En quelques années seulement, la Chine a pris son envol pour les voitures électriques. Un sacré décollage même, car l’empire du Milieu est désormais devenu maître en la matière, surclassant tous les autres constructeurs. Pourquoi ? Essentiellement parce que la Chine maîtrise l’entièreté de la chaîne de valeur de la voiture électrique et notamment le très délicat poste des batteries dont les entreprises gèrent l’extraction, le traitement, le développement et la fabrication.
Dans un contexte de transition rapide au sein des pays occidentalisés, cette supériorité industrielle – en tous cas pour le moment –, inquiète au plus haut point, car le gouvernement chinois, manifestement conscient de sa longueur d’avance, tendrait à conforter celle-ci en octroyant des subsides à ses constructeurs afin de leur donner un avantage commercial décisif à l’international. Dans ce cadre, la Commission songe à porter les droits de douane de 10 à 25% sur les importations de voitures électriques produites en Chine.
D’autres méthodes
Naturellement, l’Europe n’est pas la seule à s’inquiéter de la situation et, outre-Atlantique, les États-Unis ont voté un grand plan de soutien (IRA pour Inflation Reduction Act) de 369 milliards de dollars pour soutenir les entreprises qui produisent des biens ou des services dans l’industrie verte. Les constructeurs automobiles sont évidemment visés et ils peuvent ainsi disposer de plantureuses aides d’État si celles-ci acceptent de produire sur le sol américain. Ou nord-américain, car cela vaut aussi pour les entreprises qui produiraient au Canada ou au Mexique, ces trois pays ayant toujours été liés par des traités commerciaux forts.
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Et justement, inquiets de la situation, les États-Unis viennent manifestement de mettre une (grosse) pression sur le Mexique, ce dernier ayant décidé de ne pas subventionner les constructeurs chinois qui seraient désireux d’implanter une usine sur le territoire. On imagine que les dirigeants ont du se faire violence, car le Mexique, considéré comme l’antichambre commerciale des USA, accorde souvent des aides financières importantes aux industriels qui s’implantent sur son sol.
Des refus
Selon Reuters qui a gardé ses sources anonymes, le pays aurait suspendu toutes les discussions avec les marques automobiles chinoises, le tout sous le « conseil » de l’oncle américain et plus particulièrement du Bureau du représentant commercial des États-Unis, l’USTR. Un des représentants de cet organe aurait déclaré que l’accord de libre-échange entre les USA, le Mexique et le Canada « n’était pas censé constituer une échappatoire que les constructeurs automobiles chinois pourraient exploiter. » Dont acte.
Il faudra voir les suites que réserve la Chine vis-à-vis de cette prise de position pour le moins inédite. Car les Chinois sont déjà présents au Mexique, mais ils utilisent le pays comme une plaque tournante et ne produisent pas encore sur place. C’est le cas par exemple de BYD dont les ambitions sont déjà connues de tous. Il faut souligner le nouveau protectionnisme dont font preuve les États-Unis et que l’Europe essaie (un peu) d’imiter, mais avec moins de détermination – la France et l’Allemagne tentent de réindustrialiser leur territoire. La Chine a toutefois d’autres cartes à jouer : le Chili, le Brésil ou l’Argentine sont prêts à accueillir à bras ouverts les nouvelles étoiles montantes de l’industrie automobile.
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