Le sujet a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines : le groupe Volkswagen a décidé de se restructurer en profondeur et, forcément, les marques qui composent le groupe doivent toutes s’y coller. Il est question de 10 milliards d’euros d’économies et de la fermeture de trois usines, rien que pour la marque Volkswagen. Audi a aussi du s’y coller et en particulier le site de Bruxelles qui assemblait depuis quelques années le Q8 e-tron. Pour réaliser ses économiques, Audi a décidé de délocaliser la production de ce modèle au Mexique, un territoire proche des États-Unis et dont les coûts en main-d’œuvre sont nettement réduits.
Sauf que cette décision est tombée juste avant l’élection américaine et le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump. Or, ce dernier vient de refroidir nettement les marchés boursiers ces derniers jours en annonçant qu’une des premières mesures qu’il adopterait à son retour en janvier serait la levée de droits de douane sur les produits en provenance de Chine, du Canada et – bingo – du Mexique !
Stratégie de proximité
Si c’est aujourd’hui la surprise, il faut pourtant rappeler que Donald Trump avait averti très tôt dans sa campagne de cette position, avançant même sur Fox News que son mot préféré était « droits de douane » et qu’il réfléchissait à lever des taxes sur les produits en provenance du Mexique et qui, en général sont fabriqués dans des zones franches moins taxées en plus de bénéficier d’accords spécifiques de libre-échange avec les États-Unis et le Canada.
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Ce mode de fonctionnement est connu sous le nom de « nearshoring » dans le cadre duquel les entreprises s'installent dans le pays pour se rapprocher des États-Unis, un marché immense pour trois raisons : échapper aux droits de douane imposés par Trump entre 2016 et 2020, éviter les perturbations des chaînes d’approvisionnement pendant la période covid et, enfin, bénéficier de lois sociales plus souples. Les constructeurs américains eux-mêmes ne s’y sont pas trompés et ils ont implanté des usines au Mexique. Ensemble, Ford, GM et Chrysler y produiraient d’ailleurs 1,6 million de véhicules par an selon De Tijd et L’Écho.
Or, ce mouvement tend à se renforcer. BYD envisage en effet d’implanter une usine au Mexique. Et il n’y a pas que le constructeur chinois qui voit le Mexique comme une opportunité : Mercedes, Nissan, Volkswagen ou BMW possèdent déjà des sites de production sur ce territoire.
25% ?
Trump a annoncé sa volonté de lever des droits de douane à hauteur de 25% sur les produits en provenance du Mexique et du Canada. Ce qui contrecarre clairement les plans d’Audi qui pensait pouvoir écouler ses Q8 e-tron à moindre coût sur le marché américain en mettant à profit la zone de libre-échange des trois pays nord-américains. Car il faut rappeler que les droits de douane sur les produits importés d’Europe sont de... 10%. Nous y voilà : s’il s’agit d’écouler des véhicules – et le Q8 en particulier – aux États-Unis, il serait plus judicieux de l’assembler en Europe plutôt qu’au Mexique.
On comprend donc que dans le contexte actuellement tendu de chutes des ventes des voitures électriques, que les constructeurs reconsidèrent leurs plans, car le prix de vente reste une donnée déterminante pour le consommateur et donc le succès commercial d’un modèle. D’autant que l’accord de libre-échange nord-américain soit être rediscuté en 2026. Impossible de dire aujourd’hui ce que fera Donald Trump. Mais il n'est pas impossible que le constructeur d’Ingolstadt ait pris la mauvaise décision en fermant Audi Brussels.
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