mais est-ce une bonne idée ? Et est-ce que cette approche permet de faire des économies ? La réponse à ces questions est négative, car il ne faut pas oublier qu’en cas de chaleurs, la route est parfois chauffée à 50 degrés, ce qui entraîne des conséquences non négligeables pour ces automobilistes.
Des risques évidents et importants
Interrogé par La Dernière Heure, l’Institut VIAS met en garde contre cette pratique de l’utilisation de pneus hiver en été. Et pour prouver la chose, l’organisme a effectué quelques tests de freinage sur une piste privée. Il en ressort qu’à 70 km/h, il faut 4,4 m de plus pour s’arrêter avec des pneus hiver (soit la longueur d’une voiture moyenne).
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Et à 120 km/h, il faut 12,9 m de plus pour arrêter le véhicule. Pour la comparaison, un pneu 4 saisons (qui est un compromis) demande 3,6 m de plus pour marquer l’arrêt à 70 km/h et 7,7 m à 120 km/h. C’est déjà mieux, mais cela laisse songeur en cas de freinage d’urgence. Car une voiture montée en pneu hiver roulerait encore à 52 km/h lorsque la voiture chaussée en pneus été serait à l’arrêt.
Une mauvaise équation économique
En outre, VIAS souligne que conserver des pneus hiver en été constitue une très mauvaise équation économique, et ce malgré les frais de permutation. Car les pneus hiver utilisés dans des conditions chaudes s’usent en réalité nettement plus vite. Ainsi, si on considère que deux permutations coûtent 200 euros par an (c’est souvent moins que cela), il faut mettre cette somme en perspective avec le fait que les pneus hiver engendrent une surconsommation de 1 l/100 km (soit 75 litres et 120 euros en moyenne pour un automobiliste qui parcourt 15.000 km par an).
Et il faut encore ajouter à cela une usure plus rapide de 60% des pneumatiques hiver qui souffrent sur les surfaces chauffées à blanc. Selon les calculs de VIAS, il faudrait ainsi sur une utilisation de 10 ans (à raison de 15.000 km/an) 5 jeux de pneus hiver contre un peu moins de quatre jeux (été et hiver combinés, donc 4 trains au total) pour l’automobiliste qui effectue une permutation. Tous calculs faits, rouler en pneus hiver coûterait sur 10 ans 3.700 euros contre 3.200 euros à celui qui permute, le tout sans compter sur l’écart important en matière de sécurité. Ni en matière de pollution atmosphérique. Car les pneus qui s’usent plus rapidement rejettent plus de particules fines dans l’air et dans les eaux. CQFD !
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