Dans le passage à la voiture électrique, Volvo s’est posé, après Tesla, comme un pionnier. En effet, dès 2018, Volvo annonçait arrêter ses investissements dans les moteurs Diesel tandis qu’en 2020, le Suédois en rajoutait une couche, annonçant cette fois vouloir sortir totalement du moteur thermique en 2030. Depuis ces annonces, Volvo a gardé le cap, poussé probablement aussi (un peu) dans le dos par son propriétaire chinois, Geely.
L’an dernier encore, le directeur commercial de la marque, Bjorn Annwall, a promis que le Volvo ne plierait pas et se tiendrait à l’échéance prévue « sans ‘si’, sans ‘mais’ ». Alors, aujourd’hui, c’est le coup de massue quand le constructeur annonce qu’il va revoir sa stratégie de sortie du moteur thermique. Ce dernier durera finalement un peu plus longtemps que prévu. Mais pas n’importe comment.
Prolonger et modifier des bases existantes ?
Le fait est que, comme les autres constructeurs qui ont déjà planifié des aménagements (Renault, Ford, Mercedes, Volkswagen, etc.), Volvo est confronté au ralentissement du marché de la voiture électrique. Pour Volvo, il ne s’agit pas de remettre en cause la transition vers la voiture électrique, mais qu’il fallait faciliter « la transition vers les modèles électriques pour les clients hésitants », a expliqué Jim Rowan, le CEO de Volvo.
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En 2021, Volvo annonçait ainsi que ses ventes d’électriques compteraient pour 50% en 2025. Or, elles ne représentent aujourd’hui que 26% du total. Il manque encore donc 24%, un objectif évidemment impossible à atteindre en 12 mois, même si la gamme a été renforcée par le nouveau EX30 (qui a permis de gagner 10 points à lui tout seul) et qu’elle le sera encore avec l’imminent EX90. Volvo se rend donc à l’évidence : « nos hybrides rechargeables et mild-hybrids restent très populaires auprès de nos clients, et nous continuerons à investir dans cette gamme », a encore avoué Jim Rowan.
De nouveaux investissements
Cela dit, il ne s’agit pas simplement de prolonger les véhicules actuels. En effet, Volvo a évoqué le fait de mettre à jour sa plate-forme SPA1, qui sert de base aux variantes hybrides légères et rechargeables des XC90 et XC60. Ce qui signifie donc de nouveaux investissements pour la marque.
Ce qui n’est toutefois pas dit, c’est que les concessionnaires de la marque ont aussi mis la pression sur le constructeur. Ceux-ci qui sont cités par Automotive News Europe et qui ont tenus à rester anonymes ont indiqué que c’était la seule chose à faire pour ne pas « mourir », ajoutant que « Volvo est allé trop loin avec cette stratégie qui ne concerne que les véhicules électriques. » Manifestement, les idéaux du constructeur ne sont pas tout à fait partagés par tous les intervenants…
Une source proche du dossier a indiqué par ailleurs que le constructeur sino-suédois rempilait avec les versions hybrides et hybrides rechargeables pour la prochaine décennie, ce qui laisse supposer que celles-ci seront proposées pendant encore 10 ans, soit jusqu’à l’échéance de 2035 fixée par l’Europe. Mais ces voitures hybrides seront-elles toujours proposées chez nous ? Car Volvo a aussi indiqué qu’il faudrait « du temps pour faire le lien entre les différentes régions du monde et l’électrification totale ». En d’autres termes, pour que les régions moins avancées dans l’électrification totale puissent s’organiser. Mais en y réfléchissant bien, on se demande pourquoi Volvo pourrait se permettre de priver l’Europe ou les USA de ses hybrides rechargeables étant donné la taille de ces marchés. C’est là aussi qu’on se dit que Geely a vu très juste en s’associant avec Renault dans la co-entreprise Horse chargée de continuer à développer et fabriquer des moteurs thermiques. Volvo est sauvé.
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