Donald Trump est de retour au pouvoir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il change radicalement de style. En effet, alors que son premier mandat n’avait pas été marqué par des décisions très impactantes, c’est tout le contraire qui s’annonce aujourd’hui. Désormais, sa garde rapprochée fait partie du plan avec en premier lieu, le milliardaire Elon Musk et patron de Tesla (entre autres), pour diriger un ministère de l’efficacité.
Les nominations qui se succèdent depuis la victoire de Trump sont accompagnées d’annonces fracassantes et de prises de mesures qui seront rapides dès sa prise de pouvoir en janvier 2025. En effet, Trump a déjà annoncé la levée de nouveaux droits de douane sur les produits importés afin de protéger l’industrie américaine, dont l’automobile. Et il n’y a pas que la Chine qui sera impactée. En effet, les partenaires commerciaux de toujours des USA, le Canada et le Mexique, devront aussi s’acquitter de ces droits. Et ce n’est pas tout : le nouveau président a aussi décidé de supprimer les aides à l’achat pour les voitures électriques (une enveloppe de 7,5 milliards de dollars au total), une mesure qui ne fait même pas grincer des dents le patron de Tesla qui estime pouvoir tenir le coup, le temps que la sélection naturellement – comprenez la chute des constructeurs les plus fragiles – se fasse.
Les émissions aussi
Voilà qui fait déjà beaucoup pour un homme qui n’a pas encore pris ses fonctions. Et ce n’est pas fini. En effet, si l’on en croit Reuters qui a pu mettre la main sur un document qui sert de feuille de route à Trump pour le secteur automobile, on peut lire qu’il est recommandé d’adopter « des changements radicaux quant aux politiques concernant les véhicules électriques et les stations de recharge, de renforcer les mesures de blocage des véhicules, composants et matériaux de batterie importés de Chine ». En clair, l’administration va tout faire pour bloquer les voitures chinoises et particulièrement les électriques qui sont majoritaires dans les gammes des marques de l’empire du Milieu.
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Mais il y a plus : Trump entend en effet réhabiliter le moteur thermique. Pour ses Conseillers, il s’agit de faire cohabiter les deux technologies en ramenant tout simplement les contraintes d’émissions de carbone auxquelles sont soumis les constructeurs à celles en vigueur en 2019. Forcément, cette mesure aura un impact sur les émissions de CO2. On estime en effet qu’avec cette mesure, celles-ci pourraient augmenter de 25% par rapport aux limites actuelles. Ces assouplissements signifient aussi que les constructeurs pourront construire des moteurs moins performants, ce qui devrait engendrer une hausse de la consommation des véhicules d’environ 15%.
Réaliste ?
Mais cette dernière mesure est-elle bien réaliste ? Et les constructeurs vont-ils s’engouffrer dans cette brèche ouverte par le président pour accroître leurs profits facilement ? C’est en fait peu probable. Car d’une part ceux-ci ne vendent pas qu’aux États-Unis et ils restent donc soumis à des normes très strictes comme en Europe ou au Japon. D’autre part, le retour de Trump ne sera effectif que pendant 4 ans, un laps de temps bien trop court pour modifier une stratégie industrielle qui s’inscrit sur une durée bien plus longue.
En outre, adopter la vision de Trump pourrait s’avérer fatal pour les constructeurs qui s’engageraient dans cette voie. Car cela casserait les dynamiques d’innovation et, finalement, mènerait ces industriels vers un (plus grand) retard technologique vis-à-vis des concurrents. Le protectionnisme a ses limites...
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