Économie

La Mercedes Classe S tombe de son piédestal

Mercedes est une marque de luxe qui ne se contente que du meilleur. Son porte-drapeau, la Classe S, symbole de cette philosophie est en difficulté. Que se passe-t-il exactement ?

Piet Andries | Publié le 24 août 2024 | Temps de lecture : 4 min

Ce n’est pas parce que l’on est le fleuron de la gamme que le chemin est semé de roses. Commercialement, les choses ne vont pas bien pour la Mercedes Classe S, limousine des superlatifs. Mercedes a annoncé qu’elle réduisait sa production à une seule équipe, une situation qui ne s’était jamais produite auparavant dans l’histoire moderne du modèle.

La réaction spontanée est d’autant plus douloureuse que la Classe S est fabriquée à l’usine 56. Complexe de production innovant situé à Sindelfingen, en Allemagne, l’unité est, à juste titre, un fleuron du système d’assemblage du constructeur. L’usine, qui a ouvert ses portes en grande pompe en 2021, utilise les technologies et l’automatisation les plus durables pour promouvoir l’efficacité et le respect de l’environnement. Outre la Classe S, elle assemblera également, bien entendu, des voitures électriques, dont les modèles EQS et EQE.

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Les ventes de modèles de luxe en baisse de 25%

Le retour à l’équipe unique fait suite à une période de baisse de la demande de véhicules de luxe et de véhicules électriques. La Classe S n’est plus aussi populaire qu’avant et, pour l’EQS, les deux scénarios de baisse se rejoignent. Mercedes elle-même ne donne pas de chiffres distincts pour les modèles de sa gamme de luxe, qui comprend des versions SUV, mais admet que les ventes se sont effondrées d’un quart. Au deuxième trimestre de cette année, Mercedes remorquait encore 33 400 unités, soit 10 800 de moins qu’au cours de la même période de l’année précédente. C’est surtout en Europe que les choses vont de mal en pis. Selon les chiffres publiés par Automotive News, 27 % de candidats en moins ont été trouvés sur notre continent. Les États-Unis et la Chine – traditionnellement de véritables bastions pour ce type de limousine – ont vu leurs ventes chuter respectivement de 19 et 13 %.

Ce recul ne touche pas seulement symboliquement la marque en plein milieu, il est aussi un coup dur pour le porte-monnaie. En effet, les marges bénéficiaires sur ces modèles sont beaucoup plus élevées que la moyenne de la marque. Cette évolution est également inquiétante pour le développement de technologies automobiles nouvelles et innovantes. La crème de la crème technique apparaît d’abord sur ces modèles haut de gamme onéreux, puis la démocratisation suit alors qu’une grande partie de l’investissement a déjà été récupérée.

Le lifting de la Classe S apportera-t-il le salut ?

Concrètement, l’usine 56 passera à un rythme plus lent à partir du quatrième trimestre. Selon Mercedes, elle pourra faire travailler une partie des salariés dans d’autres départements de production du groupe. Il faudra attendre la reprise du marché. Quoi qu’il en soit, un lifting de la Classe S apparaîtra l’année prochaine, ce qui suscite toujours de l’intérêt. Pour l’EQS, les choses se présentent moins bien. Maintenant que la première vague d’engouement pour l’électrique est retombée, les concessionnaires – surtout en Amérique – sont bloqués avec leur stock pendant des mois. De l’autre côté de l’océan, les ventes du modèle ont implosé, passant de 4 655 à 1 791 unités au premier semestre (2023 contre 2024).

Le fait que la version électrique soit confrontée à des vents encore plus contraires incite Mercedes à agir. La marque a cessé de développer la prestigieuse plateforme MB.EA pour les modèles tout électriques tels que l’EQS et l’EQE et va plutôt rafraîchir l’architecture de véhicule électrique (EVA2) de la génération actuelle. D’autres marques, telles que Volkswagen et Ford, mettent également en veilleuse le développement de voitures électriques haut de gamme en raison de coûts excessifs et d’une demande en baisse. Dans le cas de Mercedes, la lenteur de l’élan mais le rythme rapide des investissements dans l’électrification étaient déjà évidents dans ses résultats. Outre la chute de 25 % des ventes de véhicules électriques, les bénéfices sont également en baisse : de 30 % au premier trimestre et de 13 % au deuxième trimestre 2024.

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