Il y a plusieurs mois, de nombreux observateurs avaient prédit des licenciements massifs dans le secteur automobile. Pour eux, l’avènement de la voiture électrique allait nécessiter beaucoup moins de main-d’œuvre que pour les voitures thermiques, y compris chez les sous-traitants. Au bas mot, on estimait fin 2021 le nombre de licenciements à venir à environ 500.000 dans toute l’Europe.
Ce que ces observateurs n’avaient toutefois pas imaginé, c’est que les premiers licenciements auraient lieu dans les usines… de voitures électriques. Car c’est bien ce qu’il se passe actuellement chez Volkswagen qui vient de remercier 269 salariés de son usine de Zwickau, le site qui construit les ID.3, ID.4 et ID.5. Et ce n’est pas fini, car si les choses ne s’arrangent pas, ce sont aussi 2.000 contrats temporaires qui sont menacés.
La faute aux gouvernements
Le problème de Volkswagen réside dans le fait que ses voitures électriques se vendent mal. Ou pas assez bien. Dans une déclaration, le constructeur n’a pas expliqué que cette situation découlait d’une erreur de stratégie ou de démarche commerciale.
En réalité, Volkswagen pointe plutôt du doigt les gouvernements des pays européens qui ont fait plonger la demande en réduisant drastiquement les aides à l’achat pour les voitures électriques et notamment celle accordée en Allemagne à l’acquisition d’une voiture de société. Si on en croit le constructeur, cette aide soutenait 70% de la production de l’usine.
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Volkswagen continue donc de rencontrer des difficultés sur tous les fronts : en Chine où il doit trouver des partenariats pour développer plus rapidement ses voitures électriques (Audi aussi) et donc aussi en Europe. Le cours de l’action du groupe a dégringolé de -8% depuis le début de l’année, ce qui réduit la confiance des investisseurs et donc la capacité de Volkswagen à se financer.
La réalité veut aussi que la concurrence commence à être rude avec les constructeurs chinois qui, progressivement, s’installent sur le marché européen : MG, BYD, Xpeng, Geely, Aiways sont autant de concurrents qui ont beaucoup à offrir pour parfois des tarifs nettement plus intéressants.
Or, le prix devient le nerf de la guerre, surtout dans un contexte économique difficile d’inflation et de prix élevés de l’énergie. Volkswagen avait d’ailleurs déjà dû réduire les cadences il y a quelques mois, surtout pour l’ID.4 dont les ventes sont 30% inférieures aux prévisions.
Comment se dessine l’avenir ? Bien malin qui pourra le prédire… Mais on se doute que le passage à l’électrique fera ses maladies de jeunesse, aussi d’un point de vue industriel.
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