Environnement

La Wallonie délègue l’initiative des zones de basses émissions aux communes. Chaos en vue ?

Le gouvernement wallon a abandonné l’idée d’une zone de basses émissions (LEZ) à l’échelle régionale. Désormais, ce sont les communes qui se voient transférer la liberté d’instaurer ou non des restrictions pour les véhicules les plus polluants. Mais avec quelles règles ? Car cette délégation pourrait aussi être le point de départ d’un vrai chaos pour les automobilistes.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 5 sept. 2024 | Temps de lecture : 4 min

Rappel des faits : en 2019, le Parlement wallon avait adopté un décret visant à restreindre progressivement la circulation des véhicules les plus polluants sur l’ensemble du territoire d’ici 2030. Cette mesure devait s’inscrire dans la lignée des efforts entrepris à Bruxelles, où une LEZ est en vigueur depuis 2018. Malgré une première échéance fixée au 1er janvier 2023, les textes d’application du décret n’ont jamais vu le jour, repoussant la première phase d’interdiction à 2025. Cependant, les incertitudes entourant la mise en œuvre de cette mesure ont laissé les propriétaires de véhicules concernés dans l’attente, redoutant un changement contraignant et soudain. Mais la situation a radicalement changé en 2023. En effet, la ministre de l’Environnement de l’époque faisant fonction, Céline Tellier (Ecolo), s’est appuyée sur plusieurs études (ISSeP, Awac) qui démontraient soulignant l’inutilité d’une telle mesure en dehors des centres urbains.

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Ces études démontraient que les pics de pollution atmosphérique étaient principalement concentrés dans les grands centres urbains. Selon ces analyses, seules des villes comme Tournai, Mons, Charleroi, Namur ou Liège, où la densité de population est importante, souffrent de niveaux préoccupants d’émissions d’oxydes d’azote (NOx). Ces polluants, générés notamment par les véhicules, y affectent directement la qualité de l’air. À l’inverse, en dehors de ces agglomérations, les zones rurales ou semi-urbaines de Wallonie ne présentent pas de niveaux de pollution justifiant des restrictions à grande échelle.

Un air de plus en plus propre en Wallonie ?

Mais contre toute attente, les résultats de ces études ont aussi montré que la qualité de l’air en Wallonie s’était considérablement améliorée ces dernières années. En effet, les concentrations de particules fines PM10 et PM2,5, deux indicateurs majeurs de la pollution atmosphérique, sont en constante diminution et les valeurs limites européennes pour ces particules sont désormais respectées sur l’ensemble du territoire, à l’exception de quelques sites très isolés. Et ce n’est pas tout : le dioxyde d’azote (NO2), un autre polluant majeur lié au trafic routier, suit également cette tendance baissière. En 2023, ses niveaux ont même été inférieurs à ceux observés durant l’année du confinement lors de la crise de la Covid, un signe que les mesures prises et les progrès technologiques dans l’industrie automobile portent leurs fruits.

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Les communes aux commandes

Face à ces constats, le nouveau ministre wallon de l’Environnement et de la Santé, Yves Coppieters (Les Engagés), a confirmé l’intention de ne pas imposer de LEZ à l’échelle régionale, laissant la gestion de cette question aux autorités locales. Les communes wallonnes auront donc la liberté d’instaurer leur propre LEZ si elles jugent cette mesure nécessaire.

Mais, naturellement, les mesures pourraient être diverses et variées : interdiction de certains véhicules (norme Euro), réduction de la vitesse dans certains quartiers, fermeture à la circulation de certaines zones spécifiques, etc. Et c’est bien là que le bât pourrait blesser. Car on craint en effet que les autorités communales opèrent sans concertation, ce qui pourrait mener à un véritable casse-tête pour les automobilistes qui s’aventure dans une ville où les règles sont différentes de celles pratiquées dans une autre métropole. L’Europe n’impose pas encore de règles concernant les zones de basses émissions, ce qui est probablement une erreur, car ce manque d’harmonisation ne fait que complexifier à un très haut degré les déplacements – et c’est déjà le cas pour qui voyage en France, en Allemagne, en Autriche, etc. Car on pourrait tout à fait imaginer que Mons interdise les Diesel Euro 5 et que Liège fasse de même avec les Euro 6 alors que Namur ferait payer une vignette aux véhicules. Une porte ouverte à un chaos donc. Et qui ne tardera peut-être pas, car il faut se souvenir que Liège, Namur et même Eupen ont déjà réfléchi par le passé à instaurer des LEZ. Espérons que les autorités locales puissent faire preuve d’un minimum de logique et de concertation.

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