En pleine mutation, le secteur automobile va devoir se réinventer. Et plus uniquement pour la technologie de ses véhicules – forcément électrique – ou les modes de production. En effet, confronté à une concurrence sévère venue de Chine, nombre de constructeurs sont fragilisés. À tel point d’ailleurs que pour survivre, certains envisagent désormais de fusionner.
C’est le cas de Nissan et de Honda dont on a eu vent de vagues pourparlers à l’été dernier pour des partenariats visant la mise en commun de technologies électriques. Sauf que selon le quotidien nippon Nikkei, les choses seraient en train de s’accélérer. En très mauvaise posture financière, Nissan serait en effet en pleine tractation avec son concurrent pour pousser l’idée d’une collaboration jusqu’à une fusion. Mais qui a mis le feu aux poudres ? Ce serait le géant taïwanais de l’électronique Foxconn qui assemble les iPhone d’Apple et qui aurait déjà fait une proposition de rachat de Nissan. Mais celle-ci aurait été refusée. Mais que viendrait faire le spécialiste de l’électronique dans cette galère qu’est l’automobile actuellement ? Mauvaise question et réponse évidente : l’industriel voudrait y imposer son modèle économique avec des solutions modulaires bien plus avancées qu’actuellement pour les éléments techniques des automobiles.
Accélération
Fragilisé, Nissan n’a donc d’autre choix que de trouver rapidement des solutions pour éviter une OPA hostile. Ce serait donc avec Honda que les discussions iraient bon train. L’objectif : créer un nouveau géant de l’automobile qui pourrait du reste aussi intégrer Mitsubishi (dont Nissan est actionnaire majoritaire à 24%) et ainsi donner naissance au 3e constructeur mondial avec une valeur de 54 milliards de dollars (juste devant Stellantis qui pèse 52 milliards de dollars) et une production annuelle de 7,4 millions de véhicules, juste derrière Toyota et le groupe Volkswagen. En gros, ce serait les Japonais qui créeraient donc un nouvel Airbus automobile, comme le patron de Renault, Luca de Meo, en nourrissait l’idée il y a quelques semaines encore.
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Jusqu’ici, les discussions sont toujours en cours, mais elles pourraient aboutir rapidement dans un contexte de forte concurrence et du besoin de bloquer les constructeurs chinois, comme BYD, qui sont en train de se lever comme de véritables raz de marée. Une conférence de presse devrait d’ailleurs avoir lieu la semaine prochaine, preuve qu’il n’y a pas de fumée sans feu. « Comme annoncé en mars et août, nous discutons des possibilités de coopération dans de nombreux domaines, et une fusion fait partie des options », a d’ailleurs déclaré un porte-parole de Honda.
Renault en soutien ?
N’oublions pas que Renault est toujours associé à Nissan même si le constructeur français a récemment réduit sa participation dans l’industriel japonais – mais il en possède encore 22,7%. Pour Renault, ce pourrait être d’ailleurs une aubaine, soit en monétisant sa participation restante pour financer ses propres projets, soit en montant à bord de cette collaboration pour en tirer des synergies technologiques, d’achats, etc. Luca de Meo pourrait disposer de plusieurs options particulièrement intéressantes pour se renforcer. Une aubaine pour ce petit groupe qui reste jusqu’ici seul dans la bataille.
Si cette fusion semble un chantier titanesque, elle pourrait bien sauver les deux constructeurs japonais qui, en unissant leurs forces, pourront optimiser les ressources, réduire les coûts et accélérer le développement de technologies avancées comme les plates-formes pour voitures électriques et les logiciels pour véhicules connectés. Oui, l’idée de Luca de Meo est loin d’être saugrenue : s’associer pour résister et reprendre le dessus, c’est certainement une option très intelligente à considérer
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