Électrique

En France, les voitures électriques étrangères n’auront plus droit au bonus écologique

La France prend une mesure radicale qui pourrait bien freiner le mouvement de transition vers la voiture électrique : désormais, les voitures électriques fabriquées en Chine ne pourront plus bénéficier du bonus écologique. Mais n’est-ce pas au détriment de l’automobiliste, encore une fois ?

David Leclercq David Leclercq | Publié le 18 déc. 2023 | Temps de lecture : 5 min

La France vient de dévoiler une profonde adaptation du bonus écologique, soit la prime octroyée aux voitures électriques et qui vise donc à soutenir la transition vers la voiture électrique. Ce changement de stratégie vient de ce que le marché européen commence à être inondé de produits asiatiques et notamment chinois où les normes environnementales sont moins strictes.

En l’occurrence, l’octroi du bonus se fonde désormais sur la quantité d’émissions de dioxyde de carbone dans le processus de fabrication. Et forcément, il est plus élevé en Chine qu’en Europe, car l’empire du milieu recourt largement au charbon pour produire son électricité. Concrètement, trois des véhicules électriques à batterie les plus vendus en France perdront cette éligibilité : la Dacia Spring, la Tesla Model 3, la MG4 et la Smart #1.

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Du protectionnisme ?

On se dit que le bilan carbone a tout de même bon dos. Car cette mesure est probablement plus affaire d’un certain protectionnisme et de réindustrialisation. Car il n’aura échappé à personne que la France met le paquet pour attirer de nouvelles usines de batteries et qu’elle cherche à rapatrier son industrie automobile si pas sur ton territoire au moins en Europe. Mais c’est de bonne guerre, car les États-Unis ont déjà pris de telles mesures et, outre-Atlantique, pour bénéficier des largesses fiscales pour acquérir une voiture électrique, il faut que celle-ci soit produite en Amérique du Nord.

Pour l’automobiliste, c’est par contre une mauvaise nouvelle, car celui-ci n’est évidemment pas responsable du fait que Dacia construit sa Spring en Chine. C’est d’ailleurs évidemment un des paramètres qui permet de la vendre aussi bon marché.

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Chutes des ventes ?

On se doute que les constructeurs concernés ne doivent pas être à la fête. Selon Automotive News Europe, la filiale de Renault s’attendait à une telle décision, mais elle a indiqué qu’elle ne ferait aucun commentaire et qu’il n’était pas certain que les ventes européennes en pâtiraient, car le modèle doit encore être commercialisé sur certains territoires, comme la Grande-Bretagne. On doute toutefois de ces dires, car la Spring est quand même la 15e voiture la plus vendue en France avec 26.951 exemplaires écoulés de janvier à novembre.

Au total, de nombreux modèles restent encore éligibles au bonus écologique français : 24 chez Stellantis et 5 chez Renault. Le Model Y de Tesla qui est construit en Allemagne reste éligible au contraire du Model 3.

Et en Belgique ?

En Belgique, la Flandre a prévu une prime à l’achat d’une voiture électrique dès 2024. Et une des conditions est que le prix du modèle ne doit pas dépasser les 40.000 euros. Forcément, dans la liste, il y a énormément de voitures chinoises : MG, BYD, Serres ainsi que la Dacia Spring. Mais pas d’inquiétude jusqu’ici, le gouvernement flamand n’a pas encore réfléchi à la question d’interdire la prime aux véhicules qui viendraient de (trop) loin. Ouf pour ceux qui comptaient en profiter !

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