L'essor des voitures électriques pose de nouveaux défis, en particulier sur le marché de l'occasion. La santé de la batterie détermine en grande partie la valeur résiduelle, mais il n'existe toujours pas de norme universelle pour la mesurer correctement. Sans cette certification fiable, l'incertitude reste élevée et les acheteurs comme les vendeurs tergiversent.
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Un problème de comportement ?
Une étude récente menée par Geotab, une société de télématique de premier plan, montre que les batteries modernes perdent de la capacité à un taux moyen de 1,8 % par an - une amélioration par rapport aux 2,3 % de 2019. En théorie, ce n'est donc pas si mal. Mais dans la réalité, le doute prévaut, alimenté par la crainte d'être confronté à un coût de remplacement douloureux qui pourrait se situer entre 7 000 et 15 000 euros.
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Les craintes ne sont pas tout à fait infondées et sont avidement alimentées par les cas médiatisés de personnes lésées qui ont payé cher leur conscience écologique sur le marché de l'occasion. En effet, la durée de vie des batteries dépend fortement de la température ambiante, de la gestion thermique et des modes de charge. En particulier, la charge rapide et le dépassement des limites de charge recommandées accélèrent la dégradation. L'Europe travaille donc à l'élaboration d'un passeport européen pour les batteries, mais il s'agit d'un travail de longue haleine (obligatoire à partir de février 2027).
Malheureusement, il y a aussi un problème de comportement. À cet égard, Patrick Cresswell, cofondateur de l'entreprise technologique Clearwatt, souligne l'effet secondaire peu reluisant du leasing, qui est de loin le principal moteur de la mobilité électrique en Belgique. « De nombreux conducteurs ne sont pas propriétaires de leur voiture électrique, explique-t-il. Ils ne se sentent donc pas responsables de son état. Pensez à un vendeur qui effectue une recharge rapide tous les jours et ignore la limite automatique de 80 %, ce qui accélère l'usure de la batterie. Cela accélère l'usure de la batterie ». Le suivi de Clearwatt montre que certaines voitures électriques présentent une dégradation annuelle bien supérieure à 1,8 %.
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Comme un bilan de santé par le biais d'une smartwatch
Quoi qu'il en soit, plusieurs études font entendre un son de cloche plus positif sur la dégradation des batteries dans la pratique et Clearwatt a quelque chose à vendre. Il n'y a pas forcément de mal à cela, du moment que cela fonctionne bien. L'entreprise a développé une application qui vous permet d'évaluer vous-même la dégradation. Et comme elle fonctionne avec l'intelligence artificielle, vous n'avez pas besoin d'un dongle ou d'une connexion obd. Sur l'interface, il suffit de saisir des données telles que les habitudes de charge, le kilométrage, le modèle et le type de batterie pour que le Clearwatt EV Healthchecker calcule à l'avance l'état de la batterie. L'application est accessible via un smartphone et peut être téléchargée depuis peu sur les boutiques de Google et d'Apple pour 45 euros. Les gestionnaires de flotte peuvent saisir plusieurs véhicules. Le petit programme fait également des prédictions et établit un modèle de détérioration future.
Suffisamment simple ? La question est de savoir dans quelle mesure une application peut diagnostiquer correctement et sincèrement un composant technique important tel qu'une batterie de traction. Cela n'est pas sans rappeler le bilan de santé d'une smartwatch... Les experts soulignent qu'une norme de mesure en particulier s'impose d'elle-même, faute de quoi elle ne fait qu'accroître la confusion pour les consommateurs.
Pour répondre à ces incertitudes, l'ONU travaille à l'élaboration d'une réglementation technique mondiale pour les batteries des véhicules électriques. Dans l'UE, la réglementation Euro 7 entrera en vigueur le 1er juillet 2025 et exigera que les batteries conservent au moins 80 % de leur capacité d'origine après cinq ans et 72 % après huit ans. Les fabricants devront donc intégrer un système de contrôle de l'état des batteries, accessible aux conducteurs et aux concessionnaires. En fin de compte, un système de contrôle robuste devrait montrer la voie à suivre, un peu comme le Car-Pass pour la lutte contre la fraude.
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