Essais auto

ESSAI Audi e-tron : Lourde mais à la pointe

La voici enfin, cette Audi e-tron Quattro ! Il faut dire qu’on en aura beaucoup parlé avant de pouvoir l’essayer. Pressé d’en prendre le volant et de gouter aux joies de l’électrification ? Oui, et on vous explique pourquoi…

Vincent Hayez | Publié le 19 déc. 2018 | Temps de lecture : 10 min

Première raison : parce qu’elle est fabriquée à Forest, chez nous, et ce pour tous les autres pays du monde ! Un gage du savoir-faire de tous les employés de l’usine bruxelloise, qui peuvent légitimement être fiers de ce produit à haute valeur ajoutée. Seconde raison : la e-tron fut beaucoup “commentée” lors de ses dernières apparitions statiques et notamment parce qu’elle promet une autonomie de 400 km suivant le récent cycle WLTP, le plus contraignant à l’heure actuelle.

Pour y parvenir, rappelons qu’Audi a doté son grand (4,91 mètres) et gros bébé (près de 2,8 tonnes !) de batteries (95 kWh – 432 cellules placées sous le plancher) qui servent de cœur à cet ensemble. Pareil attirail requiert évidemment un système de charge performant. Car si vous comptez sur une “simple” prise électrique à la maison, sachez qu’il faudra une trentaine d’heures pour remplir les batteries à 100% !

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e-tron

Ce sera bien mieux si l’utilisateur utilise une “wallbox” ou les bornes publiques à 11 ou 22 kWh, en courant alternatif. Mais il y a mieux grâce au réseau de charge rapide en courant continu (150 kWh) du consortium “Ionity” développé avec VW, BMW, Mercedes et Ford. Celui-là permet de recharger 80% des batteries en 30 minutes! Seul problème : les stations sont encore limitées (un peu plus de 200 en Europe) et même si Audi promet de les doubler d’ici peu cela ne suffira pas aux besoins de mobilité de ces autos appelées à effectuer beaucoup de kilomètres. Quoi qu’il en soit, les batteries chargées alimentent deux moteurs pour une puissance combinée de 300 kW et jusqu’à 664 Nm de couple. Ensemble, ils entraînent les quatre roues en permanence, en fonction de l’adhérence au sol. Pas de liaison mécanique entre les deux (donc pas d’arbre de transmission et de “tunnel” encombrant dans l’habitacle) mais une gestion électronique de l’ensemble qui contrôle la répartition de la force motrice en fonction des besoins.

Une récupération d’énergie au top

C’est à Abu Dhabi que nous avons essayé cet engin qui, par ses formes, rappelle le SUV Q8. Pourquoi cette destination exotique ? Parce que les pays des Émirats sont producteurs de carburants fossiles mais aussi à la pointe des énergies renouvelables dont le soleil, évidemment. Mais aussi et surtout parce que la météo et les températures européennes actuelles peuvent faire baisser l’autonomie, d’autant plus si vous utilisez le chauffage, les sièges chauffants, etc.

Audi

Là-bas, avec 25/30 degrés en hiver, seule la climatisation “mange” un peu de courant et encore, un système électrique secondaire permet de soulager les batteries destinées à mouvoir l’e-tron. Mais Audi n’a pas pour autant évité toutes les contraintes. Pour preuve : les régions montagneuses traversées sont sans pitié pour consommer des kWh en montée. Bien sûr, les descentes sont aussi nombreuses et c’est là que les ingénieurs teutons nous ont prouvé leur savoir-faire. Car la récupération de l’énergie représente un des atouts de cette auto. Au volant, vous avez plusieurs possibilités pour recharger les accus, parfois même concomitamment. Vous pourrez le faire vous-même en agissant sur les palettes au volant, en deux modes plus ou moins “récupérateurs”.

