Électrique

L’Europe est-elle prête pour les kei cars électriques à moins de 10.000 euros ?

Les voitures électriques continuent d’être trop chères dans leur forme actuelle. Certains industriels prônent dès lors un changement de modèle et l’adoption dans nos contrées des petites kei cars japonaises dans leur version électrique ce qui pourrait ramener à des voitures vendues autour des 10.000 euros. Mais est-ce viable ?

David Leclercq David Leclercq | Publié le 27 mars 2024 | Temps de lecture : 7 min

La transition vers la voiture électrique est plus complexe que prévu et elle ralentit ces derniers mois, notamment en raison des prix trop élevés de ces automobiles. C’est le fait d’automobiles de taille respectable, mais aussi de batteries imposantes et donc lourdes. On le sait : c’est un cercle vicieux. Car qui dit plus de poids dit plus de consommation et des tarifs aussi toujours plus élevés.

Et s’il fallait plutôt changer de modèle ? C’est ce que soutient Luca de Meo, patron de Renault, mais aussi Président de l’ACEA (Association des Constructeurs Automobiles européens) dans une lettre ouverte aux autorités européennes. La réflexion de l’homme vaut le détour, car elle n’a rien de saugrenu, bien au contraire. Chiffres à l’appui, celui-ci explique pourquoi il serait intelligent d’adopter le modèle (ou un modèle similaire) des kei cars japonaises (diminutif de keijidosha, signifiant « véhicules légers »), ces petites automobiles de 3,4 m de long et dotée de tout petits moteurs et qui sont largement prisés pour leur fiscalité avantageuse et leur prix réduit.

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Contresens

De Meo étaye son raisonnement et se focalise surtout sur les segments des petites voitures, ceux qui doivent rester abordables. Le succès de la Dacia Sandero prouve d’ailleurs les besoins du marché. « En vingt ans le prix moyen des citadines a bondi de 10.000 à 25.000 euros. Et le budget annuel des consommateurs mobilisé pour leur mobilité personnelle (essence, entretien, assurance et taxes) a flambé de 3.500 euros à 10.000 euros. Comme dans le même temps, le salaire moyen n’a progressé que de +37%, les classes moyennes se détournent de la voiture. En Europe, les ventes ont chuté de 13 millions d’unités en 2019 à 9,5 millions en 2023 », indique le président de l’ACEA. Pour lui, « rouler tous les jours dans un véhicule électrique qui pèse 2,5 tonnes est un contresens écologique ». Même si on aime l’automobile, on ne peut que lui donner raison.

Luca de Meo n’hésite pas non plus à égratigner l’Europe. Celui-ci soutient en effet que si le segment des petites voitures est en difficulté actuellement en Europe, c’est surtout le fait des réglementations (sécurité, émissions…) qui ont impacté négativement la profitabilité de cette catégorie. Leurs ventes ont d’ailleurs baissé de -40% en vingt ans. La solution tient donc dans les kei cars, ou à tout le moins dans leur concept. « De sa naissance à la casse, une petite voiture a un impact environnemental inférieur de -75%. Elle peut être vendue 50% moins cher qu’un modèle de milieu de gamme. Avec un arsenal de mesures très peu coûteuses, on peut inverser rapidement la tendance : leasing sociaux, places de parking gratuites, prix préférentiels de recharge, taux d’intérêt plus bas pour les crédits, incitations pour les jeunes acheteurs, etc. ». Luca de Meo a manifestement bossé le sujet.

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Le retour de la voiture à 10.000 euros ?

Pour Luca de Meo, il faut se focaliser sur les besoins. « En ville, on limite la vitesse à 30 km/h. Si on revoit les normes de sécurité pour les adapter à cette vitesse, nous pourrons faire des voitures plus légères. Plus légères et moins rapides, elles auront deux fois moins de batteries et seront deux fois moins chères. On reverra des voitures à 10.000 euros », assure encore le patron de Renault. Et c’est vrai : l’automobiliste européen fait en moyenne une quarantaine de kilomètres par jour, comme on l’a déjà maintes fois souligné.

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Au Japon, les ventes de kei cars représentent plus de 40% du marché intérieur. Les Japonais se limitent donc à ce qui est nécessaire, sans en faire plus. Et trop. En outre, les motorisations électriques comblent les désagréments traditionnels de ces petites automobiles : un petit moteur creux et bruyant. Certains modèles connaissent un succès juste fou, comme la Nissan Sakura EV qui développe 63 ch, emmène une batterie de 20 kWh pour assurer 180 km d’autonomie et peut atteindre les 130 km/h, le tout en proposant 4 ou 5 places à bord et en pesant 900 kg. Loin donc des Citroën AMI ou des Fiat Topolino qui ne dépassent pas les 45 km/h. Preuve que le modèle fait des émules : la Chine qui n’affectionne pourtant pas les us et coutumes japonais adopte le concept des kei cars, notamment avec la Wuling Hongguang Mini EV.

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Le concept des kei cars devraient donc être aussi considéré chez nous, même s’il y aura bien entendu des contraintes règlementaires à respecter. Luca de Meo a de bonnes. Et d’autant plus sans doute que la proximité de Renault et Nissan permettrait à la marque au losange d’avoir accès à une gamme complète de kei cars en un temps record.

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