Vrai ou faux ? Tout le monde semble avoir sa propre vérité sur la conduite électrique, mais elle n’est pas toujours fondée sur des faits exacts. Ces cinq brèves vérifications peuvent vous aider à faire le bon choix.
1. Bientôt, vous serez obligé de rouler à l’électricité : faux
L’Union européenne veut encourager la transition énergétique sur nos routes en imposant une obligation non pas à l’utilisateur, mais à l’industrie. Plus précisément, l’obligation de ne vendre à partir de 2035 que des voitures dont les émissions de CO2 sont de 0 g/km, qui sont de facto des voitures électriques, éventuellement dotées d’une pile à combustible.
La logique sous-jacente est que ce n’est que de cette manière que les constructeurs automobiles feront réellement des efforts pour développer des véhicules électriques abordables pour le grand public, d’abord en neuf et ensuite en occasion.
Toutefois, cela ne signifie pas qu’en tant que citoyen, vous êtes obligé de rouler à l’électricité à partir de cette date. Aucun pays, y compris la Belgique, n’a actuellement l’intention de l’imposer à ses citoyens. Cela signifie que vous pouvez continuer à utiliser une voiture à essence ou diesel indéfiniment.
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Les zones à faibles émissions (LEZ) dans les villes constituent une exception. À Bruxelles et à Gand, par exemple, il sera interdit de conduire une voiture à essence à partir de 2035. À Anvers, c’est encore possible, mais moyennant une redevance. Les voitures diesel sont interdites plus tôt dans les trois cas.
2. Les voitures électriques sont trop chères : à voir
En effet, en termes d’achat, les véhicules électriques seront toujours environ 25% plus chers que les modèles comparables à moteur à combustion interne en 2024. Cette différence de prix est toutefois plus marquée chez certains constructeurs automobiles que chez d’autres.
En prévision du durcissement des règles européennes en matière de CO2, les constructeurs automobiles préfèrent vendre des moteurs à combustion, parce qu’ils en tirent davantage de bénéfices, et maintiennent délibérément les prix à un niveau aussi élevé que jamais. À partir du 1er janvier, ils sont obligés d’augmenter la part des VE dans leurs ventes, ce qui devrait entraîner une baisse générale des prix, ainsi que l’introduction de modèles moins chers. C’est exactement ce qui s’est passé, du moins lors de l’introduction de la norme actuelle en 2020.
À l’usage, une voiture électrique est moins chère qu’une voiture à moteur à combustion interne. Du moins aujourd’hui, car il s’agit de voir si les pouvoirs publics prélèveront à l’avenir une taxe de circulation sur ce type de véhicule et, le cas échéant, quel en sera le montant. Les accises sur l’électricité pourraient également augmenter un jour, lorsque le Trésor public recevra moins d’accises sur les combustibles fossiles. En outre, le prix du carburant n’est pas suffisamment stable pour permettre une bonne comparaison à long terme.
3. L’autonomie est trop faible : faux
L’autonomie d’un VE est encore plus réduite que celle de la plupart des voitures à essence, et certainement plus courte que celle d’un diesel. Mais « trop courte » n’est plus de mise aujourd’hui.
Il est vrai qu’au cours des cinq dernières années, surtout dans la gamme de prix inférieure, de nombreuses voitures électriques sont arrivées sur le marché avec une autonomie trop faible, parfois de 100 à 150 kilomètres seulement. Les batteries devenant moins chères et les moteurs électriques plus efficaces, le rapport entre le prix d’achat et l’autonomie s’améliore. Même les voitures électriques bon marché, d’environ 25 000 euros, auront une autonomie d’environ 250 kilomètres dans la pratique en 2024.
Cette autonomie est généralement inférieure à l’autonomie théorique WLTP, ce qui induit les consommateurs en erreur. Une règle empirique : pour estimer l’autonomie réelle, il est préférable de soustraire 20 % de l’autonomie WLTP.
4. Il n’y a pas assez de puissance pour rouler à l’électricité : vrai
Aujourd’hui et pour les prochaines années, il y a suffisamment d’électricité. À plus long terme, cependant, il y a un déficit de production. Pas plus tard qu’en septembre, le gestionnaire de réseau Elia a indiqué qu’en 2050, la Belgique aura besoin de plus de deux fois plus d’électricité qu’aujourd’hui, en raison de l’électrification du parc automobile et du chauffage des habitations et des bâtiments. Avec les investissements actuellement prévus, dans 10 ans, la demande dépassera l’offre, a déclaré Elia, et il faudra donc importer de l’électricité.
Une autre question est de savoir si le réseau électrique sera suffisamment puissant pour répondre à cette demande supplémentaire. L’opérateur de réseau Fluvius investit 4 milliards d’euros supplémentaires au cours des prochaines années pour préparer le réseau à la demande d’électricité de 1,5 million de VE d’ici 2030. Sachant qu’il y a aujourd’hui un peu moins de 6 millions de voitures en Belgique, il en faudra normalement plus de 1,5 million d’ici 2040 ou 2050.
Toutefois, pour lutter contre la surcharge du réseau, d’autres mesures existent, comme le tarif de capacité et la tarification dynamique en Flandre. En Wallonie, des mesures visant à mieux utiliser le réseau électrique seront également prises en 2026.
5. Les piles sont le fruit du travail des enfants : faux
Le travail des enfants est particulièrement problématique au Congo, dans l’extraction du cobalt, matériau de la cathode. Ce pays représente 70 % de l’extraction mondiale de cobalt. Sur ce total, environ 20 % des activités minières ne sont pas correctement contrôlées en termes de conditions de travail, de sorte que le travail des enfants peut avoir été impliqué.
Pour y remédier une fois pour toutes, et aussi – reconnaissons-le – parce que le cobalt est cher, de plus en plus de batteries sans cobalt arrivent sur le marché comme alternative aux batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt). Pensez aux batteries LFP (lithium-fer-phosphate), qui ont l’avantage d’avoir une durée de vie plus longue. Leur inconvénient est leur densité énergétique plus faible, ce qui signifie qu’elles peuvent stocker moins d’énergie.
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