Ce n’est pas un secret : l’avenir de l’usine d’Audi Brussels à Forest n’est pas au beau fixe. Car si l’usine est assurée de tourner jusqu’en 2026, il n’est pas du tout certain qu’elle récupère un nouveau modèle à construire après cette échéance, la marque allemande ayant fait le choix de délocaliser la production du futur Q8 au Mexique et probablement en Chine.
Cette situation très délicate du point de vue économique a poussé le gouvernement belge à s’immiscer dans les débats entre l’usine et le groupe allemand afin de négocier la suite, éventuellement d’aider financièrement le constructeur dont les ventes de voitures électriques sont en berne et éviter ainsi la perte de milliers d’emplois dont 3.000 directs.
Ce vendredi, des représentants de tous les gouvernements régionaux ont rencontré les hauts responsables du constructeur – dont le directeur de la planification stratégique d’Audi à Ingolstadt, Karl Meier –, à l’invitation du Premier ministre fédéral Alexander De Croo (Open VLD). L’objectif était de comprendre les desseins d’Audi et de mettre sur la table toute une série de propositions visant à les faire rester sur le site de Forest.
Trois scénarios
Le problème, c’est que tous les futurs modèles électriques qui arriveront dans les prochaines années ont déjà été attribués à des sites de production autres que Audi Brussels. Ce qui signifie donc qu’il faudrait qu’il reste dans les cartons un modèle encore non dévoilé. Et ça, ce n’est vraiment pas sûr. Ça, c’est le premier scénario de continuité.
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Il existe un deuxième scénario : celui que l’usine d’Audi Brussels devienne une « usine de débordement », c’est-à-dire un site qui assurerait le surplus de production qui ne peut pas être assuré par les autres sites. Avouons-le, ce scénario est assez peu probable, car d’une part les autres sites de production ont toujours un peu de marge, tandis que, d’autre part, on ne voit pas bien comment ce serait envisageable dans un marché actuellement caractérisé par une nette baisse de la demande – et des surcapacités chez VW de l’ordre de 10%. Financièrement, il faudrait être un peu fou dès lors pour envisager ce type de scénario, sachant que préparer les usines avec les outils de production prend de très longs mois.
Le troisième scénario envisagé est de faire d’Audi Brussels un fournisseur de pièces détachées. Comme des packs de batterie en s’appuyant sur le savoir-faire du personnel de l’usine. Elle pourrait aussi se charger du recyclage des packs. Mais là aussi, on s’interroge sur cette perspective, sachant que les pays de l’est de l’Europe sont bien plus compétitifs sur le plan salarial. On a dès lors des doutes aussi quant à ce scénario.
Un avenir en rouge ?
On se demande si tout cela n’est finalement qu’une grande pièce de théâtre et si Audi ne prépare tout simplement pas les autorités belges, les syndicats et le personnel de l’usine à la fermeture pure et simple ? Ce qui se traduirait inévitablement par un bain de sang social, étant donné le nombre de fournisseurs qui gravitent autour de l’usine. C’est ce que pensent d’ailleurs certains syndicalistes selon le journal De Tijd.
En attendant, toutes les parties ont promis d’explorer plus en avant les différents scénarios et de se revoir prochainement. Le gouvernement belge a pour sa part indiqué qu’il élaborerait rapidement un plan de soutien financier pour l’usine. À suivre donc…
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