Et si l’architecture actuelle des voitures électriques – une batterie et un ou deux moteurs greffés sur les essieux – n’était pas la bonne ? C’est la question que posent aujourd’hui BMW et DeepDrive, une start-up munichoise, qui annoncent conjointement avoir réalisé un pas de géant dans le domaine des moteurs électriques. Certes, ce type d’annonce est souvent trompeuse, mais dans le cas qui nous occupe, la nouvelle génération de moteur mise au point va très loin, en particulier parce que cette innovation change le point de vue qu’on avait jusqu’ici.
Ce moteur, nous en avons déjà parlé il y a quelques mois, et il semblerait que les choses se précisent. Voire se concrétisent très bientôt, ce qui serait clairement une révolution. Car les deux entreprises annoncent avoir fini par développer ce fameux moteur qui s’intègre dans la roue, directement dans le moyeu. Le concept est unique : un moteur à flux radial qui utilise une configuration à double rotor pour produire une quantité importante de couple alors que le dispositif est particulièrement compact, léger et économique.
« Un pas de géant » ?
L’avancée depuis que nous en avons parlé la dernière fois ? Ce moteur est désormais prêt pour une production en série et il est en train de subir ses derniers tests. Le côté révolutionnaire de la technologie tient dans le fait que, contrairement aux moteurs électriques traditionnels, le moteur de DeepDrive place son stator entre deux rotors intérieur et extérieur qui fonctionnent simultanément, ce qui accroît sensiblement le couple et la puissance produits à partir de cette unité très compacte.
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Un seul moteur DeepDrive/BMW peut fournir un couple de 2.400 Nm et il promet une amélioration de 20% de l’efficacité. Ce gain se traduirait évidemment en termes d’autonomie, ce qui est une très bonne nouvelle pour les voitures électriques qui sont souvent critiquées pour cet aspect. Cette autonomie pourrait même augmenter drastiquement, car ce moteur/roue permettrait de réduire proportionnellement une partie du matériel actuellement nécessaire pour faire rouler une voiture. Ainsi, le système de freinage pourrait voir sa taille réduite ce qui permettrait par ailleurs de réduire les masses non suspendues. Pour l’intégration, c’est un autre spécialiste allemand qui s’en charge. Continental travaille en effet aussi avec DeepDrive pour développer une unité de freinage et d’entraînement intégrant en même temps le moteur et le système de freinage dans un seul composant dit « plug-and-play ».
De nombreux avantages
Outre l’optimisation du rendement et de l’efficacité, le gain en poids, en espace et en puissance/couple, ces moteurs permettraient aussi de faire beaucoup plus facilement de la vectorisation de couple (créer ou réduire un effet de lacet pour mieux inscrire la voiture en virage) au profit de la motricité et de la dynamique de conduite.
Et ce n’est pas tout : le principe de DeepDrive est tellement flexible que cette technologie à double rotor pourrait aussi être utilisée pour un moteur central, comme ils sont donc implantés actuellement. Chez BMW, on est manifestement convaincu de l’avancée : « DeepDrive pourrait établir de nouvelles normes pour la mobilité électrique », a déclaré Marcus Behrendt, le directeur adjoint de BMW i Ventures, la branche de BMW qui investit dans les start-ups innovantes pour la voiture électrique. Si c’est l’un des pontes des motoristes qui le dit, on peut le croire sur parole. Non ?
Photos : DeepDrive
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