ESSAI Audi A6: L’avance par la technologie

Rarement une Audi aura aussi bien fait honneur au «Vorsprung durch techniek» cher à Audi. Ce n’est en effet pas dans l’apparence ou en matière de vie à bord que la nouvelle génération d’A6 se démarque de la précédente, mais bien sur plan technologique. Là, le bond en avant est conséquent !

Publié le 5 juin 2018
Temps de lecture : 6 min

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ESSAI Audi A6: L’avance par la technologie

Découverte au Salon de Genève en mars dernier, l’Audi A6 nous avait fait bonne impression, sans toutefois spécialement attirer l’œil tant elle s’inscrit dans la lignée des précédents modèles. Vous aimiez ces derniers? Vous aimerez celui-ci ! Sinon, il y a peu de chances qu’il déclenche un coup de cœur…

Alors certes le nouveau design Audi se traduit par une calandre plus basse et large, et par des épaules plus musclées, mais cela ne révolutionne en rien le style de l’A6 qui a fait du classicisme une sorte de marque de fabrique. Toutefois, sur les moquettes du salon, les capteurs placés dans la calandre ne nous avaient pas sauté aux yeux comme lors de notre essai. Au grand jour, impossible de manquer ces deux boitiers noirs qui se permettent même de couper une lamelle chromée de la calandre. Pour un peu, on croirait avoir affaire à une voiture de police banalisée. En matière d’intégration, on a connu mieux. Mais il y a une explication à cela…

Blindée

Ces deux boitiers renferment en fait les lasers et radars nécessaires à l’artillerie technologique qu’embarque cette A6. Et selon les ingénieurs, ils sont positionnés à l’emplacement idéal pour en optimiser le fonctionnement. Admettons. L’A6 est ainsi capable d’adapter sa distance par rapport au véhicule qui précède et de freiner automatiquement dans les bouchons comme toute voiture digne de son rang. Tout comme elle peut gérer seule sa bande de circulation, et les manœuvres de parking. Rien de bien nouveau dans la catégorie.

La berline aux anneaux revient en revanche au niveau de la plus nantie de ses rivales, la Mercedes Classe E, en se montrant capable d’adapter sa vitesse automatiquement aux limites en vigueur, mais également d’adapter celle-ci à la réalité du tracé pour négocier une courbe ou une intersection par exemple. L’Efficiency Assist permet également de réagir préventivement grâce à l’échange d’informations entre véhicules, avec l’infrastructure ou encore en tenant compte des conditions de circulation. Ce ne sont là que quelques-uns des… 39 dispositifs d’aide à la conduite que peut proposer l’A6. Ensemble, ils nécessitent jusqu’à 5 caméras, 5 radars, une caméra infrarouge pour la vision nocturne, 12 capteurs à ultrasons et un laser radar ! Vous l’aurez compris, en matière de technologie, l’A6 est «blindée».

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Touche à tout

Cette technologie, Audi a voulu la rendre palpable. C’est ainsi que deux écrans tactiles ont remplacé la console centrale. Parfaitement réactifs, ceux-ci renvoient une vibration dans le doigt pour signifier que la commande a bien été prise en compte, ce qui les rend finalement pratiques et plutôt intuitifs à l’usage, même en roulant. L’écran inférieur peut en outre se muer en tablette tactile pour écrire de manière naturelle la destination voulue. Là encore c’est plutôt efficace et cela rend la saisie bien plus rapide qu’avec l’habituel clavier virtuel. Le guidage peut alors s’afficher via Google Maps sur le Virtual Cockpit, écran personnalisable derrière le volant, et être rappelé dans l’afficheur tête haute. Là où Audi s’est quelque peu fourvoyé, c’est en rendant tactiles également les commandes du sélecteur de mode de conduite (Drive Select), ce qui s’avère peu lisible et ergonomique en conduisant.

