ESSAI Aston Martin DBX : Never say never !

Dans un passé pas si lointain, personne n’aurait misé un penny sur les chances d’un « gros 4×4 » siglé Aston Martin. Pourtant chez Aston, ils ont osé. Et ils ont gagné leur pari !

8 / 10
Publié le 5 août 2021
Temps de lecture : 6 min

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ESSAI Aston Martin DBX : Never say never !

Il y a quelques années seulement, un SUV Aston eût en effet été perçu comme un acte aussi outrageusement shocking qu’incongru dans la Perfide Albion où l’élégance automobile se mesure à l’aune du dessin iconique d’une DB5 conduite par un certain Mr. Bond. Heureusement – et cela contribue largement à leur charme – nos amis britanniques savent aussi nous surprendre, prouvant ainsi que leurs traditions n’étouffent pas pour autant toute velléité de modernisme et de progrès… 

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Bien qu’on commence à en voir – surtout à Knokke, devant le Casino de Monte-Carlo ou dans le quartier de Belgravia à Londres – le DBX reste suffisamment rare et exclusif pour qu’on lui prête toute l’attention due à son rang.

Aristocrate, il l’est déjà par son nom prestigieux, mais c’est plus subtil que cela : malgré ses dimensions généreuses, il se révèle élancé et élégant, plus proche dans l’âme d’un Maserati Levante que d’un Porsche Cayenne ou d’un Lamborghini Urus, qui préfèrerait se parer d’un blazer Versace plutôt que d’un trois-pièces acheté sur Oxford Street…

Mister DBX a de la classe, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Seul petit point discutable : la forme pour le moins particulière de son hayon arrière, dont la partie inférieure se bombe (si, si !) avant de venir rejoindre l’impressionnant diffuseur qui ne déparerait pas sur la voiture de service de Messieurs Vettel et Stroll…

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Sport et cocooning

A l’intérieur aussi, le DBX joue sa propre partition stylistique : un mix assez réussi entre un confort à l’anglaise surtout reflété par la noblesse des matériaux (planche de bord, ciel de toit, contreportes et sièges) et une ambiance suffisamment sportive pour que les passagers aient toujours à l’esprit de voyager à bord d’un engin de 550 chevaux.

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Soulignant cette vocation sportive, les dossiers des sièges avant sont intégraux et offrent un bon maintien. L’assise, elle, mériterait quelques centimètres supplémentaires en longueur.

L’imposante planche de bord se prolonge vers les places arrière via une console qui l’est tout autant. Le nombre de boutons et de commodos est pléthorique et leur positionnement est… disons… Parfois particulier ! Même remarque pour le volant, qui mériterait un mode d’emploi à lui tout seul. Il n’empêche : on se sent bien à bord de cette Aston, et les nombreux réglages permettent de trouver la position de conduite qui répondra le mieux à votre état d’esprit du moment.

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En seconde rangée, la place est « suffisante » pour deux adultes, l’espace du milieu étant plutôt destiné à accueillir un enfant. C’est le prix à payer pour une ligne de toit racée, à mi-chemin de celle d’un SUV coupé. Quant à l’espace dédié aux bagages, avec 632 litres, il est dans la norme de ce qu’on est en droit d’attendre de ce type de véhicule. 

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Alors, Dr Jekyll ou Mr Hyde ? Quitte à gâcher un peu le suspense, autant le dire de suite : le DBX mériterait une standing ovation à Covent Garden, tant il maîtrise ces deux rôles à la perfection !

Quelle santé !

Pour s’en rendre compte, il suffit de jongler entre les différents modes de conduite (GT, Sport et Sport+) qui agissent aussi bien sur la disponibilité et la vigueur du V8 bi-turbo (4 litres, 700 Nm) que sur les lois d’amortissement de la suspension pneumatique.

Bien entendu, les clapets de l’échappement ne sont pas en reste… faisant passer le ton grave du ralenti à un grognement puissant au fur et à mesure que le régime moteur augmente. Sans oublier le fameux « coup de fusil » à chaque changement de rapport lorsque le moteur est en pleine charge !

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Vu la santé du groupe propulseur (d’origine AMG, référence en matière de V8 survitaminés) et la qualité des trains roulants, le plaisir de conduite est vraiment jouissif, a fortiori si l’on tient compte du gabarit (5,04 mètres) et du poids (2.245 kilos à vide) de la bête.

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Le moteur répond à la moindre sollicitation de la pédale de droite, avec toutefois un très léger temps de réponse lors des kick-downs. Les passages des 9 rapports de la boîte automatique sont à peine perceptibles, boîte qui ne rechigne pas non plus à obéir au doigt et à l’œil lorsqu’on passe en mode manuel. 

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Compensée par un système électrique, la prise de roulis est limitée, ce qui augmente d’autant la précision de passage en courbes. Rien à redire non plus du côté du freinage. Puissance et endurance sont au rendez-vous, bien qu’il faille garder à l’esprit qu’arrêter une telle masse lancée à vive allure réclame aussi une certaine maîtrise de la part du conducteur. Grâce à la transmission intégrale, la motricité n’est jamais prise en défaut. Le 0 à 100 km/h est abattu en 4,5 secondes, la vitesse maximale étant annoncée à 291 km/h.

En plus, elle est agile !

En marge des essais sur route en Allemagne, Aston Martin avait aussi eu la riche idée de nous emmener sur les différentes pistes du centre de formation pour conducteurs, dans l’enceinte du Nürburgring. Une occasion rêvée pour tester les compétences du SUV anglais dans des situations « extrêmes », telles que des pertes soudaines d’adhérence, des évitements d’obstacles, des slaloms et autres freinages d’urgence.

Là encore, le DBX a fait preuve de qualités insoupçonnées, surtout en termes d’agilité, ce qui n’a rien d’évident pour un engin de cette catégorie. Bravo en tout cas aux ingénieurs qui, pour leur coup d’essai, ont réussi un coup de maître.

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Bien sûr, tant de performance, de confort et d’exclusivité a un coût. Le ticket d’entrée est de 197.000 euros, somme déjà conséquente, qui grossira au fur et à mesure que l’on cochera des cases de l’interminable liste d’options…

Conclusion

Aston a mis longtemps avant de se lancer sur le marché du SUV. Mais ce temps a été mis à profit pour créer un des véhicules les plus convaincants de la catégorie, surtout qu’il respecte l’ADN de la marque.

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Aston Martin DBX : fiche technique

Moteur : V8, essence, turbo, 3.982cc ; 550ch à 6.500 tr/min ; 700Nm de 2.200 à 5.000 tr/min.

Transmission : aux 4 roues.

Boîte : auto 9 rapports.

L/l/h (mm) : 5.039/1.998/1.680

Poids à vide (kg) : 2.245

Volume du coffre (l) : 632

Réservoir (l) : 85

0 à 100 km/h (sec.) : 4,3

Prix : 197.000 € TVAC

Puissance : 550 ch

V-max : 291 km/h

Conso mixte : 11,8 l/100km

CO2 : 269 g/km

Qualités
  • Exclusivité
  • Confort
  • Performances Aston
  • Agilité inattendue
Défauts
  • Habitabilité moyenne
  • Consommation

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