Déjà, comme son prénom ne l'indique pas, Natacha a elle aussi du sang latin dans les veines. Elle est à moitié Espagnole et c'est cette moitié qui compose 95% de sa personnalité. Une personnalité “tout feu tout flamme”, passionnée, régulièrement excessive, qui peut vous balancer des ouragans d'émotions en tout genre sur la couenne en une seconde. Quand je l'ai rencontrée, j'ai assez longuement hésité. Le courant passait certes bien, mais autant ce caractère impétueux peut être quelque chose de très addictif dans les moments de, comment dire… d'intense passion, si vous voyez ce que je veux dire, autant je n'étais pas sûr de vouloir ou pouvoir vivre avec cela au quotidien.
Puis, le temps passant, je me suis fait à ce que d'aucuns appelleraient des défauts, des imperfections. Mieux, j'ai réalisé que j'aimais ces défauts, ces imperfections. Mieux encore : j'en ai besoin. J'ai besoin d'avoir en face de moi tout ce qui forme un caractère, un vrai, un bien trempé, avec lequel je dois composer pour, au final, obtenir la plus incroyable des relations. Et pourquoi je vous raconte ma vie ? Parce que – et qu'importe si ce qui suit est perçu comme un cliché machiste – ce que je viens de décrire, c'est exactement comme la semaine que j'ai passée avec la Giulia Quadrifoglio Verde !
Bourrée de défauts
J'avais déjà eu la chance de découvrir la Giulia QV en même temps que les Giulia plus normales, lors de la présentation officielle de la voiture. Mais ce fut assez bref, sur un circuit taillé pour la cravacher, sur une piste parfaitement sèche. Dans ces conditions idéales, un peu comme une nuit sans lendemain, sans échange de numéros de téléphone, je n'avais vu que le positif : ses performances explosives, son équilibre, sa docilité et une certaine façon de vous inviter à y aller un peu plus fort. Cette fois, j'ai pris les clés de la Giulia début février, durant une semaine au ciel bas, aux pluies intermittentes, aux températures hivernales et aux routes invariablement froides et grasses. Pas du tout, du tout les conditions idéales pour conduire une Alfa qui envoie 510 chevaux au train arrière uniquement, posée sur des pneus Pirelli P Zero Corsa. Un exemple : au petit matin, par 4 degrés dehors, sur cet asphalte peu adhérant, sortir d'une place de parking ou tourner autour d'un petit rond-point avec la direction contre une de ses butées, c'est étrange : les pneus ripent sur le sol et font un bruit presqu'inquiétant. Groummm Groummm Groummm…
Autre exemple : quand on prend la voiture le matin, après une nuit froide, on sent le V6 bi-turbo – au fait, Alfa a toujours dit que c'était LEUR moteur, mis au point chez Ferrari, on sait maintenant que c'est un V8 3.8 Ferrari amputé de 2 cylindres – bouger sous le capot et transmettre à toute la voiture ses petites secousses de gros balaise qui a le réveil grincheux. Constatant cela, je m'attendais aussi à quelques caprices de la boîte mais là, par contre, rien. La boîte auto ZF 8 rapports est égale à elle-même : parfaite. Même avec ce gros grincheux qui a pas eu son café, les démarrages en première restent fluides, et on ne peut pas toujours en dire autant d'une Mercedes-AMG, par exemple.
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Même pour le pain…
Et puis il y a la route. Je le répète, une semaine de froid et de revêtement peu enclin à adhérer. Mais quand même : sortir d'un virage en deuxième, sentir le train arrière qui veut partir mais est rattrapé par l'ESP, tirer les rapports un peu haut, exprès, pour voir, passer la troisième, sentir le train arrière à nouveau fugueur, et encore au passage de la quatrième, tout ça en mode “All Weather” (comme on dit “Hiver” chez Alfa), ça fait bizarre. Au deuxième jour d'essai, on se dit donc que de bons pneus hiver sont rigoureusement indispensables, mais aussi que la Giulia Quadrifoglio n'est tout de même pas très facile à vivre. Puis le temps passe, les petits et moins petits trajets se succèdent. Puis on se surprend à utiliser le moindre prétexte, la moindre baguette de pain à aller chercher pour s'installer au volant. On apprend que là, faut pas accélérer, mais que là on peut y aller, et ça va être une petite extase.
On s'entend dire à la mécanique tremblante de froid “Allez chauffe, ma belle, ça ira dans 5 minutes.” On lâche un gros “shit” quand l'agenda rappelle que c'est demain qu'on rend les clés. En gros, je me rappelle qu'à force d'essayer des voitures lisses, et de me mettre dans la peau du conducteur lambda biberonné à la perfection allemande depuis des années, qui veut que tout soit tip top dans son cocon, j'en oublie à quel point c'est bon d'avoir dans les mains quelque chose qui a vraiment, vraiment une énorme dose de caractère. Au bout de la semaine, je l'aimais, cette boule de nerfs emballée dans des courbes sensuelles (tiens, encore un point commun avec Natacha). Et comme pour me prouver que j'avais bien raison de l'aimer, le soleil était sorti le jour où je suis allé rendre la voiture. Et la route était sèche, et les pneus ne faisait plus groummm…
Conclusion
Non, je n’ai pas fait de chronos avec la Giulia QV. J'ai vécu avec elle une semaine durant, et j'ai compris qu'elle n'a pas de défauts techniques. Elle a du caractère. Ceux qui sont prêts à l'accepter vivront des années magiques avec la «Natacha des automobiles».
+
Grosses performances
Vraies sensations physiques
Boîte auto 8 parfaite
Voiture de caractère
Propulsion très typée
–
Pneus d'origine pas faits pour l'hiver
Système multimédia moyen
La Giulia QV en quelques chiffres
Moteur : V6 bi-turbo essence, 2.891cc; 510ch à 6500tr/min; 600Nm à 2.500tr/min
Transmission : aux roues arrière
Boîte : manu 6 ou auto 8 rapports
L/l/h (mm) : 4.639/2.024/1.426
Poids à vide (kg) : 1.580
Volume du coffre (l) : 480
Réservoir (l) : 58
0 à 100 km/h (sec.) : 3,9
Prix : 76.800 € TVAC
Puissance : 510 ch
V-max : 307 km/h
Conso mixte : 8,5 l/100km
CO2 : 198 g/km
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