Pour le reste, l’habitabilité n’évolue que peu (+21 mm au niveau des jambes) et le coffre maintient sa contenance à 530 litres. En revanche, les espaces de rangement sont une denrée rare ! Et une fois n’est pas coutume, nous émettrons également une critique sur la qualité de l’habitacle. Rassurez-vous le meuble de bord et les matériaux sont toujours irréprochables. Mais le plafonnier est moins «solide» qu’auparavant, s’enfonçant de quelques millimètres lorsqu’on presse dessus. «Si ce n’est que ça…» me direz-vous. Certes, mais on n’est pas habitués à cela dans une Audi !

Hybrides à gogo

L’offensive technologique de l’A6 se poursuit dans ses entrailles. A l’instar d’une A8, la nouvelle venue s’équipe d’une installation électrique en 48 volts. Une micro-hybridation qui permet non seulement d’assurer des départs canons avant que le couple n’atteigne son régime de croisière, mais aussi de mouvoir seule l’auto à vitesse modérée jusqu’à 40 secondes. Au global, l’économie de carburant se chiffrerait à 0,7l/100km. Une innovation réservée pour l’heure aux motorisations six-cylindres essence (55 TFSI, 3.0l 340 ch) et diesel (3.0 TDI 211, 231 et 286 ch). Le «petit» 2 litres quatre cylindres de 204 chevaux, rejoint en fin d’année par des dérivés 136 et 163 ch, se contente, lui d’une installation 12V.

Un petit plus

Ce petit moulin – au regard des 4,94 mètres à mouvoir – pris en main dès le début de notre essai nous a positivement étonnés. Assorti comme les autres d’une boîte automatique Tiptronic, il se montre parfaitement à la hauteur du statut de l’A6 en toutes circonstances, même sur le parcours tout en relief de notre essai.

Evidemment, les V6 font partie d’un autre univers. Non seulement parce qu’ils s’équipent d’une suspension adaptative, mais aussi de quatre roues motrices… et directrices ! Comme sur d’autres modèles, les roues arrière tournent dans le sens opposé à celles de devant à faible vitesse, puis dans le même sens au-delà de 60 km/h. Cela confère à l’auto une maniabilité remarquable dans les centres urbains, mais aussi une agilité insoupçonnée sur les parcours sinueux. Et puisque le mode sport modifie plus en profondeur les paramétrages des organes mécaniques qu’auparavant, l’A6 n’est plus seulement une parfaite avaleuse d’autoroute, elle en devient réellement agréable à conduire «dynamiquement». Les moteurs, qu’ils soient essence ou diesel, ne font pas preuve d’un caractère particulier, mais leur poussée toujours bien linéaire et les reprises assistées du dispositif 48V assurent des performances louables : le 0 à 100 km/h est avalé en 5,1 secondes sur le 55 TFSI, 5,5 secondes sur le 50 TDI. Sur la route, la nouvelle A6 apporte donc un vrai plus. Et l’on ne s’en plaindra évidemment pas !

Conclusion

A des qualités de grande routière intactes et un contenu technologique dont Audi a fait sa marque de fabrique, l’A6 ajoute en plus de nouvelles capacités dynamiques. Difficile de trouver à redire !

+

Technologie au top
Ecrans tactiles haptiques
Micro-hybridation efficace
Agilité/Comportement routier (quatre roues directrices)
«Petit» diesel suffisant
Qualité de l’habitacle…

… mais attention à certains détails
Espaces de rangement comptés
Tout est en option
Tarifs salés

 

L’Audi A6 50 TDI Quattro en quelques chiffres

Moteur : six cylindres, diesel, turbo, 2.967cc; 286ch de 3.500 à 4.000tr/min; 620Nm de 2.250 à 3.000tr/min.

Transmission : aux quatre roues

Boîte : automatique 8 rapports

L/l/h (mm) : 4.939/1.886/1.457

Poids à vide (kg) : 1.825

Volume du coffre (l) : 530

Réservoir (l) : 63

0 à 100 km/h (sec.) : 5,5

Prix : 62.550 € TVAC

Puissance : 286 ch

Vitesse maxi : 250 km/h

Cons. Mixte : 5,5 l/100km

CO2 : 142 g/km

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Par Nicolas Morlet Journaliste freelance

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