Le cauchemar se poursuit pour Stellantis, maison-mère de nombreuses marques dont Opel, Peugeot, Jeep, Chrysler et Fiat. L’année 2024 restera dans les annales comme une période à oublier au plus vite, marquée par une chute vertigineuse de 70 % du bénéfice net, principalement due à l’effondrement des ventes automobiles ! Et les perspectives pour 2025 restent tout aussi incertaines, le groupe étant pris dans une spirale de baisse de la demande et d’instabilité géopolitique sur ses marchés clés.
Pire aux États-Unis qu’en Europe
En 2024, Stellantis a vendu 12 % de véhicules en moins qu’en 2023 au niveau mondial. La situation est particulièrement critique aux États-Unis, où les ventes ont plongé de 25 %, tandis qu’en Europe, le recul a été plus limité mais reste significatif, avec une baisse de 7,3 %. Le groupe subit le contrecoup d’un ralentissement de la demande envers ses modèles… En outre, Stellantis peut légitimement s’inquiéter de l’éventuelle hausse des droits d’importation aux États-Unis, ce qui pourrait fragiliser sa chaîne d’approvisionnement depuis le Mexique et le Canada !
Ces revers ont eu un impact dramatique sur les résultats financiers. Le chiffre d’affaires a chuté de 17 %, à 156,9 milliards d’euros, tandis que le bénéfice net s’est effondré à 5,5 milliards d’euros. La marge opérationnelle a quasiment été divisée par deux, passant de 12,8 % en 2023 à 5,5 % l’an dernier. Pire encore, la tendance ne montre aucun signe d’amélioration : la chute a été encore plus brutale au second semestre 2024, avec une marge qui s’est écroulée à 1,2 %. Lorsque les ventes ne tiennent que grâce à des remises massives, l’addition finit toujours par être salée…
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Des contrastes saisissants
Ces résultats désastreux ont conduit, fin 2024, au départ surprise de Carlos Tavares, à seulement un an de sa retraite. Son éviction marque donc une rupture avec la stratégie auparavant couronnée de succès, qu’il avait mise en place. Depuis, le président John Elkann a procédé à un grand nettoyage au sein du management, avec notamment le départ de Linda Jackson, ex-directrice de Peugeot. En outre, il a réorienté Stellantis vers un renforcement de ses investissements aux États-Unis.
Dans un communiqué, Elkann a reconnu que 2024 avait été une année de "contrastes saisissants". "Nous nous concentrons sur la reconquête des parts de marché et sur l’amélioration de nos performances financières en 2025", a-t-il déclaré. Mais pour l’instant, cela ne porte pas ses fruits. Stellantis admet que l’année a commencé difficilement : en janvier, les immatriculations en Europe ont encore chuté de 16 % par rapport à l’année précédente, une baisse bien plus marquée que celle du marché global, qui n’a reculé que de 2 %.
Une bouée de sauvetage ?
Pour tenter de redresser la barre, Stellantis mise en Europe sur de nouveaux modèles comme les Fiat Grande Panda, Citroën C3 Aircross et autres Opel Frontera. Ces véhicules seront disponibles en versions électrique, hybride et thermique, conformément à la stratégie multi-énergies du groupe. Quant au modèle d’agence, qui connaît des difficultés en Belgique, il reste pour l’instant inchangé.
Il reste toutefois une potentielle éclaircie : la marque chinoise Leapmotor (qui fait partie du groupe depuis peu) doit encore atteindre sa vitesse de croisière en Europe cette année, avec son offre de voitures électriques abordables. Mais les analystes restent sceptiques. "Même si ces nouveaux modèles peuvent aider à court terme, le véritable problème demeure : Stellantis a perdu des parts de marché face à des concurrents qui innovent plus rapidement", estime un analyste d’une banque d’investissement, cité par Automotive News. Sur les douze derniers mois, près de la moitié de la valeur boursière du groupe s’est évaporée. Le futur successeur de Tavares, que John Elkann promet d’annoncer bientôt, devra avoir des mains en or pour remettre Stellantis sur les rails !
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