Depuis plusieurs mois, la Commission européenne avait décidé qu’il n’y aurait plus aucune voiture neuve thermique vendue en Europe au 1er janvier 2035. Une transition forcée, mais qui n’a pas plu à tous les États membres (et à leurs industriels surtout qui ont fait du lobbying). Dans ce contexte, alors qu’on pensait le texte adopté, un revirement de situation a eu lieu.
En effet, fin mars 2023, lors de son approbation au Conseil de l’Union européenne, l’Allemagne et plusieurs pays comme l’Italie ont mis leur veto, empêchant le texte de terminer son parcours législatif. Dans le contexte, la Commission n’a eu d’autre choix que de négocier autour d’alternatives et notamment celle de pouvoir utiliser des carburants synthétiques neutres en carbone après 2035. Les tractations dureront plusieurs mois et un accord définitif n’est pas attendu avant l’automne 2024.
La norme Euro 7 sur le grill
Probablement fort de cette victoire, le ministre italien des Transports, Mattéo Salvini (Ligue du Nord, Lega), a décidé de pousser la contestation jusqu’à la prochaine norme Euro 7 qui doit entrer en vigueur au 1er juillet 2025.
Nombreux sont ceux qui critiquent cette norme que la Commission a mis en temps fou pour édicter. En effet, outre les réductions des émissions de NOx et de CO, celle-ci oblige aussi les véhicules à rester conformes plus longtemps, jusqu’à 200.000 km ou 10 ans, ce qui nécessite la mise en œuvre d’importantes nouvelles technologies, comme la filtration des poussières de frein.
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C’est dans ce contexte tendu que l’homme politique italien s’est exprimé devant une assemblée de revendeurs de voitures qui se tenait à Vérone que l’Italie avait la possibilité de bloquer le vote sur la norme Euro 7, exactement comme ça a été le cas avec l’interdiction des moteurs thermiques. Salvini estime pouvoir constituer une coalition avec 8 autres pays européens (Pologne, Hongrie, Portugal, Slovaquie et France notamment) pour générer une minorité de blocage.
Objectif report ou annulation
Il faudra voir comment Mattéo Salvini compte opérer et s’il est déjà en tractation avec ces autres pays européens pour organiser ce blocage. Quoi qu’il en soit, l’homme pourrait rallier à sa cause la France qui pèse aussi lourd dans l’industrie automobile, car Renault et Stellantis contestent aussi la norme Euro 7 en raison de la mobilisation financière qu’elle représente. Pour ces constructeurs, celle-ci retarde le passage à la voiture électrique.
Matteo Salvini va donc travailler à une annulation et, a minima, à un report de la norme Euro 7 qui, selon l’association des constructeurs automobiles européens (ACEA), pourrait augmenter de coût de toutes les automobiles thermiques de 2.000 euros.
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