Pourquoi certaines marques automobiles gagnent quand d’autres sont en déroute ?

On pourrait difficilement imaginer une saison de résultats plus désastreuse pour les marques automobiles confrontées à un marché extrêmement difficile et luttant contre des coûts étouffants. Pourtant, pour certaines d’entre elles, le soleil brille. Qui sont-elles et comment cela se fait-il ?

Publié le 29 octobre 2024
Temps de lecture : 4 min

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Pourquoi certaines marques automobiles gagnent quand d’autres sont en déroute ?

La plupart des marques automobiles sont exsangues. Lorsque leurs derniers résultats du troisième trimestre sont publiés, les feuilles de calcul sont pleines de pourcentages négatifs et de chiffres rouges. Volvo a été le dernier à se joindre à la marche des pleurs. La marque a annoncé que ses ventes seraient deux fois moins bonnes que prévu en 2024 et qu’elle se préparait à un « hiver difficile ».

Pour les marques allemandes, le malaise persiste aussi. BMW croque pour l’instant la pomme amère, et Volkswagen sait que sont outil de production doit être mis au régime, avec de possibles fermetures en Allemagne. Mercedes gémit également, principalement en raison de l’affaiblissement du marché chinois. Lors de la présentation de ses derniers chiffres, la marque a indiqué qu’elle prendrait des mesures plus radicales pour redresser la barre. Les détails manquent encore. Celles-ci sont déjà en place chez son rival Porsche, qui réalise un tiers de bénéfices en moins. L’une des mesures d’austérité de la marque de voitures de sport consiste à réduire son réseau de concessionnaires dans l’Empire du Milieu. « Il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que la Chine retrouve les niveaux que nous avons connus auparavant », a déclaré un responsable de la marque.

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Aidé par l’offensive sur les produits

La situation n’est cependant pas catastrophique pour tout le monde. L’une des marques qui résiste, et qui rame à contre-courant, est le Groupe Renault. La baisse des ventes de ses marques Renault et Dacia est actuellement inférieure à la moyenne du secteur, grâce au lancement de nouveaux modèles tels que le Scenic électrique, le Symbioz, le Rafale et le Dacia Duster. Ce qui fait du constructeur français l’une des exceptions qui maintient ses prévisions pour 2024 (une marge opérationnelle supérieure à 7,5% et un free cash-flow de plus de 2,5 milliards d’euros). « L’offensive produit commence à être visible », a déclaré Thierry Piéton, directeur financier du groupe, lors d’une conférence de presse.

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Renault garde espoir et prévoit une « forte croissance » pour la fin de l’année, notamment avec le lancement de la R5 E-Tech électrique. Cette croissance est nécessaire car les ventes de véhicules électriques ont chuté à 7,6 % du total, principalement en raison de l’abandon de la Zoé. Mais l’entreprise compte bien progresser grâce à ses modèles hybrides, dont elle est le numéro deux en Europe. Mieux, ces hybrides vont permettre à la marque d’atteindre son objectif européen de CO2 pour 2025, un autre casse-tête pour ses concurrents comme Volkswagen.

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Activités périphériques

Outre Renault, Tesla a également réussi à briser la spirale négative. Au cours du dernier trimestre, la marque a vu ses bénéfices augmenter de 17% à 2,3 milliards d’euros. Une performance qui a donné du fil à retordre aux analystes de Wall Street. Après la nouvelle, l’action a bondi aussi fortement qu’une des fusées SpaceX du grand patron Elon Musk.

Mais ce qui frappe dans le bénéfice du constructeur américain de voitures électriques, c’est qu’il n’est pas principalement attribuable à la branche automobile. Certes, elle a fait 2 % de mieux qu’au trimestre précédent – alors que Tesla n’a présenté aucun nouveau modèle ou lifting – mais la croissance est principalement venue de la branche énergie de l’entreprise, qui vend de l’électricité via le réseau Supercharger (+52 %), entre autres, et de la maintenance dans ses centres de service (+22 %).

Ce dernier point est particulièrement surprenant. Elon Musk a toujours dit qu’il trouvait scandaleux que les marques automobiles classiques aient construit un modèle de revenus sur la réparation de leurs propres produits en vendant plusieurs fois la même pièce à leurs clients. Aujourd’hui, il semble que ce soit également un centre de profit pour Tesla. Une autre spécificité de Tesla est l’argent que la marque gagne grâce aux crédits de CO2. Grâce à sa gamme sans émissions, elle peut vendre ces crédits à d’autres constructeurs automobiles qui risquent de ne pas respecter la norme européenne de l’année prochaine (94 g/km de CO2). Du pur profit, sur le capot d’autres marques automobiles déjà en grande difficulté. Ou comment la concurrence co-sponsorise votre entreprise.

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Par Piet Andries Rédacteur automobile

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