Le passage à la voiture électrique est inéluctable en Europe, un territoire qui ne vendra plus de voitures thermiques (neuves) en 2035. En Belgique, le gouvernement a décidé que la transition passera par les entreprises et plus particulièrement par les voitures de société qui pullulent dans notre pays : 60% des ventes des voitures neuves chaque année sont à destination professionnelle. Une belle manière de « filer la patate chaude » comme on dit pour renouveler à terme la totalité du parc automobile puisque ces voitures inonderont le marché de l’occasion quelques années plus tard.
Oui, mais voilà : un baromètre mené par le spécialiste du leasing Arval indique que 93% des entreprises belges envisagent de conserver leur parc automobile d’ici 3 ans tandis que seulement 30% des sociétés ont déjà adapté leur politique de mobilité et leur car policy aux futures prescriptions.
Du retard
Aussi étonnant que cela puisse paraître – car la voiture de société constitue une exception belge –, les entreprises de notre pays ont pris du retard dans la transition vers la voiture électrique. Car si on dénombre 30% de sociétés qui ont déjà adapté leur car policy, ce chiffre est nettement inférieur à celui des pays limitrophes, à commencer par la France (48%), les Pays-Bas (45%) et l’Allemagne (43%).
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Ce qui surprend à la lecture de cette étude, c’est que malgré l’impossibilité de déduire (ou de manière très réduite) les voitures thermiques à l’horizon 2026, seulement 20% des entreprises indiquent que leur flotte sera entièrement électrique en 2025. D’ici 3 ans, 49% des voitures d’entreprises seront donc encore thermiques. Pour les gestionnaires de flotte, il n’y a donc pas d’urgence et ils ne sont pas prêts (6 gestionnaires sur dix) à faire embrasser la voiture électrique avant 2025.
Pour quelles raisons ? Les fleet managers s’inquiètent en fait du réseau de recharge, notamment à domicile, mais aussi de l’augmentation des prix des voitures électriques. Pour les entreprises aussi, les voitures électriques seraient donc aussi trop chères.
Si l’on détaille les réponses des gestionnaires de flottes, 28% d’entre eux indiquent qu’il y a peu (ou pas) de solution de recharge au domicile de l’employé, 24% que les voitures électriques sont trop chères tandis que 22% s’inquiètent encore du maillage du réseau de recharge public. En clair, outre le coût élevé, les entreprises s’inquiètent du fait que la voiture électrique pourrait être un frein à leurs activités, donc à leur rentabilité. Logique !
Les autres solutions aussi
Le baromètre Arval nous apprend par ailleurs que nos entreprises sont aussi en retard dans la proposition de solutions alternatives à la voiture. En effet, 78% des sociétés belges en proposent, contre 92% à l’Allemagne et aux Pays-Bas et 83% en France. Une différence qui peut toutefois s’expliquer par le fait que la voiture occupe un statut particulier chez nous, car en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, les voitures de société sont moins fréquentes, ce qui pousse les sociétés à agir différemment…
Arval note cependant que les solutions alternatives ont progressé en Belgique récemment grâce au budget mobilité notamment, mais aussi aux vélos partagés, etc.
Dans ce contexte, on se demande si la transition aura bien lieu. Ou si elle se déroulera comme prévu. Les entreprises ont en effet jusqu’au 1er janvier 2023 pour commander leurs voitures thermiques. Au-delà de cette date, la déductibilité sera en effet réduite, même pour les hybrides rechargeables qui verront la déductibilité des frais de carburant réduite à 50% à partir de janvier 2023. Pour les contrats souscrits entre juillet 2023 et la fin 2025, les possibilités de déductibilité seront plafonnées à 75% dès 2025, à 50% en 2026, à 25% en 2027 et à… 0% en 2028.
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