Une enquête menée par le cabinet de conseils Accenture montre plus de 50% des conducteurs à travers le monde (57% exactement) prévoient de rouler ou d’avoir une voiture électrique d’ici 10 ans, soit juste avant l’échéance fixée par l’Europe (1er janvier 2035). Cette étude est surprenante, car elle semble aller à contre-courant de ce qui est dit actuellement sur le passage à la voiture électrique : les ventes reculent et les populations y sont réfractaires, comme en Allemagne où un tiers des automobilistes qui étaient passés à la voiture électrique reviennent à la thermique.
L’étude porte sur l’entièreté de la planète et, selon elle, la Chine tirerait cette envie de voitures électriques avec 65% de personnes interrogées positives. Chose étonnante : l’Allemagne figure en queue de peloton avec seulement 37% d’intentions positives. En France, c’est encore pire avec 36% de conducteurs convaincus. On se demande ce qui pourrait freiner à ce point les Européens. Plusieurs pistes peuvent être imaginées : un attachement fort l’automobile traditionnelle et thermique, des inquiétudes autour de l’autonomie et un réseau de bornes de recharge insuffisant.
Des pays inattendus
Naturellement, les réactions sont différentes en fonction des régions considérées. On est d’ailleurs plutôt étonné d’apprendre que 54% des conducteurs américains s’attendent à rouler en voiture électrique d’ici 10 ans et 23% d’ici 5 ans. Ils ne sont en outre que 11% à penser qu’ils n’achèteront jamais un tel véhicule. Pas mal pour un très grand pays où la voiture est toujours synonyme de liberté. Mais il faudra voir dans quelle mesure cet avis ne change pas, notamment avec la plus que potentielle suppression par d’administration Trump (c’est l’intention) des crédits d’impôt octroyés aux voitures électriques.
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Plus que des considérations écologiques
L’étude d’Accenture révèle aussi que les comportements d’achat ou d’acquisition ont changé. En effet, les automobilistes qui passeront à la voiture électrique se soucient moins des considérations écologiques pour s’intéresser davantage aux aspects pratiques comme la fiabilité (83%), la sécurité (82%) ou le rapport qualité-prix (82%). Pour ce dernier aspect, la qualité recouvre probablement celle de la batterie qui est espérée durer dans le temps. Il est intéressant de constater que le passage à la voiture électrique est désormais une norme attendue (et annoncée par les politiques) et plus un geste pour l’environnement. Il y a donc un changement de paradigme.
Cela dit, les 6.000 personnes interrogées font aussi part de leurs craintes... qui restent presque inchangées. En effet, 70% souhaitent pouvoir recharger leur voiture facilement que ce soit à domicile ou sur la voie publique tandis que 81% estiment que la batterie et son autonomie constituent des critères essentiels d’adoption. La transition est donc en marche, mais Accenture estime aussi qu’il faudra encore autour de 20 ans pour que la voiture électrique soit vraiment adoptée en masse. Ce qui nous mène à un bon 2040.
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