Ces derniers jours, l’Europe a décidé de durcir ses mesures visant à réduire l’empreinte carbone du continent. Actuellement, l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, mais avec les mesures actuelles, c’est tout à fait impossible. Il faut donc en mettre de nouvelles en place.
L’un des éléments de cet accord (qui doit encore être confirmé) tient notamment dans le paiement de « certificats CO2 » par les entreprises consommatrices d’énergie et l’industrie. Elles devront payer des droits d’émissions ce qui aura bien entendu une incidence sur le consommateur final qui devra absorber une partie de la facture.
Le consommateur va aussi passer à la caisse
Cela dit, à partir de 2027, les consommateurs seront aussi directement impactés, car les quotas d’émission carbone seront aussi étendus au chauffage des bâtiments et au transport. En clair : les factures de carburant et de gaz seront encore plus élevées puisque grevées par cette nouvelle taxe.
Mais de combien parle-t-on exactement comme surcoût pour les consommateurs ? Sud Presse a posé la question à Damien Ernst, professeur de l’ULiège, spécialisé dans les énergies. Et pour lui, pas de doute : le surcroît à payer se situera jusqu’à 500 euros par an dès 2027 ou 2028 même s’il faut relativiser, car les différents types d’énergie ne seront pas logés à la même enseigne.
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Pas le même prix partout
Il faut donc remettre les choses en perspective et comprendre que tout le monde ne sera pas sur pied d’égalité. En effet, Damien Ernest explique que l’augmentation des capacités en gaz liquéfié en Europe devrait permettre de faire baisser les prix à l’horizon 2027. Ce qui signifie donc que la hausse due à la taxe carbone sera probablement compensée par la diminution des prix sur les marchés. Le professeur estime que pour ce mode de chauffage, le surcroît devrait se chiffrer à environ 200 euros par an. Acceptable, même si on s’en passerait volontiers.
En revanche, pour d’autres types d’hydrocarbures, il n’en ira pas de même. Ainsi, pour le mazout ou le propane, la taxe sera plus élevée et elle le sera jusqu’à deux fois plus pour ceux qui se chauffent (encore) au charbon. Ces derniers pourraient payer jusqu’à 500 euros de plus par an pour ce dernier combustible.
Un matelas pour amortir le choc ?
L’Europe a malgré tout prévu un amortisseur si les prix de l’énergie restaient à leur niveau actuel : la mesure serait alors décalée d’un an, soit en 2028, pour les ménages les plus précarisés. « Merci pour le cadeau », a-t-on envie de rétorquer…
Comme évoqué, cette taxe alimentera un « fonds social pour le climat » qui soutiendra les citoyens à réduire de leur empreinte carbone, notamment via des subsides à l’isolation. Comme à son habitude, Damien Ernst ne mâche pas ses mots et il se montre sceptique, curieux de voir comment l’argent sera effectivement redistribué. Pour que l’action soit efficace, il faudrait en effet que les États et les pouvoirs locaux puissent juger eux-mêmes quelles sont les personnes à aider prioritairement.
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