Porsche met-il en veilleuse ses projets d’électrification ?

La baisse de la demande pour les modèles électriques est en train de bouleverser les plans de Porsche. La marque change de fusil d’épaule et revient à la technologie qui a fait sa grandeur : les moteurs à combustion.

Publié le 31 octobre 2024
Temps de lecture : 4 min

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Porsche met-il en veilleuse ses projets d’électrification ?

Lorsque Porsche a sorti la Taycan en 2019, la marque a préparé le terrain avec une voiture de sport électrique qui n’était pas seulement la plus rapide à charger, mais aussi douée pour arrondir les angles que la meilleure progéniture de la famille. Le lifting effectué plus tôt cette année a donné au modèle encore plus de vitesse de charge, encore plus d’autonomie et encore plus de poussées punitives. Mais en vain. Les ventes ont tellement chuté que même Porsche, la ruée vers l’or, doit intervenir: réduire les coûts, éventuellement supprimer des modèles et rationaliser la structure. En Chine, où la douleur est la plus palpable, le réseau de concessionnaires fait l’objet de coupes sombres.

Mais ce n’est qu’un début. La stratégie en matière de groupes motopropulseurs est également en jeu. La marque, qui avait auparavant mis l’accent sur les voitures électriques, fait aujourd’hui marche arrière. Les clients restent fidèles aux moteurs classiques, en particulier dans les segments haut de gamme et de luxe. Le directeur financier Lutz Meschke confirme cette tendance : « Beaucoup de nos clients préfèrent de toute façon regarder les modèles à moteur à combustion. »

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La 718 se vend mieux que la Taycan

Jusqu’à récemment, Porsche avait l’intention de rendre 80 % de sa gamme entièrement électrique d’ici 2030. Elle travaille donc actuellement au développement des successeurs tout électriques des 718 Boxster et Cayman, mais les chiffres de vente actuels de ces voitures de sport soulèvent de gros points d’interrogation. En effet, les modèles 718, bien qu’obsolètes, se vendent mieux que la Taycan dans le monde. Au cours des neuf premiers mois de cette année, 18 048 unités de la 718 ont été vendues, contre 14 042 Taycan. La demande pour la Taycan est particulièrement touchée en Chine, où Porsche doit faire face à une baisse de 29 %. Le lancement du nouveau Macan à batterie seule semble se heurter à l’attentisme des consommateurs. Les ventes sont inférieures de 20 % aux prévisions.

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Le directeur financier de la marque, Lutz Meschke, ajoute que le briefing du département de développement a été modifié. Ceux-ci auront désormais la possibilité d’explorer plusieurs groupes motopropulseurs. Les modèles initialement prévus pour être purement électriques seront également conçus avec la possibilité d’être alimentés par des moteurs à combustion interne, y compris les hybrides rechargeables et, bien sûr, les carburants synthétiques pour lesquels la marque fait pression. Ce serait déjà le cas pour le grand SUV sept places K1, mais les successeurs du Cayenne et de la Panamera rouleront également à l’essence plus longtemps que prévu. Reste à savoir ce qu’il adviendra des successeurs de la gamme 718, prévus pour l’année prochaine. Il semble peu probable qu’ils puissent encore échanger leurs batteries. Mais rien n’est sûr. Les ingénieurs de Porsche sont loin d’être les derniers à chercher des moyens d’ouvrir les plates-formes électriques spécialement développées aux moteurs à essence.

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Le client décide

Porsche s’attend à ce qu’une « grande flexibilité » soit nécessaire dans les années à venir pour répondre à l’évolution de la demande du marché. L’entreprise a décidé d’aménager les halls de production de manière à ce que les moteurs à combustion, les modèles hybrides et les modèles entièrement électriques puissent être produits sur la même ligne. M. Meschke souligne la volonté de Porsche de répondre à la dynamique du marché : « Nous voulons donner à nos clients ce qu’ils veulent ». Le changement de cap est notable car le public de Porsche a les moyens d’absorber le surcoût de la conduite électrique. La marque n’est pas dépendante d’un modèle économique.

Meschke s’attaque au cœur du problème qui a déjà poussé Mercedes à renoncer à son intention d’arrêter les moteurs à combustion interne d’ici à 2030. Et d’ailleurs, Volvoaussi. Même les Suédois chinois, toujours prêts à défendre les gammes tout électriques, ont dû revenir sur leurs pas le mois dernier et prolonger la durée de vie de leurs moteurs à combustion interne. Car c’est finalement le client qui décide.

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Par Piet Andries Rédacteur automobile

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