Siam beige

Nous sommes ainsi redescendus d’un col de montagne sans pratiquement toucher à la pédale de frein. Ce freinage permet également de récupérer de l’énergie électrique même s’il faut qu’il soit appuyé (plus de 0,3 g). Comptez aussi sur l’intelligence artificielle et l’anticipation des ralentissements en fonction des données du GPS (un feu rouge, un rond-point, un embouteillage…). Et sachez enfin que tous ces modes de recharge se combinent automatiquement pour une plus grande efficacité. Audi nous parle d’économie d’énergie jusqu’à 30%. Impossible à vérifier lors de ces courts tests mais une chose est certaine après nos essais : il est évident que l’auto tiendra 300 km et plus sans aucun problème même en roulant sur un mode très “actif”. Un dernier mot sur les économies d’énergie grâce à l’aérodynamique poussée de l’e-tron : un fond presque plat, des caméras qui remplacent les rétros extérieurs (nous allons y revenir) et des volets d’air mobiles au niveau de la calandre sont autant d’éléments qui participeront à préserver au mieux les batteries.

Audi e-tron 2019

Ecrans caméras, de l’idéal à la réalité

A bord, l’ambiance ressemble beaucoup à celle des derniers hauts de gamme de la marque. La présentation évoque les A8 et Q8. Le confort est évidemment “royal”, avec une mention spéciale pour l’insonorisation encore magnifiée par l’absence de moteur thermique.

e-tron interior

Côté suspensions (pneumatique en série), la rigueur est de mise et c’est franchement bluffant de pouvoir “tenir” ainsi une auto de presque 3 tonnes dans des virages serrés à vitesse élevée ! L’e-tron est aussi bien aidée par ses lourdes batteries (700 kg) posées bien à plat sous le plancher, ce qui abaisse le centre de gravité et contribue à l’équilibre d’un châssis parfaitement réparti (50/50). Bien évidemment, la physique a ses lois et, en conditions extrêmes, ce sont les freins et les pneus qui en prendront pour leur grade !

e-tron camera

L’équipement de série est assez fourni – normal vu le prix de l’engin – mais pour bénéficier des “rétros caméras” il faudra passer par les options (environ 1.500 euros). A ce propos, notre avis s’avère mitigé. Alors oui, les écrans intérieurs qui remplacent les rétros extérieurs sont juste sublimes de précision (Oled), l’image est parfaite de jour comme de nuit. Mais si l’on s’habitue assez rapidement au rétro droit (plus éloigné), il n’en va pas de même pour le gauche où il faudra sans doute de nombreuses semaines avant d’avoir le réflexe de regarder vers le bas (au niveau de la portière), plutôt que vers l’extérieur. C’est assez simple quand la circulation est fluide, beaucoup moins dans une ville embouteillée ! N’empêche, voilà une évolution technique qui fera sans doute partie des équipements “normaux” des voitures dans le futur. L’audi e-tron, elle, l’a déjà !

Conclusion

Pour faire face à la concurrence déjà en place – Tesla X et Jaguar iPace – ou à venir avec la Mercedes EQC, Audi se devait de fournir une copie parfaite. Après plusieurs centaines de kilomètres à bord de l’e-tron nous sommes convaincus, même si devoir embarquer 700 kg de batteries pour assurer les 400 km d’autonomie semble un peu schizophrénique. Ceci dit, personne d’autre ne fait mieux !

Audi e-tron in Abu Dhabi

L’Audi e-tron en quelques chiffres

Moteur: 2 électriques asynchrones 300 kW ; 664 Nm

Batteries: Li-Ion 95 kWh

Transmission: aux 4 roues.

L/l/h (mm): 4.901/1.935/1.616

Poids à vide (kg): 2.480

Volume du coffre (l): 660

0 à 100 km/h (sec): 5,7

Prix : 82.400 € TVAC

Puissance : 408 ch

V-max : 200 km/h

Conso. mixte : 10,5 kW/100km

CO2 (g/km): 0

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