Comme les autres marques, Audi a publié ses résultats pour le dernier trimestre. Et comme ses rivaux allemands Mercedes (-65%) et BMW (-83,8%), ils ne sont pas très reluisants. Le trio doit faire face, dans une mesure similaire, à une clientèle chinoise qui l’ignore radicalement et à la croissance décevante des ventes de véhicules électriques (bien que BMW ait également dû faire face à un rappel important). Mais dans le cas d’Audi, il y a plus que cela, et la fermeture de l’usine de Forest érode les bénéfices.
Les indemnités de licenciement pèsent
Au troisième trimestre 2024, Audi a réalisé un chiffre d’affaires de 15,3 milliards d’euros. Mais le bénéfice d’exploitation est tombé à 106 millions d’euros. Comme le rapporte le journal économique De Tijd, cela correspond à une marge d’exploitation de seulement 0,7 %, alors que la marque de luxe est habituée à des marges de 6 à 10 %. Sur les neuf premiers mois de l’année, la marge d’exploitation a été divisée par deux, passant de 9,1 % à 4,5 %. Dans son communiqué de presse, Audi attribue ce recul à des conditions économiques difficiles, à une concurrence accrue et aux coûts de restructuration liés à l’usine de Bruxelles.
Maintenant que la marque a officiellement décidé de cesser ses activités à Forest en février de l’année prochaine – bien que des pourparlers soient en cours avec un acheteur potentiel du secteur des fourgonnettes – elle doit payer une somme importante au titre des indemnités de licenciement. La somme mise de côté s’élève à 1,3 milliard d’euros pour les 2 932 personnes employées par Audi Brussels à la fin du mois de septembre. À cela s’ajoutent l’amortissement des bâtiments et des machines, les frais juridiques et de conseil liés au processus de fermeture et la poursuite du paiement des salaires pendant les arrêts de production. Au cours des neuf premiers mois de 2024, Audi Brussels a produit 14 812 véhicules, soit environ un tiers de la production de la même période de l’année dernière, qui était déjà faible à l’époque en raison d’une pénurie persistante de pièces détachées.
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Les négociations se poursuivent
Le montant de 1,3 milliard d’euros prévu pour la fermeture de l’usine de Bruxelles est important par rapport aux fermetures précédentes en Belgique. Selon De Tijd, Ford n’a payé que la moitié lors de la fermeture de l’usine de Genk en 2014 : 580 millions d’euros. En outre, le montant des indemnités de licenciement chez Audi n’est pas encore totalement fixé. La direction négocie toujours avec les syndicats, ces derniers rappelant que la marque, comme la maison mère Volkswagen, réalise toujours des bénéfices, même s’ils sont bien moindres qu’auparavant. Comme les syndicats réclament plus que les indemnités de licenciement prévues, le montant final pourrait être encore plus élevé. Comme il ne s’agit pas d’un cas de faillite, les travailleurs lésés tentent d’en tirer le meilleur parti, mais selon certaines informations, la direction est inflexible.
Outre les conséquences douloureuses de la fermeture de l’usine, Audi est également confronté à la chute des ventes de véhicules. Celles-ci ont diminué de 9,8 % en Europe. La part des modèles électriques a également fortement diminué (-4,6 %), même si des pays comme l’Italie (+26,4 %), la France (+8,3 %) et le Royaume-Uni (+4,1 %) ont enregistré des résultats positifs. Les chiffres des ventes de véhicules électriques sont d’autant plus douloureux que BMW et Mercedes ont progressé dans cette catégorie.
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