En 2019, la V40 à hayon cinq portes a disparu de la scène. Ce modèle s’est plutôt bien vendu, surtout dans notre région, mais n’a toujours pas eu de successeur. Les SUV dominent aujourd’hui et font donc l’objet de plus en plus d’attention de la part de Volvo. On ne peut pas en vouloir aux Suédois (ou aux Chinois de la société mère Geely), qui ont établi en mars dernier un nouveau record mondial avec 78 970 voitures vendues en un mois. Les modèles les plus populaires étant le XC60, le XC40 et le XC90 qui ont en commun d’être tous des SUV.

Parallèlement, Volvo aspire à devenir une marque entièrement électrique d’ici 2030. Un SUV compact électrique était donc en adéquation avec ses nouvelles valeurs. Développé sur la même base que les Smart #1 et #3 et le Zeekr X, le nouvel EX30, un SUV électrique du segment B long de 4 233 mm.

Design séduisant

L’EX30 est relativement compact, mais il paraît cependant plus grand. A notre sens, il s’agit de l’un des plus beaux véhicules de ces dernières années. Tout est question de goût, bien sûr. Mais est-ce que cela en fait une bonne voiture ? C’est une autre question. Pour cela, nous avons pris le volant de l’EX30 Single Motor Extended Range.

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Arborant une livrée noir onyx qui n’est peut-être pas celle qui lui va le mieux, notre voiture n’a pas l’effet de contraste du toit panoramique noir, de série sur la version Ultra. D’autres éléments de style, comme les bandes horizontales entre les feux arrière qui donnent à la voiture un aspect plus large, ne sont pas non plus des plus heureux car de couleur noire eux aussi. Nous préférons opté le bleu nuage, une teinte bleu clair qui semble parfois blanche en fonction de la lumière. Ou peut-être préférez-vous le Moss Yellow, qui vous rappelle la 850 T-5R ?

Temps d’adaptation

La différence entre l’EX30 et une voiture ordinaire est immédiatement perceptible. Les portes ne s’ouvrent pas avec une clé traditionnelle, mais avec un porte-clés. Il suffit de l’avoir dans sa poche et de saisir la poignée de la porte pour déverrouiller les portières. Une autre option consiste à tenir la carte-clé contre le montant B ou l’application Volvo.

Une fois à l’intérieur, on ne dispose d’aucun instrument en face de soi : pas de compteur, pas d’écran. Il n’y a qu’une caméra qui surveille que vous gardez les yeux sur la route et que vous conduisez avec vigilance. Ne vous avisez pas de bâiller ou vous serez directement sermonné !

Il faut un peu de recherche en termes de commandes. Pour régler les rétroviseurs, cela se passe sur l’écran, puis à l’aide des boutons situés à droite du volant. Allumer les feux se fait également via l’écran, tout comme la recirculation de l’air et l’ouverture de la boîte à gants.

Tablette et barre de son

La tablette centrale de 12,3 pouces joue donc un rôle clé dans cet EX30. Le nombre de boutons physiques est minime. Heureusement, le système d’infodivertissement est l’un des meilleurs de son genre et il est très clair et facile à utiliser. Il fonctionne sous Android Auto et des services comme Google Maps (navigation) et Google Assistant (assistant vocal) sont directement intégrés. La voiture comprend parfaitement vos commandes vocales comme « Hey Google, allume la radio » ou « Hey Google, raconte une blague ».

Autre particularité : sous le pare-brise se trouve une large barre de son (avec cinq haut-parleurs de série et neuf ici). Elle est intelligemment intégrée, même si nous aurions espéré un peu plus de qualité sonore. Autre bémol : le logo Harman Kardon se reflète dans le pare-brise.

Cette barre de son a permis aux concepteurs de gagner de la place dans les portes avant et dans le câblage. Pour la même raison, les boutons des vitres électriques ne se trouvent pas dans les portières, mais sur la console centrale. Cette dernière est d’ailleurs très bien agencée : vous pouvez ouvrir les porte-gobelets en deux temps trois mouvements ou sortir un compartiment de la voiture. L’espace de rangement ne manque pas.

A l’étroit à l’arrière

À l‘avant, l’assise est excellente. Le siège et le volant offrent de nombreuses possibilités de réglage et votre corps est – dans la bonne tradition Volvo – bien soutenu. Le choix élégant des matériaux est également un atout. Ne cherchez pas le cuir, Volvo a choisi des matériaux recyclés et renouvelables, comme les tapis de sol fabriqués à partir de vieux filets de pêche ou les panneaux décoratifs en denim, fabriqués à partir de fibres résiduelles issues du processus de recyclage des jeans (dans l’intérieur Indigo). Original et très réussi.

