Si l’Union européenne a fixé au 1er janvier 2035 l’interdiction de vendre et d’immatriculer de nouvelles voitures thermiques, la Flandre a décidé de poursuivre un objectif plus ambitieux qui prévoit l’application de cette règle dès 2029. Pour la planète, c’est certainement bénéfique, mais est-ce toutefois réaliste, à la fois pour les automobilistes qui ne disposent pas d’aide à l’achat pour une voiture électrique ainsi que pour le réseau électrique et de recharge ? Pour répondre à la question, le Bond Beter Leefmilieu (BBL) a commandité une étude à Transport & Mobility Leuven (TML), une organisation qui mène des recherches indépendantes pour soutenir les politiques et dont l’actionnaire est la KU Leuven.
Les conclusions de l’étude sont inquiétantes, car tout porte à croire que cette transition est impossible à réaliser dans le laps de temps imparti. En effet, bien que le nombre de voitures électriques neuves soit en constante augmentation (7% en 2021, 12% en 2022 et 18% au premier semestre de 2023), les projections indiquent que la part des voitures électriques ne sera que de 46% en 2029. Certes, le mouvement devrait s’accélérer, mais rien ne dit que la conquête sera fulgurante. Or, elle devrait l’être pour atteindre cet objectif.
Des prix toujours trop élevés
Selon les chercheurs de Transport & Mobility Leuven, les prix pour les voitures électriques restent trop élevés. Le coût serait en effet de 11% supérieur à celui pour une voiture thermique. Certes, l’arrivée des voitures chinoises moins onéreuses pourrait constituer un début de solution, mais à condition que l’Europe ne décide pas de les taxer à l’entrée. Dès lors, pour que la voiture électrique puisse revendiquer un vrai intérêt, il faudrait une réforme de la fiscalité en Flandre, plaide le Bond Beter Leefmilieu et notamment des taxes routières qui devraient encore plus donner l’avantage aux voitures électriques. A moins que la nouvelle aide de la Région flamande (jusqu’à 5.000 euros de prime à partir de 2024) dope les ventes. A voir.
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Côté infrastructure de recharge, la Flandre figure par contre parmi les bons élèves européens puisqu’elle surclasse les prescriptions. Il y a en effet 21.313 points de recharge aujourd’hui et l’objectif est d’arriver à 28.400 d’ici 2025, soit un point de recharge pour dix voitures. La puissance de recharge disponible atteint aujourd’hui déjà 496.519 kW. Là aussi c’est au-dessus de l’objectif européen. Par contre, il y a un problème au niveau de la répartition de ces points de recharge et selon le Bond Beter Leefmilieu 46% des Flamands résident dans une commune où l’infrastructure de recharge est insuffisante. Et cela signifie surtout qu’il y a moins d’une borne de recharge publique pour mille habitants. Insuffisant.
L’organisme espère que l’étude de l’an prochain sera plus positive que celle de 2023. Et il enjoint les autorités flamandes à mettre l’accent sur la transition des particuliers. Cela ne pourra se faire que si la voiture électrique devient plus avantageuse financièrement que la voiture thermique. Le Bond Beter Leefmilieu indique aussi que la Flandre n’a rien mis en place pour freiner l’essor des voitures thermiques, hormis une demande au niveau fédéral afin d’étudier la manière dont l’interdiction peut être mise en pratique. Mais en l’état, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir d’ici 2029.
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