Carlos Tavares, le patron de Stellantis est un homme avisé et qui a souvent une bonne vision de la réalité industrielle. Pour un grand patron, c’est toujours mieux évidemment, mais force est de constater qu’ils ne sont pas toujours tous dans le même cas. Tavares est récemment revenu sur la transition vers la voiture électrique. Et il se prépare à deux scénarios.
Selon Tavares, les élections aux États-Unis et en Europe seront déterminantes pour l’avenir de la voiture électrique. Et tout est possible. En effet, l’homme envisage soit une accélération des voitures électriques, « si les progressistes dogmatiques gagnent » – on remarquera le mot « dogmatique » qui n’est pas particulièrement positif – ou un ralentissement « si les populistes gagnent ». En gros, ce serait quitte ou double.
L’inconnue Donald Trump
D’un point de vue économique, l’industrie se trouve face à un vrai casse-tête. Stellantis vient par exemple de mobiliser 30 milliards de dollars pour assurer la transition vers la voiture électrique. Et ce serait évidemment une catastrophe si le scénario de transition était tout d’un coup détricoté. C’est la situation qui se dessine de plus en plus en cas d’élection de Donald Trump qui ne cache pas son opposition vis-à-vis de la voiture électrique qui, selon lui, va faire perdre des millions d’emplois.
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Mais ce scénario pourrait très bien se produire aussi en Europe où la montée des populismes est de plus en plus prégnante ces dernières années. Jusqu’ici, Tavares a envisagé toutes les possibilités. Il dit ne « plus avoir peur » et capable de réinvestir dans les moteurs thermiques si cela était nécessaire, mais pas de manière totale dans le sens où Tavares a indiqué que l’industrie automobile devait « contribuer à régler le problème du réchauffement climatique ».
La guerre des prix : une ineptie ?
Carlos Tavares s’inquiète en outre de la guerre des prix initiée par Tesla autour de la voiture électrique. Pour lui, l’alignement d’autres constructeurs derrière cette stratégie est une très mauvaise idée. Car, cela ne fera que tirer les marques vers le fond et « cela finira en bain de sang si les prix continuent à baisser », a-t-il asséné. Car pour investir dans de nouvelles technologies, les constructeurs doivent absolument rester bénéficiaires. La réduction des marges sera donc problématique et elle pourrait engendrer l’effondrement de marques, voire de groupes automobiles.
Tavares juge aussi l’action de la Commission européenne malvenue vis-à-vis des voitures chinoises – la Commission pense à les taxer à l’entrée tandis que les pays suppriment leurs aides à l’achat. Le patron de Stellantis estime que les gouvernements doivent continuer à subventionner les achats de voitures électriques et aussi les véhicules chinois au risque de représailles chinoises et de la déclaration d’une guerre commerciale à l’issue de laquelle l’Europe sortira perdante à tous les coups. À voir si Tavares a raison. Mais jusqu’ici, il a rarement eu tort…
Photo Tavares : YouTube.
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