À l’arrière, le tableau est moins réjouissant. La banquette arrière est trop courte et l’espace aux jambes est insuffisant pour les adultes, encore moins que dans la V40. En revanche, la garde au toit est correcte et le toit panoramique renforce l’impression d’espace. Les enfants apprécieront donc de s’y asseoir. Le volume du coffre est médiocre (318 litres), même si la possibilité d’abaisser le plancher est une bonne chose. Détail appréciable : un dessin indique les objets qui peuvent être rangés à l’intérieur. À l’avant, vous disposez encore d’un petit coffre supplémentaire (frunk) de 7 litres, par exemple pour un câble.

Plaisante à conduire

Le volant aplati en bas et en haut est très confortable à tenir. Cela augure bien du plaisir de conduire, et ces attentes sont pleinement satisfaites. La direction de l’EX30 est très directe et il est possible de régler la sensation de la direction (douce, moyenne ou dure). Les dimensions compactes rendent l’EX30 très agile. Ajoutez la propulsion et 272 chevaux et vous obtenez un cocktail dynamique. Le sprint à 100 km/h s’effectue en 5,3 secondes.

De plus, et c’est parfois décevant avec les voitures électriques, Volvo a réussi à conserver une suspension remarquablement confortable. Notre voiture d’essai est chaussée de pneus de 19 pouces (20 pouces est également possible, mais nous semble excessif) et absorbe les nids-de-poule des routes belges avec facilité. C’est ce qui se fait de mieux et fait de l’EX30 une voiture très agréable à conduire. La réduction du bruit et le silence de la conduite électrique ajoutent également à son confort.

Les irritants avertisseurs de vitesse et d’attention sont moins agréables. La conduite à une pédale freine également de manière assez brusque. Les avertisseurs de vitesse et le système de pédales peuvent être désactivés via l’écran central ou via un bouton personnalisable sur le côté gauche du volant (le même bouton pour les deux fonctions, il faut donc faire un choix à l’avance via l’écran central).

En termes de sécurité, il convient de mentionner le Park Pilot Assist (utile pour le stationnement automatique) et le Door Opening Alert (qui avertit de la présence d’autres usagers de la route lorsque vous ouvrez la portière). Le fait que pour voir la vitesse, il faille à chaque fois regarder en haut à gauche de l’écran, n’est pas sûr.

Consommation

La Single Motor Extended Range, avec sa batterie de 69 kWh, promet une consommation WLTP de 17 kWh/100 km. Dans certaines conditions (avec beaucoup de conduite à une pédale), c’est réalisable, mais la consommation fluctue beaucoup. Nous avons relevé des moyennes entre 17 et 21 kWh/100 km. Pour une voiture de cette taille, c’est plutôt élevé. L’autonomie maximale est de 476 km (contre 337 km pour la Single Motor et 450 km pour la Twin Motor Performance de 428 ch). Ne comptez pas sur ces chiffres, 350 à 400 km sont plus réalistes.

Sur un chargeur rapide à courant continu, l’EX30 Single Motor Extended Range atteint jusqu’à 153 kW. Fastned a mis 39 minutes pour charger la batterie de 27 à 90 %. Remarque : seul l’Ultra dispose d’un chargeur embarqué de 22 kW en courant alternatif (au lieu de 11 kW).

Conclusion

Le Volvo EX30 présente un rapport remarquable en termes de design, de confort de conduite et de performances, ce qui est une bonne nouvelle pour Volvo Car Gent. Pour l’instant, l’EX30 provient encore de Zhangjiakou en Chine, mais à partir de 2025 – le début exact de la production n’est pas encore connu – il sortira également de la chaîne de production à Gand. Le prix de l’EX30 Single Motor Extended Range est malheureusement bien moins engageant : 44.260 euros (Core) et même 50.960 euros (Ultra). Pour une voiture du segment B, c’est vraiment beaucoup. Si vous pouvez vous accommoder d’une ergonomie particulière, si vous n’avez pas besoin de beaucoup d’espace à l’arrière et si vous ne regardez pas à la dépense, vous aurez beaucoup de plaisir avec cette Volvo.