Les perspectives d’avenir ne manquent pas. Volvo retarde son échéance pour une gamme entièrement électrique, le fabricant européen de batteries Northvolt revoit ses plans d’usine à la baisse, l’Allemagne voit ses ventes de voitures électriques en chute libre (-34 %) et une unité industrielle exsangue est en difficulté. La semaine dernière, Fiat a interrompu la production de la 500e avec prise de courant pendant un mois en raison d’une demande décevante. Si la batterie de la voiture électrique n’est pas encore morte, il est urgent de la brancher sur une borne de recharge si l’Europe veut atteindre ses objectifs en matière de climat.
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Deux fois plus que l’année dernière
Selon le groupe de pression écologique Transport & Environment (T&E), le revirement est imminent. D’ici à 2024, la part de marché des voitures électriques en Europe sera remontée à 12,5 %. La raison ? La croissance dans des pays tels que les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie n’a pas pu compenser la forte baisse en Allemagne, le plus grand marché automobile d’Europe. Mais T&E prévoit que la part de marché des VE dans les salles d’exposition européennes atteindra 20 à 24 % d’ici 2025. Cela représente environ un quart du marché et le double du chiffre de l’année dernière.
Qu’est-ce qui va soudainement changer pour que le taux d’adoption monte en flèche ? D’autant plus que les marques chinoises, connues pour leurs voitures à batterie bon marché, sont confrontées à un ralentissement des droits de douane à l’importation ? Selon T&E, les pays du Sud sont particulièrement sensibles à la mobilité abordable et seront à l’écoute des modèles électriques européens à bas prix tels que la Citroën ë-C3, la Renault 5 et la Hyundai Inster. La tendance s’accentuera encore, mais un peu plus tard, avec l’arrivée de la Volkswagen ID.2 et de sa cousine Cupra, la Raval, entre autres.
Et ce n’est pas seulement le grand public, mais aussi les marques automobiles qui mettront tout en œuvre pour que la mayonnaise prenne, selon les organisateurs. Alors que le gouvernement allemand et l’Union européenne semblent s’en tenir à des moyennes de CO2 plus strictes pour les flottes en 2025 et aux pénalités associées, ces modèles de batteries abordables offrent une occasion idéale d’atténuer, voire de guérir, l’impact de ces pénalités. Les constructeurs automobiles ont encore 18 mois pour atteindre la barre, et T&E fait référence à l’échéance précédente, lorsque la plupart des constructeurs automobiles ont rarement réduit ou comblé l’écart à l’avance, mais plutôt au cours de l’année elle-même. Cet exercice sera particulièrement difficile pour Volkswagen, Ford, Hyundai et Renault.
Les subventions restent nécessaires
La croissance attendue de la part de marché des voitures électriques est également stimulée par la baisse des prix des batteries, l’élément le plus coûteux d’un véhicule électrique. Une offre excédentaire de batteries entraîne une baisse des prix, ce qui peut rendre les véhicules électriques moins chers que les modèles à essence comparables. En outre, l’utilisation de carburants fossiles deviendra plus coûteuse avec l’introduction d’une taxe carbone européenne sur les carburants à partir de 2025.
Toutefois, cette combinaison de facteurs ne peut se produire sans un système permanent de subventions. Lucien Mathieu, chercheur à T&E, cite des initiatives telles que le « leasing social » en France. L’Allemagne a également réintroduit des avantages fiscaux pour les voitures de société électriques. Mais notre pays reste la meilleure preuve de l’efficacité des politiques ciblées. Selon les derniers chiffres de Statbel, les ventes de voitures électriques en Belgique ont doublé (+93 %) entre le mois d’août de cette année et celui de l’année dernière ! Cela n’est pas seulement dû à la prime flamande pour l’achat privé de voitures électriques (qui est entrée en vigueur au début de l’année, mais qui ne sera pas suivie d’effets). En raison de la modification de la taxation des voitures de société, qui représentent huit VE sur dix vendus dans notre pays, les hybrides rechargeables ne sont plus le premier choix.
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