Après une flambée quasi historique suite à la sortie de la pandémie de Covid-19 et du début de la guerre en Ukraine, les prix des produits pétroliers sont aujourd’hui nettement moins chers sur les marchés internationaux. En effet, alors qu’on pouvait tutoyer les 2,2 euros/litre il y a quelques mois, les tarifs sont redescendus au niveau d’avant crise : 1,78 euro pour l’essence et 1,74 pour le Diesel. Ce qui signifie qu’on peut trouver moins cher dans certaines stations où, avec les ristournes, on peut trouver un litre de Diesel autour des 1,6 euro/litre.
Cela vient de ce que les marchés internationaux sont nettement moins agités : alors que le baril de Brent atteignait les 139 dollars en mars 2022, les prix sont retombés à… 77 dollars avec même un tarif temporaire de 72 dollars récemment. C’est une baisse de -38% ! Ce faisant, les automobilistes sont moins pris à la gorge et un plein de 50 litres de Diesel coûte désormais 87 euros contre 112 euros à la fin de l’an dernier.
Jusqu’où la baisse ? 1,4 euro/litre !
Cette tendance à la baisse semble se poursuivre, semble-t-il. Mais où s’arrêtera-t-elle ? Peut-on espérer le litre de carburant à 1 euro ? Selon la Fédération belge des négociants en combustibles (BRAFCO) interrogée par La Dernière Heure, c’est un peu utopique que les prix descendent aussi bas. Par contre, le spécialiste pense que les prix pourraient bien descendre autour de 1,4 à 1,5 euro/litre dans les prochaines semaines ou mois.
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Cela dit, d’autres experts également interrogés par La Dernière Heure se veulent plus optimistes. C’est le cas de Damien Ernst, spécialiste en énergies à l’ULiège. Pour lui, à moins d’événements de guerre qui endommageraient les centres de production pétroliers russes, on pourrait se rapprocher des 1,2 euro à la pompe.
Vraiment ? Oui, mais à condition que les marchés internationaux accueillent favorablement la récente décision de l’OPEP+ (les pays producteurs de pétrole, dont la Russie) de réduire sa production journalière jusqu’en 2024 au moins. Car l’objectif de ces pays est évidemment inverse au nôtre : voir les prix se maintenir pour assurer leur rémunération.
Une production en baisse
L’OPEP+ avait déjà décidé de réduire il y a plusieurs semaines sa production de 1,16 million de barils par jour afin de freiner la perte de vitesse du cours du Brent. Sauf que cette action a eu l’effet inverse de celui escompté avec des prix qui ont continué de baisser. Ce scénario se reproduira-t-il ? Peut-être, car l’entente au sein de l’OPEP+ n’est plus si cordiale. En outre, l’Europe a aussi trouvé des alternatives pour son approvisionnement tandis que l’économie chinoise tourne toujours au ralenti. La demande s’est en fait écroulée et les prix n’ont donc pas pu remonter. Au contraire.
En outre, Damien Ernst indique que le succès grandissant des voitures électriques est un autre facteur de réduction des prix du pétrole puisqu’elles contribuent naturellement à la baisse de la demande. Le véhicule à batterie ne fait donc pas les affaires de l’OPEP+ et ce n’est évidemment pas prêt de s’arrêter.
Une baisse durable ?
Que faut-il attendre dans les prochains mois ? Sauf accident majeur de parcours, il ne devrait plus y avoir d’explosion des prix. La situation s’est donc stabilisée, mais les prix pourraient encore descendre si, par exemple, la guerre en Ukraine se terminait et que les canaux d’approvisionnement avec la Russie étaient rétablis. Mais c’est évidemment très peu probable à courte échéance.
Et même si cela arrivait, la baisse des prix ne serait pas immédiate, car il faut toujours un certain temps entre l’extraction et la livraison du produit dans les réseaux de distribution. Notons aussi que le redressement de l’euro face au dollar ces derniers mois joue aussi en faveur des consommateurs européens : entre septembre 2022 et aujourd’hui, la différence atteint les 9 euros pour un même baril. Ça compte aussi !
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